La guerre des Malouines dans les relations internationales
La guerre des Malouines dans les relations internationales La guerre des Malouines dans les relations internationales
Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises terni l’image des USA. Les Britanniques auraient l’occasion de s’acquitter de leur dette envers les USA lors de l’affaire du raid contre la Libye décidé par Ronald Reagan en avril 1986. Nous pouvons souligner également la légitimité du soutien américain vis-à-vis de l’Angleterre, puisque c’est le Royaume-Uni qui subit l’agression, et c’est l’Argentine qui retient en otage quelque 1813 Kelpers. C’est l’Argentine l’agresseur, les Anglais ont réussi à faire peser cela dans la balance du droit international, même si les Argentins considèrent que la position anglaise aux Malouines est un « anachronisme colonial », force est de reconnaître que les Américains soutiennent le pays qui est le plus dans son droit vis-à-vis du conflit. Aussi, les Américains ont-ils tenté de résoudre le problème par le biais d’une négociation bilatérale, dont Alexander Haig est le négociateur, mais ce dernier n’est pas réellement crédible, n’est-il pas un « atlantiste » reconnu ? De plus, sa mission de bons offices était qualifiée de Shuttle diplomacy (diplomatie de la navette) à cause des va-et-vient incessants entre Londres, New York (Nations Unies) et Buenos Aires auxquels il était astreint. Former Secretary of State Henry A. Kissinger still ranks as the greatest of the shuttle diplomats, or at least the most peripatetic. He ping-ponged about the Middle East in search of peace for weeks. But for all his shuttling, Mr. Kissinger has nothing in his flight logs to compare with the recent wanderings of Secretary of State Alexander M. Haig Jr. as he sought a solution to the Falkland Islands crisis. From April 8 to today, Mr. Haig spent 65 wearing hours in the air, jetting around a great global triangle that stretched from Washington to London to Buenos Aires. Total distance covered: 31,594 miles. Total cost for the plane: $36l,790, at $5,566 per flight hour 7 . On peut donc lire dans ces quelques lignes, combien la situation de M. Haig était délicate. On peut également souligner un fait certain, pendant les négociations, les Anglais n’ont jamais soumis la moindre solution ou proposition de négociations par l’intermédiaire d’Alexander Haig. D’où un échec sans surprise de cette médiation, pour obtenir quelques résultats, il eut été nécessaire que la partie jouant le rôle d’arbitre puisse exercer une pression 7 Source : New York Times, du 21 avril 1982. 318
Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises sur les deux parties, mais vu la dimension du parti pris d’Alexander Haig, il ne pouvait se résoudre à exercer une telle pression sur les Anglais. Par conséquent, les Argentins accusent donc Alexander Haig de partialité, il a selon eux tenté par ces négociations de gagner du temps, afin que le dispositif britannique puisse se mettre en place. De plus, ils accusent Haig d’avoir « souligné à la face du monde » l’intransigeance des Argentins, ce qui a eu pour conséquence de rallier l’opinion européenne et américaine à la cause anglaise, alors que les Anglais refusaient toutes propositions de négociations. Les Argentins se considèrent donc comme des victimes de l’attitude du secrétaire d’Etat. Haig fut donc contraint d’abandonner sa « médiation » au lendemain du naufrage du Belgrano. Le 30 avril 1982, le secrétaire d'Etat annonce publiquement qu’il se retire de toutes les négociations car son pays soutient ouvertement la cause britannique : « Le Royaume-Uni est notre allié le plus proche. Le Président Reagan a également ordonné que les Etats-Unis devraient répondre positivement aux exigences des forces britanniques pour la fourniture de matériels militaires ». Dans le cas des Malouines, en tout cas la médiation d'Alexander Haig s'est conclue par un fiasco. L'administration Reagan n'a pas pu exercer son ascendant, ni même une pression, sur les deux belligérants, pourtant tous deux alliés des alliés proche des États-Unis. Surtout, le soutien public apporté par Washington à la Grande-Bretagne a porté un coup au prestige et à l'influence des États-Unis en Amérique latine et a poussé l'Argentine et ses partisans à adopter une position plus « tiers-mondiste ». On peut souligner une attitude américaine équivoque au début du conflit, Ronald Reagan « essaye » de définir une ligne souple, mais il ne peut pas se tenir à cette ligne de conduite, il a des intérêts auprès des deux pays qui le sollicitent. Au début, il se situe donc en position d’arbitre, essayant de trouver un terrain d’entente avec les deux parties, mais les « Atlantistes » tels que le secrétaire à la Défense exercent une pression trop importante pour qu’il ne soit pas contraint de choisir une position, son choix est relativement rapide. Les Argentins se sont toujours opposés aux Etats-Unis, refusant d’adopter son modèle de conduite, comme a pu faire le Brésil. Bien sûr il existe entre les pays des accords d’assistance mutuelle, mais face à la Grande-Bretagne, l’Argentine représente un allié « anodin » et qui n’est pas substantiel aux relations internationales, d’autant qu’en Amérique du Sud, elle s’oppose plus ou moins à tous ses voisins. Alors que la Grande-Bretagne est un allié privilégié et de longue date. L’Argentine, malgré les traités, ne peut donc pas tenir rigueur aux Etats- 319
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Dixième partie - L’enjeu <strong>des</strong> Alliances Anglaises<br />
terni l’image <strong>des</strong> USA. Les Britanniques auraient l’occasion de s’acquitter de leur dette<br />
envers <strong>les</strong> USA lors de l’affaire du raid contre la Libye décidé par Ronald Reagan en avril<br />
1986.<br />
Nous pouvons souligner également la légitimité du soutien américain vis-à-vis de<br />
l’Angleterre, puisque c’est le Royaume-Uni qui subit l’agression, et c’est l’Argentine qui<br />
retient en otage quelque 1813 Kelpers. C’est l’Argentine l’agresseur, <strong>les</strong> Anglais ont réussi à<br />
faire peser cela <strong>dans</strong> la balance du droit international, même si <strong>les</strong> Argentins considèrent que<br />
la position anglaise aux <strong>Malouines</strong> est un « anachronisme colonial », force est de reconnaître<br />
que <strong>les</strong> Américains soutiennent le pays qui est le plus <strong>dans</strong> son droit vis-à-vis du conflit.<br />
Aussi, <strong>les</strong> Américains ont-ils tenté de résoudre le problème par le biais d’une négociation<br />
bilatérale, dont Alexander Haig est le négociateur, mais ce dernier n’est pas réellement<br />
crédible, n’est-il pas un « atlantiste » reconnu ? De plus, sa mission de bons offices était<br />
qualifiée de Shuttle diplomacy (diplomatie de la navette) à cause <strong>des</strong> va-et-vient incessants<br />
entre Londres, New York (Nations Unies) et Buenos Aires auxquels il était astreint.<br />
Former Secretary of State Henry A. Kissinger still ranks as the greatest of<br />
the shuttle diplomats, or at least the most peripatetic.<br />
He ping-ponged about the Middle East in search of peace for weeks.<br />
But for all his shuttling, Mr. Kissinger has nothing in his flight logs to<br />
compare with the recent wanderings of Secretary of State Alexander M.<br />
Haig Jr. as he sought a solution to the Falkland Islands crisis. From April 8<br />
to today, Mr. Haig spent 65 wearing hours in the air, jetting around a great<br />
global triangle that stretched from Washington to London to Buenos Aires.<br />
Total distance covered: 31,594 mi<strong>les</strong>. Total cost for the plane: $36l,790, at<br />
$5,566 per flight hour 7 .<br />
On peut donc lire <strong>dans</strong> ces quelques lignes, combien la situation de M. Haig était<br />
délicate.<br />
On peut également souligner un fait certain, pendant <strong>les</strong> négociations, <strong>les</strong> Anglais n’ont<br />
jamais soumis la moindre solution ou proposition de négociations par l’intermédiaire<br />
d’Alexander Haig. D’où un échec sans surprise de cette médiation, pour obtenir quelques<br />
résultats, il eut été nécessaire que la partie jouant le rôle d’arbitre puisse exercer une pression<br />
7 Source : New York Times, du 21 avril 1982.<br />
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