La guerre des Malouines dans les relations internationales

Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises
liens, les Italiens choisissent de briser cette unité, ceci est compréhensible pour les Irlandais
qui ont un contentieux territorial avec le Royaume-Uni, mais pour les Italiens, il s’agit des
liens du sang 20 , le chef du gouvernement italien M. Spadolini justifie sa position en évoquant
le fait qu’il ne choisissait pas « un camp », puisqu’il est politiquement solidaire de la Grande-
Bretagne , mais de cette façon, il montre son soutien à une paix négociée. Outre les liens du
sang, l’Italie est le second partenaire commercial européen de l’Argentine après l’Allemagne
Fédérale. De plus, les mouvements de gauche font pression sur le gouvernement pour qu’il se
désolidarise de la position de la CEE, qualifiant l’attitude italienne d’erreur politique.
Du fait, les Européens sont tentés de réviser leurs positions, le 17 mai, ils décident de
prolonger de 7 jours les sanctions contre l’Argentine. La réaction du gouvernement argentin
ne se fait pas attendre, Galtieri déclare de la Casa Rosada :
« Le fait que la CEE ait prolongé de sept jours seulement les sanctions
économiques contre l’Argentine ne diminue en rien la gravité de la
décision... La Communauté continue par des mesures économiques
coercitives d’apporter son soutien à un pays qui s’est livré ouvertement à
une agression militaire. (...) Ces 7 jours peuvent en effet suffire à la
Grande-Bretagne pour aller jusqu’au bout de son action militaire ».
Cependant, le lundi 24 mai, les ministres des affaires étrangères de la C.E.E. changent
d'avis et décident de reporter les sanctions économiques contre l'Argentine pour une durée
déterminée, mais pas l'Irlande (du fait de l’Ulster) ni l'Italie ; l’Espagne se tait, elle croise les
doigts pour les négociations de Gibraltar.
Les négociations au sujet de Gibraltar devaient normalement s’ouvrir le 20 avril, à Sintra, au
Portugal. De même à cette date, il devait y avoir la réouverture des frontières, qui avaient été
fermées par le gouvernement franquiste en 1969. Du fait, ces négociations, de même que la
réouverture de la frontière sont repoussées d’un commun accord entre les deux
gouvernements (mais au plus grand mécontentement des Espagnols) au 25 juin 1982.
L’Espagne ne peut donc pas prendre le risque de compromettre ses chances de succès dans ses
propres négociations en prenant partie contre la Grande-Bretagne.
Néanmoins, vis-à-vis de ce renouvellement des sanctions, l’Argentine proteste et retourne les
mêmes sanctions.
20 En effet près de 12 millions d’argentins sont d’origine italienne, et un peu plus de 2 millions de ressortissants
italiens vivent en Argentine.
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