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La guerre des Malouines dans les relations internationales

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Sixième partie - Une <strong>guerre</strong> non déclarée<br />

De son côté Enoch Powell ironise devant <strong>les</strong> Communes : « on saura <strong>dans</strong> une semaine ou<br />

deux de quel métal est faite la Dame de fer ». Le « Daily New » titre qu’elle n’est qu’ « un<br />

papillon clinquant ». Mrs Thatcher rétorque, plaide en assurant que <strong>les</strong> représentants<br />

Argentins, étaient à New York, à la fin février, pleins de bonnes attentions, et que rien ne<br />

laisser supposer une telle issue. Elle explique que le ton belliqueux <strong>des</strong> Argentins est une<br />

coutume, <strong>les</strong> journaux flattent l’orgueil de la population, et qu’elle ne peut décemment pas<br />

envoyer <strong>des</strong> troupes à chaque article de presse malveillant.<br />

De plus, elle nie catégoriquement que certains services de renseignement l’aient avertie <strong>des</strong><br />

préparatifs argentins six jours avant l’invasion. Elle évoque 48 heures, mais elle rétorque à ses<br />

interlocuteurs et critiques qu’en 48 heures, elle ne pouvait rien faire, puisque <strong>les</strong> <strong>Malouines</strong><br />

sont situées à plus de 12 000 kilomètres de Londres, et qu’il faut 15 jours par voie maritime<br />

pour y parvenir.<br />

En fait, l’opinion britannique ne pensait pas du tout que <strong>les</strong> Argentins allaient « oser »<br />

s’attaquer à une puissance telle que le Royaume-Uni, <strong>les</strong> Anglais souffrent quelque peu du<br />

syndrome de la « suffisance <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> puissances ». Dotés de la puissance atomique, ils<br />

pensent que leur puissance est assez dissuasive pour « freiner » <strong>les</strong> intentions argentines. C’est<br />

une excessive confiance en soi qui est à l’origine de « la faute » anglaise. Mais est-il vraiment<br />

possible de donner crédit à cette version ?<br />

De fait, la surprise est totale quand, au petit matin du 2 avril, <strong>les</strong> Anglais apprennent la<br />

nouvelle, et c’est le choc. <strong>La</strong> réaction se fait vive, <strong>les</strong> pacifistes défilent <strong>dans</strong> la rue, pour<br />

réclamer un règlement du conflit sans recours aux armes, tandis que <strong>les</strong> partisans de la force<br />

crient leur honte.<br />

Ces derniers obtiennent gain de cause, il ne pouvait d’ailleurs en être autrement si le Premier<br />

ministre voulait rester à la tête du gouvernement. Très rapidement elle décide d’envoyer une<br />

importante force armée mais la lenteur <strong>des</strong> navires sera critiquée, et fera sujet de polémique,<br />

<strong>les</strong> Anglais cherchent à gagner du temps pour s’organiser.<br />

A ce titre, on peut évoquer ici <strong>les</strong> mémoires de l’Amiral Woodward 16 . Fin mars 1982, en tant<br />

que contre-amiral, il entraînait ses bâtiments <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parages de Gibraltar, quand l’amiral<br />

Fieldhouse, à ce moment là commandant en chef de la flotte, l’informa de l’imminence de<br />

16 Admiral Sandy Woodward, with Patrick Robinson, One Hundred Days : The Memoirs of the Falklands Battle<br />

Group Commander, Londres, Harper Collins, 1992, 360 p.<br />

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