La guerre des Malouines dans les relations internationales

Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises
du Commonwealth. Elle s’estimait donc doublement pénalisée dans la mesure où la quasi-
totalité des recettes budgétaires de la CEE étaient prélevées sur les importations agricoles et
que l’essentiel des dépenses était consacrée aux subventions agricoles (à noter qu’elle obtient
son chèque compensatoire en 1984).
De ce fait, le Royaume-Uni était le mauvais élève de la CEE, à laquelle son adhésion était
rappelons-le, relativement récente (1973) puisque le général De Gaulle s’était opposé à deux
reprises à son admission. Elle se trouvait donc dans une posture assez inconfortable à tout
point de vue pour réclamer le soutien des autres pays de la communauté, le Royaume-Uni n’a
donc de cesse de faire amende honorable.
Le soutien des Dix apparaît très vite comme un objectif à atteindre.
Lors de sa première intervention à la Chambre des Communes sur la crise des Malouines,
Margaret Thatcher insiste sur la condamnation adoptée par les Dix dès que l’agression
militaire a été connue.
L’opposition suit le Premier ministre conservateur, même si elle rappelle que le gouvernement
est confronté à certaines difficultés européennes fâcheuses, notamment sur le budget.
Le conflit affiché au sein de la CEE ne parvenait pas alors à obtenir un règlement durable de
la question budgétaire. La « Dame de fer » gèle toutes les négociations des Dix et notamment
les négociations sur les prix agricoles.
En réaction, le Parlement européen ouvre une crise sans précédent en retardant le vote du
budget.
La position de la Grande-Bretagne au début du conflit malouin était assez délicate, elle
trouvait peu de soutien direct auprès de ses neuf autres partenaires, Londres aborde le conflit
des Malouines sur fond de contentieux communautaires.
En dépit des divergences, les liens communautaires se sont affichés avec les soutiens
spontanés et rapides à Margaret Thatcher. François Mitterrand, dès l’annonce de l’invasion,
joint par téléphone la « Dame de fer », pour lui faire part du soutien français ; le premier
ministre belge, Wilfried Martens, par ailleurs président en exercice de la Communauté
européenne, déclare également sa solidarité à la Grande-Bretagne, ainsi qu’Helmut Schmidt
pour l’Allemagne.
Margaret Thatcher ne resta pas indifférente à ces marques de soutien, elle les afficha
politiquement et fit personnellement connaître sa satisfaction auprès de ses interlocuteurs.
La France, principal appui de la Couronne britannique dans cette bataille, usa de son influence
sur des pays africains au moment des votes à l’ONU. Autre exemple, la Belgique de M.
Martens, qui reçoit en tant que président de la Communauté, des représentants des pays
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