La guerre des Malouines dans les relations internationales

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Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons intérieures d’une guerre entre les deux états ? De même, les immigrés qui tentaient de trouver du travail, reviennent chez eux, nous estimons ces retours à environ 100 000 depuis le début des années 1980. Le chômage touche toutes les couches de la société, mais la situation des travailleurs industriels se révèle la plus inquiétante, en 1981, ils sont moins nombreux (environ 38,7%), soit moins qu’en 1976, lors du coup d’Etat. En février 1982, les industries du cuir, des chaussures, du textile, des machines non électriques, des machines et des appareils électriques, comptent moins de travailleurs actifs qu’en 1971, ces données expriment une énorme baisse de production, de ce fait les tensions sociales sont graves. Nous pouvons prendre le cas de l’industrie sidérurgique, en 1976, cette activité comptait environ 45 000 actifs, en 1982, ils ne sont plus que 28 000 travailleurs, autant de personnes qui se sont retrouvées sans emploi. Ce fort taux de chômage se conjugue avec une mauvaise politique salariale, les négociations paritaires sont suspendues par une décision officielle (toutes les augmentations salariales et les pensions sont supprimées et gelées à l’avenir). Paradoxalement, le gouvernement augmente les taxes sur les produits de consommation alors que le système fiscal est déjà lourd, il devient de plus en plus coûteux de s’alimenter. Néanmoins les entreprises continuent leurs évasions fiscales. En effet, le niveau réel des salaires affiche une chute effective qui est la plus prononcée et la plus soutenue de l’histoire argentine, cela est le fruit d’une politique de redistribution forcée des bénéfices, ce procédé utilisé par l’Etat oblige les salariés à verser « leurs cotisations » pour participer à la rente nationale. En 1975, le salaire compte pour environ 50% du PIB, en 1982, il n’occupait plus que 30%. La paupérisation de la population Cette importante chute engendre la paupérisation de la masse salariale, puisque les salaires baissent, alors que les produits de consommation, ainsi que le coût de la vie sont en continuelle ascension. Pendant l’année 1981, le niveau général des salaires diminua en termes réels de 11%, et la chute atteignit les 18% dans le secteur industriel. Durant le premier trimestre 1982, la diminution du salaire réel arriva selon les études statistiques à 25% et la tendance déclinante continua durant le second trimestre, pour dépasser les 30%, néanmoins le gouvernement argentin ne prit aucune mesure pour essayer d’enrayer la situation. En 1975, le salaire correspondait à approximativement 40% du coût industriel. En 1982, il en représente à peine 5% dans les principales entreprises. Cela constitue une preuve irréfutable de cette diminution réelle du salaire. 142

Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons intérieures d’une guerre entre les deux états ? Le pouvoir d’achat de la population était donc largement détérioré. En avril 1981, un ouvrier avait besoin de travailler 80 (en indice) pour pouvoir acheter un kilogramme de viande, un an plus tard, 112 et en juin 1982, environ 126, c’est-à-dire, en chiffre réel plus de 55% de temps en plus pour un même morceau de viande. Si nous considérons d’autres produits de consommation courante, la situation s’aggrave avec d’autres articles qui sont absolument essentiels à la vie de consommation quotidienne : des pâtes, du sucre, des pommes de terre, du lait, des œufs, tout cela coûtait en avril 1982, un temps de travail supérieur à 50% par rapport à juin 1982. A cette date, un opérateur non qualifié peut seulement acheter 41% de la valeur de biens de consommation qu’il consommait en 1960. En d’autres termes, les Argentins reçoivent moins d’aliments pour plus de travail, ils devaient réduire et modifier substantiellement leurs habitudes alimentaires et se satisfaire de l’essentiel. La viande, pourtant base de l’alimentation nationale, est devenue un aliment de luxe. De même, les bas salaires, la sous-occupation et l’inoccupation ont conduit à la désertion scolaire, à l’augmentation du nombre des malades et à une protection médicale déficiente. Les enfants sont carencés en calcium, compte tenu de la faiblesse de leur alimentation. Pendant cette période, la vente des produits alimentaires diminua en un an de 25%, et la consommation globale de 5,5%. La tendance se perpétua au cours du premier trimestre de 1982, avec une chute de 12,7% qui s’étendit à 8,2% les mois suivants. Cette même consommation globale, en 6 ans, avait seulement augmenté de 1,1%, ce qui est vraiment très peu ; en réalité, c’est une récession. Tout cela est parti d’un critère absolument régressif en matière sociale, qui considère les travailleurs comme l’ultime pierre d’une supposée pyramide sociale, cela en leur appliquant le principe de les obliger à payer une crise dont ils ne sont pas les responsables. Pendant ces quelques années, ils ont souffert de la campagne publicitaire menée avec de nombreux slogans, qui tentaient de convaincre la population de la responsabilité des salariés qui par le biais des réclamations syndicales, des coûts sociaux élevés pour les employeurs avaient entraîné une inflation galopante. Six ans et demi de blocage des salaires, de liberté des prix, et de suppression des acquis sociaux, démontrent que l’inflation n’est pas produite par les travailleurs. L’accroissement brut du coût de la vie pendant ces années, soit environ 32.680% depuis 1976, est un chiffre 143

Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : <strong>les</strong> raisons<br />

intérieures d’une <strong>guerre</strong> entre <strong>les</strong> deux états ?<br />

De même, <strong>les</strong> immigrés qui tentaient de trouver du travail, reviennent chez eux, nous estimons<br />

ces retours à environ 100 000 depuis le début <strong>des</strong> années 1980. Le chômage touche toutes <strong>les</strong><br />

couches de la société, mais la situation <strong>des</strong> travailleurs industriels se révèle la plus<br />

inquiétante, en 1981, ils sont moins nombreux (environ 38,7%), soit moins qu’en 1976, lors<br />

du coup d’Etat. En février 1982, <strong>les</strong> industries du cuir, <strong>des</strong> chaussures, du textile, <strong>des</strong><br />

machines non électriques, <strong>des</strong> machines et <strong>des</strong> appareils électriques, comptent moins de<br />

travailleurs actifs qu’en 1971, ces données expriment une énorme baisse de production, de ce<br />

fait <strong>les</strong> tensions socia<strong>les</strong> sont graves. Nous pouvons prendre le cas de l’industrie sidérurgique,<br />

en 1976, cette activité comptait environ 45 000 actifs, en 1982, ils ne sont plus que 28 000<br />

travailleurs, autant de personnes qui se sont retrouvées sans emploi.<br />

Ce fort taux de chômage se conjugue avec une mauvaise politique salariale, <strong>les</strong> négociations<br />

paritaires sont suspendues par une décision officielle (toutes <strong>les</strong> augmentations salaria<strong>les</strong> et<br />

<strong>les</strong> pensions sont supprimées et gelées à l’avenir).<br />

Paradoxalement, le gouvernement augmente <strong>les</strong> taxes sur <strong>les</strong> produits de consommation alors<br />

que le système fiscal est déjà lourd, il devient de plus en plus coûteux de s’alimenter.<br />

Néanmoins <strong>les</strong> entreprises continuent leurs évasions fisca<strong>les</strong>.<br />

En effet, le niveau réel <strong>des</strong> salaires affiche une chute effective qui est la plus prononcée et la<br />

plus soutenue de l’histoire argentine, cela est le fruit d’une politique de redistribution forcée<br />

<strong>des</strong> bénéfices, ce procédé utilisé par l’Etat oblige <strong>les</strong> salariés à verser « leurs cotisations »<br />

pour participer à la rente nationale.<br />

En 1975, le salaire compte pour environ 50% du PIB, en 1982, il n’occupait plus que 30%.<br />

<strong>La</strong> paupérisation de la population<br />

Cette importante chute engendre la paupérisation de la masse salariale, puisque <strong>les</strong><br />

salaires baissent, alors que <strong>les</strong> produits de consommation, ainsi que le coût de la vie sont en<br />

continuelle ascension. Pendant l’année 1981, le niveau général <strong>des</strong> salaires diminua en termes<br />

réels de 11%, et la chute atteignit <strong>les</strong> 18% <strong>dans</strong> le secteur industriel. Durant le premier<br />

trimestre 1982, la diminution du salaire réel arriva selon <strong>les</strong> étu<strong>des</strong> statistiques à 25% et la<br />

tendance déclinante continua durant le second trimestre, pour dépasser <strong>les</strong> 30%, néanmoins le<br />

gouvernement argentin ne prit aucune mesure pour essayer d’enrayer la situation. En 1975, le<br />

salaire correspondait à approximativement 40% du coût industriel. En 1982, il en représente à<br />

peine 5% <strong>dans</strong> <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> entreprises. Cela constitue une preuve irréfutable de cette<br />

diminution réelle du salaire.<br />

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