La guerre des Malouines dans les relations internationales

Sixième partie - Une guerre non déclarée
pas soutenir la croisade impérialiste de Londres ». La Nacion affirme également par son titre
évocateur que le fameux journal français désapprouve en la matière la politique
mitterrandienne : « Le Monde critique l’attitude de Mitterrand ». Ces informations sont
inexactes, Le Monde rétorque que cet éditorial n’en est pas un, que c’est une lettre de
l’ambassadeur argentin en France publiée par le journal le 9 avril, d’où le parti pris. Le Monde
met donc en cause l’agence de presse argentine « Télam » qui s’est chargée de la transmission
de cet article. Le Monde conclut cette polémique en épiloguant sur le fait que les thèses
argentines ne manquent pas de « consistance » mais qu’elles gagneraient à trouver des
« avocats » un peu moins « zélés ».
Les journaux argentins ne s’embarrassent que de peu de « principes » pour transmettre des
informations. Mais, pour avoir travaillé sur ces mêmes journaux, il est clair qu’ils n’ont pas
trop le choix, les journalistes sont en effet quelque peu obligés de « broder » autour de ce
conflit, dans la mesure où les informations données par le gouvernement de la Junte sont très
lacunaires et reflètent un optimisme de commande. De plus, les communiqués de la Junte se
ressemblent beaucoup à : « Tout va bien ! Les soldats argentins ont le moral, ils sont bien
logés, bien nourris et remercient la population argentine de son soutien ». Voilà ce dont ces
journaux doivent se contenter, de ce fait, ils extrapolent et s’exposent à des critiques.
Mais revenons à la presse anglaise, celle-ci fit davantage de polémiques. A la lecture des
éditoriaux, l’on constatait de nombreuses critiques. A cet égard, la polémique la plus
prononcée évoque la traîtrise des journalistes anglais.
En effet, la couverture de la crise des Malouines par les moyens d’information britanniques a
provoqué une polémique au Parlement et dans plusieurs journaux. Même Mme Thatcher s’est
inquiétée de ce que la cause défendue par les forces britanniques ne soit pas présentée de
façon « complète et efficace » par la radio et la télévision. Le premier ministre s’est « émue »
de voir que les soldats britanniques et argentins fussent parfois traités à égalité. Le Sun, qui
est l’un des principaux quotidiens britanniques avec ses quelque 3,6 millions d’exemplaires,
et qui est bien connu pour donner souvent dans le chauvinisme, a commencé à accuser tous
les journaux britanniques qui ne prenaient pas pour « argent comptant » toutes les
informations fournies par des communiqués gouvernementaux. Les journaux et personnes pris
à partie par le Sun sont le « Daily Mirror » de tendance travailliste, et le Guardian, qui est
plutôt de centre gauche. Le journaliste le plus pris à partie est Peter Snow, l’un des
présentateurs les plus connus de la deuxième chaîne de télévision de la B.B.C. Pourquoi sont-
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