La guerre des Malouines dans les relations internationales

Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises
Circulèrent ainsi de « mystérieuses » rumeurs qui prétendaient qu’un escadron anglais
préparait une attaque depuis le territoire chilien. Si les Argentins prenaient la rumeur au
sérieux, ils seraient obligés de poster des forces défensives (des hommes et des forces
aériennes) pour protéger le sol argentin d’une éventuelle attaque britannique. Un accident vint
donner force à cette rumeur.
Ce fut un « étrange accident » survenu au sud de la ville chilienne de Punta Arenas. Le 17 mai
1982, les autorités frontalières chiliennes retrouvèrent l’épave incendiée d’un hélicoptère Sea
King. Il avait à son bord, trois militaires britanniques, les raisons de la présence de l’appareil à
cet endroit étaient mal élucidées. Selon les communiqués diffusés par les Etats-majors du
ministère de la défense, les trois hommes auraient « perdu leur route». Toutefois la distance
de 500 miles par rapport à la base de la Task Force incite à croire que là n’est pas la véritable
raison. Cet événement eut pour effet de maintenir des forces argentines à proximité de la
frontière chilienne.
L’Etat-major britannique donna un code de reconnaissance pour les combattants et les
bombardiers. En retour, l’armée chilienne créa et augmenta son trafic radio autour de la zone
de présence argentine.
Le Chili servit aussi de base pour les commandos d’opérations vers l’Argentine,
particulièrement pour l’Opération Mikado au cours de laquelle deux C-130 Hercules argentins
furent abattus. Les soldats britanniques qui avaient été blessés au combat étaient aussi soignés
au Chili.
Pourtant le 4 mai 1982, deux jours après le naufrage du Belgrano, l’ambassadeur chilien en
Argentine, Onofre Jarpa Reyes, rendit une visite à l’Etat-major de la Junte. Lors de cette
visite, il démentit toute implication dans le conflit des Falkland et toute aide aux Britanniques.
Il déclara aux journalistes :
« Queremos expresar al pueblo argentino que tiene sus espaldas bien
guardadas pour una firme y leal actitud de Chile 10 ».
Il ajouta que le gouvernement chilien ne comptait pas profiter de l’occasion du conflit
malouin et affaiblir davantage le gouvernement argentin, en réclamant des droits sur les
territoires dont il contestait la souveraineté à l’Argentine.
C’est pourquoi en 1991, vingt-quatre points litigieux substituaient, lorsque les présidents
Carlos Menem et Patricio Alwyn signèrent l’accord frontalier, ils n’en restaient plus que deux
10 El Clarin, 4 de mayo 1982.
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