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La guerre des Malouines dans les relations internationales

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Dixième partie - L’enjeu <strong>des</strong> Alliances Anglaises<br />

réuni deux fois au cours du premier semestre 1982, à la fin mars et à la fin juin. Dans le<br />

premier cas, le conflit n’avait pas commencé ; <strong>dans</strong> le second, il venait juste de se terminer.<br />

Le Conseil européen de juin aurait pu, bien évidemment, faire apparaître <strong>dans</strong> ses conclusions<br />

un paragraphe sur le conflit <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong>. Il n’en a rien été.<br />

De ce fait, on peut comprendre que cela « arrangeait » bien <strong>les</strong> membres du Conseil européen,<br />

ils ne venaient pas de cette façon envenimer une situation conflictuelle, ils restaient neutres.<br />

Cela cachait et ne venait pas accroître <strong>les</strong> divergences au sein de la CEE.<br />

D’autant que la majorité <strong>des</strong> États membres souhaitait tourner la page.<br />

Toutefois, il restait une dernière question délicate à régler avec l’Argentine, c’était la<br />

réciprocité de la levée de l’embargo sur <strong>les</strong> échanges commerciaux. En effet, alors que <strong>les</strong> Dix<br />

avaient mis un terme à leurs restrictions le 20 juin, l’Argentine n’avait pas agi de même.<br />

Mais, même sur ce point, le Conseil européen resta silencieux, se bornant à rappeler<br />

l’attachement de la communauté au développement de bonnes <strong>relations</strong> avec <strong>les</strong> pays<br />

d’Amérique latine.<br />

Pour <strong>les</strong> mesures coercitives, au regard du droit européen, le cadre communautaire ne peut<br />

être ignoré par la Grande-Bretagne. Car il existe <strong>des</strong> mesures en la matière : notamment<br />

l’article 223 du Traité de Rome prévoit la possibilité pour un pays de décréter un embargo de<br />

façon unilatéral sur <strong>les</strong> armes en cas de crise.<br />

Toutefois, cette réaction ne concerne pas le domaine économique, il n’en est pas de même<br />

pour le reste <strong>des</strong> biens et services. L’article 224 précise ainsi que l’État membre devra<br />

« consulter » ses partenaires.<br />

Au-delà de de cette question, Londres aurait de toutes façons dû réunir ses partenaires,<br />

puisque le gouvernement britannique souhaitait que <strong>les</strong> partenaires européens adoptent<br />

également le boycott commercial, cela pour que la mesure soit, bien entendu, plus efficace.<br />

Le gouvernement britannique rappelle d’ailleurs que <strong>les</strong> Î<strong>les</strong> Falkland sont une dépendance<br />

communautaire, un territoire associé (art. 131 à 136 du Traité de Rome, partie IV).<br />

De ce fait, il y a une obligation de solidarité entre <strong>les</strong> membres de la CEE.<br />

Pour mettre en œuvre unilatéralement cette décision, la diplomatie britannique s’adressa<br />

directement aux autres membres : <strong>les</strong> chefs d'Etat et de gouvernements <strong>des</strong> États membres, le<br />

président de la Commission, furent alertés par toutes <strong>les</strong> voies diplomatiques possib<strong>les</strong>.<br />

A l’initiative du nouveau ministre <strong>des</strong> Affaires étrangères britannique, M. Pym, une réunion<br />

<strong>des</strong> Dix fut proposée, cette réunion devait permettre de statuer effectivement sur la décision<br />

d’un embargo et de la fin de la préférence généralisée avec l’Argentine, ceci à compter du 16<br />

avril, pour une durée d’un mois, soit pour laisser un laps de temps aux négociations.<br />

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