La guerre des Malouines dans les relations internationales
La guerre des Malouines dans les relations internationales La guerre des Malouines dans les relations internationales
Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons intérieures d’une guerre entre les deux états ? La politique de défense de Margaret Thatcher C’est donc la politique de défense de Margaret Thatcher qui lui a valu une envergure et une renommée internationale, il s’agit donc ici d’expliciter cette politique défensive. Le domaine de la Défense s’était vu porter au rang d’objectif prioritaire dès le retour au pouvoir en 1979 du parti conservateur. Il concluait la liste des cinq actions urgentes que la nouvelle équipe s’engageait à mener au cours de son mandat. Le manifeste promettait explicitement « de renforcer les défenses de la Grande-Bretagne et de travailler, en collaboration avec nos alliés, à la protection de nos intérêts dans un monde de plus en plus menaçant ». L’objectif ne pouvait être atteint qu’en retrouvant un niveau de recrutement acceptable ; pour cela il était donc nécessaire d’augmenter la solde des militaires, cela fut chose faite dès la première semaine qui suivit l’élection de 1979. La politique de défense était un objectif prioritaire, dans la mesure où les blocs Est/Ouest s’affrontaient toujours et où le Royaume-Uni connaissait quelques déconfitures avec ses colonies. En ce qui concerne ses colonies ou ses anciennes colonies, la Grande-Bretagne effectuait quelques missions de protection militaire, cela à la demande des pays concernés, tels le Belize, ou vis-à-vis des territoires où elle avait toujours autorité comme Hong Kong, les Falkland, et Gibraltar. Des mesures avaient d’ores et déjà étaient prises en 1977, les membres de l’OTAN avaient en effet pris la décision conjointe d’augmenter de 3% le budget de la défense par an et cela pendant 5 ans. En 1980, il y eut un redressement des crédits de défense, avec 9,2 milliards de £ (soit 6% de plus que dans l’exercice budgétaire précédent), la défense pesait pratiquement le même poids que la santé en terme de parts de budget, c’est-à-dire 11,9% et 12,1% respectivement, ce qui peut sembler spectaculaire. « Grâce » à ces efforts, l’Angleterre s’affirmait ainsi comme l’un des acteurs les plus engagés dans l’effort de défense de l’OTAN. La décision de renouveler la composante stratégique océanique, les missiles nucléaires longues portées embarqués à bord de sous-marins, prise en 1980 devait encore accroître la pression budgétaire, même si le coût des missiles Trident achetés aux Américains et la construction des sous-marins porteurs devait être étalée sur les quinze années suivantes. Il faut également souligner que cette politique de défense s’inscrit dans la continuité des orientations stratégiques prises par les différents gouvernements. Particulièrement les travaillistes sont 148
Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons intérieures d’une guerre entre les deux états ? opposés à l’arme nucléaire, mais une fois au pouvoir, ils ne pouvaient remettre en cause l’existence des polaris 25 . Néanmoins, les problèmes économiques auxquels doit faire face la Grande-Bretagne au début des années 80, lui imposent une restriction des dépenses publiques et donc bien évidement cela inclus la défense. En juin 1981, il y eut un livre blanc intitulé « the Way Forward », dans lequel le gouvernement décrivait sa nouvelle orientation de la politique de défense. La principale victime de cette restructuration est la Royal Navy, surtout les armements et, les plates-formes, dont l’entretien était coûteux. Le nombre de navires de la Royal Navy serait réduit de 9 unités, il ne resterait plus que 50 bâtiments. Au nombre des navires sacrifiés se trouvent 3 porte- avions, dont 1 serait vendu à l’Australie, et les deux autres réformés, pour être vendus. Mais la Navy voyait augmenter son nombre de sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire, il y en avait 12, auxquels on en ajouta 5. Mais dans la mesure où la guerre des Malouines allait éclater un an plus tard, le gouvernement allait réviser ses objectifs à la hausse. On peut donc dire que la guerre des Malouines, ainsi que le contexte international belliqueux allaient sauver la Navy, du moins provisoirement, puisque les Malouines étaient très éloignées des côtes anglaises, il s’agissait donc de mobiliser toutes les forces navales, il n’était donc plus question de vendre les navires. D’ailleurs afin de pouvoir transporter les soldats sur les lieux d’opérations, des navires marchands se virent réquisitionnés par le gouvernement. Aussi concernant le suivi de cette politique de défense, nous pouvons souligner que les grandes lignes budgétaires furent poursuivies. Cela est évident, si l’on considère la baisse de ces crédits pendant la période 1985/1990, où ils baissent de 10%, alors que pendant la période précédente (1979/1985) ils avaient augmenté de 15% afin de répondre au programme thatchérien et surtout de fournir les efforts de guerre. Aussi, il apparaît important de souligner que les relations avec les Etats-Unis furent, pendant la guerre des Malouines, un élément décisif, c’est cela qui permit à l’Angleterre de réussir son pari, c’est-à-dire malgré l’éloignement géographique des Malouines, de vaincre la nation argentine qui avait quelques atouts dans son jeu, particulièrement la proximité géographique, les moyens humains et militaires. Cependant, c’est d’un point de vue diplomatique que le soutien américain a été le plus mitigé, car les Etats-Unis étaient liés aux deux pays par des 25 Ce sont des missiles stratégiques lancés à partir de sous-marin. 149
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<strong>La</strong> politique de défense de Margaret Thatcher<br />
C’est donc la politique de défense de Margaret Thatcher qui lui a valu une envergure<br />
et une renommée internationale, il s’agit donc ici d’expliciter cette politique défensive.<br />
Le domaine de la Défense s’était vu porter au rang d’objectif prioritaire dès le retour au<br />
pouvoir en 1979 du parti conservateur. Il concluait la liste <strong>des</strong> cinq actions urgentes que la<br />
nouvelle équipe s’engageait à mener au cours de son mandat. Le manifeste promettait<br />
explicitement « de renforcer <strong>les</strong> défenses de la Grande-Bretagne et de travailler, en<br />
collaboration avec nos alliés, à la protection de nos intérêts <strong>dans</strong> un monde de plus en plus<br />
menaçant ». L’objectif ne pouvait être atteint qu’en retrouvant un niveau de recrutement<br />
acceptable ; pour cela il était donc nécessaire d’augmenter la solde <strong>des</strong> militaires, cela fut<br />
chose faite dès la première semaine qui suivit l’élection de 1979.<br />
<strong>La</strong> politique de défense était un objectif prioritaire, <strong>dans</strong> la mesure où <strong>les</strong> blocs Est/Ouest<br />
s’affrontaient toujours et où le Royaume-Uni connaissait quelques déconfitures avec ses<br />
colonies. En ce qui concerne ses colonies ou ses anciennes colonies, la Grande-Bretagne<br />
effectuait quelques missions de protection militaire, cela à la demande <strong>des</strong> pays concernés,<br />
tels le Belize, ou vis-à-vis <strong>des</strong> territoires où elle avait toujours autorité comme Hong Kong, <strong>les</strong><br />
Falkland, et Gibraltar.<br />
Des mesures avaient d’ores et déjà étaient prises en 1977, <strong>les</strong> membres de l’OTAN avaient en<br />
effet pris la décision conjointe d’augmenter de 3% le budget de la défense par an et cela<br />
pendant 5 ans.<br />
En 1980, il y eut un redressement <strong>des</strong> crédits de défense, avec 9,2 milliards de £ (soit 6% de<br />
plus que <strong>dans</strong> l’exercice budgétaire précédent), la défense pesait pratiquement le même poids<br />
que la santé en terme de parts de budget, c’est-à-dire 11,9% et 12,1% respectivement, ce qui<br />
peut sembler spectaculaire. « Grâce » à ces efforts, l’Angleterre s’affirmait ainsi comme l’un<br />
<strong>des</strong> acteurs <strong>les</strong> plus engagés <strong>dans</strong> l’effort de défense de l’OTAN.<br />
<strong>La</strong> décision de renouveler la composante stratégique océanique, <strong>les</strong> missi<strong>les</strong> nucléaires<br />
longues portées embarqués à bord de sous-marins, prise en 1980 devait encore accroître la<br />
pression budgétaire, même si le coût <strong>des</strong> missi<strong>les</strong> Trident achetés aux Américains et la<br />
construction <strong>des</strong> sous-marins porteurs devait être étalée sur <strong>les</strong> quinze années suivantes. Il faut<br />
également souligner que cette politique de défense s’inscrit <strong>dans</strong> la continuité <strong>des</strong> orientations<br />
stratégiques prises par <strong>les</strong> différents gouvernements. Particulièrement <strong>les</strong> travaillistes sont<br />
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