La guerre des Malouines dans les relations internationales
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Sixième partie - Une guerre non déclarée L’activité politique fut très intense dans la journée du 2 avril, car il s’agissait pour le président et ses principaux ministres de recevoir tous les dirigeants politiques appartenant aux diverses tendances politiques, ainsi que des syndicalistes, dont les représentants de la CGT, et les anciens présidents et les anciens membres de la Junte, afin qu’ils soient informés des événements de la nuit. Les représentants de toutes ces « forces » politiques et syndicales exprimèrent leur soutien à la Junte, la guerre des Malouines réunissait tous les Argentins derrière un même objectif, « vaincre les Anglais et garder la conquête de l’archipel des Malouines ». Il faut également souligner les manœuvres politiques du général Galtieri, qui avait dans un communiqué ordonné la mise en liberté de tous les syndicalistes et manifestants détenus à la suite des incidents du 30 mars. Du fait, la CGT alla même jusqu’à publier un communiqué invitant les travailleurs à se rassembler sur la place du 8 mai, afin de communier dans la ferveur nationale retrouvée, l’unité nationale paraissait donc atteinte. Le gouvernement militaire a donc emporté une indiscutable victoire politique, même si le président a souligné dans son discours que la décision de reconquérir les « Malvinas » échappait à « tout calcul » politique ». Habilement d’ailleurs, le général Galtieri s’est efforcé à la fois de dépersonnaliser l’opération militaire en la présentant comme une victoire des forces armées unies au peuple et lui ôter son aspect conjoncturel en l’inscrivant dans la ligne des actions héroïques des grands libérateurs de l’Argentine, tout comme les actions du général San Martin et du général Belgrano. Néanmoins, en Argentine, la population après la vague d’enthousiasme, s’abandonne à la peur, ce qui contraste grandement avec l’immense allégresse du début, cette crainte s’accroît à mesure que les forces britanniques approchent de l’archipel..... Pendant la guerre, la population est encore animée de quelques espoirs de vaincre, mais son désarroi est total lorsque le 2 mai, le Général Belgrano est coulé, la haine contre les Anglais est alors immense, ce naufrage est jugé comme une violation du droit de la guerre. Donc peu à peu, les Argentins vont se résigner, mais surtout ils commencent à critiquer de plus en plus ouvertement le pouvoir. Ce sont d’ailleurs ces événements qui vont engager la junte dans la voie qui aboutira inexorablement à sa chute, et dont la première étape sera la démission du général Galtieri, tenu pour l’un des principaux responsables de cet échec. 198
Sixième partie - Une guerre non déclarée Par exemple, le 26 avril, il y eut un rassemblement des deux « centrales péronistes » la C.G.T., et l’Intersectorielle. Au début, de la manifestation, on entend des slogans « Argentine, Argentine », mais peu à peu les slogans deviennent de plus en plus nettement antigouvernementaux. On pouvait lire en particulier sur des pancartes, « Malouines, oui, processus, non » (le processus évoqué, est celui de la réorganisation nationale entamé depuis 1976) ou tout simplement « basta ! » 8 . A proximité du Palais présidentiel, on pouvait voir la jeunesse péroniste arborant un immense portrait d’Isabel Peron, tout en scandant des slogans subversifs, tels « Galtieri, Galtieri, fais attention. Malouines Argentines, le peuple avec Peron » ou encore « Nous acceptons les Malouines, mais pas la dictature », « elle va finir, elle va finir la dictature militaire ». On observe que l’opposition se manifeste de plus en plus ouvertement, il y a un total renversement, après des débuts prometteurs pour la cohésion et l’unité nationale autour du gouvernement, on sent peu à peu que le peuple déchante et se range de plus en plus dans l’opposition, la preuve en est que cette manifestation du 26 avril rassemblait plus de 15 000 personnes. Elle correspond par son ampleur à la manifestation qui avait rassemblé les syndicats, le 30 mars, mais la police avait à l’époque, procédé à l’arrestation d’environ 2000 personnes, que le général Galtieri avait libérées juste à la veille de la « reconquête ». L’Argentine a cru pouvoir vaincre le Royaume-Uni, c’était sans compter sur la personnalité de la Dame de fer, qui ne pouvait décemment pas laisser passer cet affront. De plus, on peut estimer que la liesse populaire en Argentine était quelque peu « injustifiée » dans la mesure où la victoire du 2 avril est sans gloire, il y avait seulement quelques dizaines de militaires dans l’archipel des Malouines. En débarquant massivement 10 000 hommes, les Argentins ne pouvaient que vaincre, puisque les Kelpers ne pouvaient opposer aucune résistance tant le déséquilibre des forces était évident. Le revirement de l’opinion argentine est donc provoqué par un « relatif» rééquilibrage militaire, c’est-à-dire que les Anglais ne pouvaient laisser passer une telle humiliation. De ce fait ils envoyèrent des forces armées, ces dernières reçurent l’appui logistique des Américains ce qui décupla l’efficacité de leurs forces, sur place. Ils tentèrent de récupérer progressivement les îles, dans la mesure où la résistance argentine ne fut pas assez efficace, les Anglais gagnèrent du terrain, ceci jusqu’à la reddition totale des Argentins. Il s’agit donc 8 « Suffit ! ». 199
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Par exemple, le 26 avril, il y eut un rassemblement <strong>des</strong> deux « centra<strong>les</strong> péronistes » la<br />
C.G.T., et l’Intersectorielle. Au début, de la manifestation, on entend <strong>des</strong> slogans « Argentine,<br />
Argentine », mais peu à peu <strong>les</strong> slogans deviennent de plus en plus nettement<br />
antigouvernementaux. On pouvait lire en particulier sur <strong>des</strong> pancartes, « <strong>Malouines</strong>, oui,<br />
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jeunesse péroniste arborant un immense portrait d’Isabel Peron, tout en scandant <strong>des</strong> slogans<br />
subversifs, tels « Galtieri, Galtieri, fais attention. <strong>Malouines</strong> Argentines, le peuple avec<br />
Peron » ou encore « Nous acceptons <strong>les</strong> <strong>Malouines</strong>, mais pas la dictature », « elle va finir,<br />
elle va finir la dictature militaire ».<br />
On observe que l’opposition se manifeste de plus en plus ouvertement, il y a un total<br />
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gouvernement, on sent peu à peu que le peuple déchante et se range de plus en plus <strong>dans</strong><br />
l’opposition, la preuve en est que cette manifestation du 26 avril rassemblait plus de 15 000<br />
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syndicats, le 30 mars, mais la police avait à l’époque, procédé à l’arrestation d’environ 2000<br />
personnes, que le général Galtieri avait libérées juste à la veille de la « reconquête ».<br />
L’Argentine a cru pouvoir vaincre le Royaume-Uni, c’était sans compter sur la personnalité<br />
de la Dame de fer, qui ne pouvait décemment pas laisser passer cet affront.<br />
De plus, on peut estimer que la liesse populaire en Argentine était quelque peu « injustifiée »<br />
<strong>dans</strong> la mesure où la victoire du 2 avril est sans gloire, il y avait seulement quelques dizaines<br />
de militaires <strong>dans</strong> l’archipel <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong>. En débarquant massivement 10 000 hommes, <strong>les</strong><br />
Argentins ne pouvaient que vaincre, puisque <strong>les</strong> Kelpers ne pouvaient opposer aucune<br />
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Le revirement de l’opinion argentine est donc provoqué par un « relatif» rééquilibrage<br />
militaire, c’est-à-dire que <strong>les</strong> Anglais ne pouvaient laisser passer une telle humiliation. De ce<br />
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ce qui décupla l’efficacité de leurs forces, sur place. Ils tentèrent de récupérer<br />
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<strong>les</strong> Anglais gagnèrent du terrain, ceci jusqu’à la reddition totale <strong>des</strong> Argentins. Il s’agit donc<br />
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