La guerre des Malouines dans les relations internationales

Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises
(la lagune de désert et les glaces continentales, toutes deux situées dans la province de Santa
Cruz).
En 1996, le Chili décida la construction d’une piste d’atterrissage pour l’entraînement des
pilotes militaires dans l’une des zones contestées, c’est-à-dire dans les glaces continentales.
Cette zone était réclamée par l’Argentine dans la mesure où elle constituait une réserve de
2300 kilomètres carrés d’eau potable, l’une des plus vastes du monde. En réponse, les Forces
aériennes argentines annonçaient la levée de leur base de Rio Gallegos, les avions militaires
argentins se replièrent à Tandil et à Commodoro Rivadavia. Pourtant, en 1991, les deux
présidents avaient presque réussi à trouver une solution pour la zone des glaces continentales,
ils l’avaient partagé à part égale, mais l’opposition fut telle dans la province de Santa Cruz
que l’accord ne fut pas ratifié. En ce qui concerne la lagune de désert, une sentence d’un
tribunal arbitral a déterminé qu’elle appartenait à l’Argentine.
Avec la France
L’aide française s’est à la fois montrée assez discrète d’un point de vue stratégique, alors que
d’un point de vue diplomatique ainsi qu’au sein de la CEE, elle a clairement pris position en
faveur de la Grande-Bretagne.
En 2003, John Nott éclaira d’un jour nouveau la position de la France vis-à-vis du Royaume-
Uni, en révélant la teneur des relations franco-britanniques.
L'un des acteurs majeurs de la guerre des Malouines, à l’époque ministre de la Défense, Sir
John Nott, donne aujourd'hui sa version de l'événement dans ses Mémoires intitulées « Here
Today, Gone Tomorrow 11 ». Témoin de premier plan dans la guerre des Malouines, il livre ses
souvenirs sur les événements dans son ouvrage. Il évoque notamment l’attitude pro-
britannique de François Mitterrand, exprimant le fait que :
« Les Français furent nos plus grands alliés », « Mitterrand et les
Français furent, de nombreuses manières, nos plus grands alliés, écrit
Sir John. Ils avaient, au cours des années précédentes, livré à
l'Argentine des avions Mirage et Super-Etendard ».
Il confirme par ailleurs les soupçons argentins de l’époque, en révélant que :
« Mais aussitôt que le conflit éclata, le ministre de la défense
Charles Hernu entra en contact avec moi pour mettre à notre
disposition certains appareils du même type, de sorte que nos pilotes
11 John Nott, Here Today, Gone Tomorrow, 350pp, Politico's, £20
324