La guerre des Malouines dans les relations internationales

Onzième partie - L’intervention des organisations internationales et du Vatican dans le
conflit
Quelques réactions négatives à la venue du pape
Bien que le pape fasse presque l’unanimité parmi les Argentins, pour autant, il faut
reconnaître que sa visite laissait aussi place à des réactions un peu moins favorables. Certains
l’accusaient de venir en Argentine pour « remettre » l’archipel des Malouines à l’ennemi,
comme il l’avait fait pour le canal de Beagle.
De même, les organisations de défense des droits de l’homme souhaitaient une audience avec
le pape. Mais l’épiscopat et la hiérarchie catholique locale répondirent « non » à cette
éventualité, en invoquant la brièveté de la visite papale (31 heures).
Par ailleurs, le Vatican déclara clairement que la venue du pape était seulement destinée à
parler en faveur de la paix et du cessez-le-feu dans le conflit des Malouines. Mais bien
entendu, il était relativement difficile d’écarter les problèmes que vivait la population en
Argentine.
Pour d’autres Argentins favorables au pape, sa venue signifiait un geste favorable envers le
peuple argentin, il venait les accompagner dans cet effort peu avant la défaite.
Le 1 er jour de son arrivée, 700 000 argentins se réunirent pour la messe qu’il donna à la
Basilique Notre Dame de Luján ; lors de son deuxième jour, plus de 2 millions de personnes
se réunirent pour une deuxième messe au Monument des Espagnols (dans le quartier de
Palermo), les trois commandants en chef Leopoldo Galtieri, Jorge Anaya et Basilio Lami
Dozo et les plus hautes autorités du gouvernement assistèrent à la cérémonie épiscopale.
Lors de sa messe dans la cathédrale de Luján, il prononça 14 fois le mot « paix », comme si
le but de sa visite était d’obtenir la paix. Il fit un vigoureux discours contre la guerre qu’il
qualifia « d’injuste et d’absurde phénomène ». Son objectif n’était pas de s’immiscer dans les
affaires intérieures et décisions politiques argentines, ni de trouver une solution au conflit,
mais de faire entendre la voix de la raison aux deux belligérants.
Le pape mit fin à sa brève visite par sa messe à Palermo, où il lança un appel particulier à la
jeunesse argentine, qu’il exhortait à se dépasser, à construire la paix.
Il lança un ultime message à la population argentine à l’aéroport d’Ezeiza, peu avant de
repartir pour le Vatican, il évoqua cette fois directement le sujet en engageant les Argentins à
trouver une solution « honorable » au conflit qu’il devinait difficile pour les troupes
argentines. Après sa courte visite de 31 heures, le Pape revint en Argentine, le 9 avril 1987,
sous la présidence de Raúl Alfonsín.
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