La guerre des Malouines dans les relations internationales

Onzième partie - L’intervention des organisations internationales et du Vatican dans le
conflit
De ce fait, le deuxième voyage de M. Haig se déroule dans un climat très différent de celui
qui régnait la semaine précédente. L’heure est maintenant, davantage à la gravité.
L’atmosphère est supérieurement pesante, puisque la Task Force est aux portes des
Malouines, du fait les Argentins savent que le résultat des négociations sera prépondérant et
pèsera pour la paix ou la guerre.
Le jeudi 16 avril avait vu l’arrivée d’Alexander Haig, sous de bons auspices puisque ce
dernier avait affirmé dès sa descente d’avion qu’il ne repartirait pas les mains vides. Ces
affirmations sont provoquées par les propres affirmations des gouvernements argentin et
britannique :
« Tant le gouvernement argentin que le gouvernement britannique ont
assuré le président des Etats-Unis que nous poursuivions nos efforts en
vue de trouver une solution pacifique à cette crise (...) Nous devons faire
un suprême effort pour résoudre ce problème 4 ».
Lors de cette venue, Costa Mendez « tenta » de tenir compte des intérêts britanniques.
Il proposa à Alexander Haig des concessions, par exemple si les Anglais désiraient un port
pour le réapprovisionnement de leurs bateaux, une projection sur l’Antarctique, ils auraient
tout cela, les Argentins vont même jusqu’à leur concéder une participation dans l’exploitation
économique de l’archipel.
Nous pouvons alors nous demander quel est l’intérêt pour les Argentins d’être souverain des
Malouines ? Puisque, visiblement, au vue des concessions consenties, ils se contenteraient en
quelque sorte de la position de la Reine d’Angleterre.
Au sortir de cette réunion, Alexander Haig affiche un sourire, mais le Comité Militaire devait
encore se réunir pour apprécier l’évolution des négociations. Toutefois, il semble que la
volonté de Costa Mendez au sein de ce comité ne soit pas prépondérante dans la mesure où ce
dernier se heurte largement aux résistances du commandant en chef de la Marine, soit
l’Amiral Jorge Isaac Anaya. Ce militaire souligne l’aspect incongru de ces négociations, en
effet comment expliquer aux Argentins qui ont unanimement applaudi à la reconquête des
îles australes, que pendant un certain temps un gouverneur britannique siégera au côté d’un
gouverneur argentin ? Ou que les Britanniques conserveront les îles Sandwich, et la Géorgie
du Sud ? Le comité militaire n’accepte pas les demi-mesures de Costa Mendez, le comité
militaire refuse donc de se plier aux volontés des Britanniques. L’échec de la médiation
d’Alexander Haig est donc patent.
4 Discours d’A.Haig à sa descente d’avion à Buenos Aires.
350