La guerre des Malouines dans les relations internationales

Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises
conditionnent cette mesure à un cessez-le-feu total. La note fut annoncée
par le président du Conseil des Ministres de la CEE et le Chancelier
belge, Leo Tindemans. Le ministre français des relations extérieures,
Claude Cheysson, a dit ce lundi matin qu’il publierait un document
détaillé de cette réunion. Cheysson a ajouté que l’interdiction de la vente
d’équipements militaires était reportée jusqu’à ce que Londres et Buenos
Aires trouvent un accord de paix » 21 .
Pourtant vis-à-vis de cette suppression d’embargo, les ministres européens des affaires
étrangères émettent des réserves, il ne s’agit pas de supprimer l’embargo militaire.
Il est clair que l’Europe se devait de soutenir unanimement la Grande-Bretagne pour son
offensive. D’autant que l’Europe en 1982, traversait une crise due à la révision des budgets
vis-à-vis des subventions agricoles dont les principaux bénéficiaires étaient les agriculteurs
allemands et français. L’établissement de l’embargo fut une mesure prise communément (à
l’exception de l’Italie et de l’Irlande), mais les pays prirent également des mesures à titre
individuel, par exemple la France fut d’une aide précieuse pour l’état major anglais en
révélant le fonctionnement de son armement récemment livré à l’Argentine. C’est une
décision qui n’influait que sur son engagement, néanmoins, on peut s’interroger sur cette aide,
car les Français entretenaient de « bonnes relations » avec le gouvernement argentin, et
surtout de bonnes relations économiques.
Quoiqu’il en soit, l’opinion publique argentine fut « déçue » de cette réaction européenne
puisque les pays niaient de cette façon, la légitimité des réclamations des Argentins sur les
Malouines.
Cela faisait également paraître plus fort son isolement international, soudainement c’est
comme si l’Argentine se retrouvait au ban des nations, isolée diplomatiquement, militairement
(quelques pays vont lui proposer une aide militaire, mais ils sont rares). On peut aussi
souligner que la politique européenne a ses préférences européennes, le fait n’est pas que
l’Argentine ait oui ou non raison, il semble naturel aux européens de prêter mains fortes à un
pays riche, occidental et qui plus est, est un voisin et qui plus est, un partenaire... Cela a donc
pour effet de recentrer les relations extérieures argentines sur son propre continent,
l’Amérique du Sud, où elle reçoit « un soutien légitime ».
21 El Clarín, 21 de junio de 1982.
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