La guerre des Malouines dans les relations internationales
La guerre des Malouines dans les relations internationales La guerre des Malouines dans les relations internationales
Avec les Etats-Unis Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises Chapitre 1 Les alliances britanniques Les Etats-Unis sont des alliés traditionnels du Royaume-Uni, seulement dans le cas de la Guerre des Malouines peuvent-ils être considérés comme des alliés loyaux ? A vrai dire, le président Reagan est pris entre deux feux : la Grande-Bretagne est un allié des Etats-Unis dans le cadre de l'OTAN, alors que l'Argentine ne l'est pas moins dans le cadre de l'OEA (Organisation des Etats Américains). La Maison Blanche tente d'intervenir auprès des deux gouvernements et leur demande instamment de mettre au plus tôt un terme à cette dispute, en offrant la médiation des Etats-Unis. Autant dire que les Américains sont dans l’embarras dans la mesure où grâce à ces deux alliés, ils peuvent s’assurer des appuis solides dans le cadre de leur politique étrangère interventionniste. Mais très vite, les sympathies des Etats-Unis vont pencher en faveur des Britanniques. Ce soutien s’affiche par des mesures symboliques, mais également par des mesures un peu plus concrètes, ils annoncent notamment qu'en cas de destruction d'un porte-aéronefs britannique, ils mettront à la disposition de la Royal Navy un navire aux capacités équivalentes (l'USS Guam). On peut également souligner que le soutien des Américains paraît quelque peu entravé, notamment par l’existence au sein de l’administration américaine d’un fort courant favorable au développement des liens avec les pays d’Amérique Latine, dont l’un des représentants les plus actifs est Jeane Jordan Kirkpatrick, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU (elle ne facilita d’ailleurs pas la tâche d’Alexander Haig). Ce dernier essaya d’éviter tout conflit avec elle jusqu’à la fin de la « guerre non déclarée des Malouines ». 312
Dixième partie - L’enjeu des Alliances Anglaises Jeane Kirkpatrick était connue pour ses prises de position en faveur du régime militaire dictatorial argentin lors de l’invasion des Malouines. Elle ne faisait pas mystère de ses sympathies pour le général Galtieri, ce qui lui valut l’opposition du secrétaire d’Etat Alexander Haig, mais son appui à la dictature argentine fut neutralisé lorsque l’administration Reagan accorda son soutien à la Grande-Bretagne. L’attitude de Mme Kirkpatrick en faveur de la Junte argentine s’explique par son aversion à l’encontre du communisme, et particulièrement à son expansion en Amérique centrale et du Sud. C’est pourquoi dans le conflit qui opposait les deux pays « amis », elle conseilla vivement au président Ronald Reagan de s’en tenir à une certaine neutralité. Elle pensait qu’il valait mieux prendre les régimes dictatoriaux sous une aile protectrice que d’assister à une expansion du communisme dans ces pays. En 1983, elle prit de nouveau position contre le Royaume-Uni lors de l’intervention à la Grenade, mais plus tard, elle exprima tout de même son admiration pour Margaret Thatcher. On a d’ailleurs souvent comparé les deux femmes, vraisemblablement l’ambassadrice américaine aux Nations Unies était faite du même métal que « Lady Ironside ». Jeane Kirkpatrick avait une indéniable influence auprès du président Ronald Reagan qui l’écoutait, c’est pourquoi le secrétaire d’Etat Alexander Haig se méfiait d’elle dans le conflit des Falkland. Il la savait redoutable et obstinée dans ses choix. Ses relations avec elle avaient mal débuté et s’amélioreraient pas par la suite. En janvier 1981, Alexander Haig avait été assermenté à titre de 59e secrétaire d'État américain, mais il avait démissionné en juillet 1982, car il n’arrivait pas à s’accorder avec l’administration de Ronald Reagan pour la gestion de certains conflits. La crise des Malouines a donc entraîné des tensions au sein du gouvernement américain, puisque coexistaient deux tendances, la première, pro-latinoaméricaine ou la « colombe » 2 , la seconde, le courant « atlantiste ». Ces mouvements (la colombe ou pro-latinoaméricaine) sont favorables à l’Amérique latine, non pas pour quelques intérêts particuliers mais parce qu’ils ont conscience de l’importance des relations avec l’Amérique du Sud, c’est une zone privilégiée pour eux. En 1982, les représentants les plus « honorables » de cette ligne sont Mme Jeane Kirkpatrick, le sénateur républicain Jesse Helms et le sous-secrétaire d’Etat Tom Enders. 2 Cela fait référence au mouvement pacifiste né pendant la guerre du Vietnam. 313
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Avec <strong>les</strong> Etats-Unis<br />
Dixième partie - L’enjeu <strong>des</strong> Alliances Anglaises<br />
Chapitre 1<br />
Les alliances britanniques<br />
Les Etats-Unis sont <strong>des</strong> alliés traditionnels du Royaume-Uni, seulement <strong>dans</strong> le cas de<br />
la Guerre <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong> peuvent-ils être considérés comme <strong>des</strong> alliés loyaux ?<br />
A vrai dire, le président Reagan est pris entre deux feux : la Grande-Bretagne est un allié <strong>des</strong><br />
Etats-Unis <strong>dans</strong> le cadre de l'OTAN, alors que l'Argentine ne l'est pas moins <strong>dans</strong> le cadre de<br />
l'OEA (Organisation <strong>des</strong> Etats Américains). <strong>La</strong> Maison Blanche tente d'intervenir auprès <strong>des</strong><br />
deux gouvernements et leur demande instamment de mettre au plus tôt un terme à cette<br />
dispute, en offrant la médiation <strong>des</strong> Etats-Unis. Autant dire que <strong>les</strong> Américains sont <strong>dans</strong><br />
l’embarras <strong>dans</strong> la mesure où grâce à ces deux alliés, ils peuvent s’assurer <strong>des</strong> appuis soli<strong>des</strong><br />
<strong>dans</strong> le cadre de leur politique étrangère interventionniste.<br />
Mais très vite, <strong>les</strong> sympathies <strong>des</strong> Etats-Unis vont pencher en faveur <strong>des</strong> Britanniques. Ce<br />
soutien s’affiche par <strong>des</strong> mesures symboliques, mais également par <strong>des</strong> mesures un peu plus<br />
concrètes, ils annoncent notamment qu'en cas de <strong>des</strong>truction d'un porte-aéronefs britannique,<br />
ils mettront à la disposition de la Royal Navy un navire aux capacités équivalentes (l'USS<br />
Guam).<br />
On peut également souligner que le soutien <strong>des</strong> Américains paraît quelque peu entravé,<br />
notamment par l’existence au sein de l’administration américaine d’un fort courant favorable<br />
au développement <strong>des</strong> liens avec <strong>les</strong> pays d’Amérique <strong>La</strong>tine, dont l’un <strong>des</strong> représentants <strong>les</strong><br />
plus actifs est Jeane Jordan Kirkpatrick, ambassadrice <strong>des</strong> Etats-Unis à l’ONU (elle ne facilita<br />
d’ailleurs pas la tâche d’Alexander Haig). Ce dernier essaya d’éviter tout conflit avec elle<br />
jusqu’à la fin de la « <strong>guerre</strong> non déclarée <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong> ».<br />
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