La guerre des Malouines dans les relations internationales

Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons
intérieures d’une guerre entre les deux états ?
l’avenue du 8 mai 9 pour réclamer justice, ceci dès 1978, ces mères que l’on appelait
communément « les folles de mai ». Cette liste a été publiée au début des années 2000.
Les ecclésiastiques légitimaient aussi la violence, ainsi que l’emploi de la torture au nom de
l’exemplarité de la situation politique.
Néanmoins, nous devons souligner ici que l’opinion publique condamnait très fermement
l’usage de cette torture. Mais dans la mesure où la liberté d’expression était brimée, les
Argentins n’avaient pas intérêt à protester sur les places publiques sous peine de faire partie à
leur tour des opposants politiques et d’être arrêtés puis torturés.
C’est une collaboration très étroite qui lie l’église et la dictature argentine puisque les
aumôniers militaires allaient jusqu’à enseigner dans les écoles militaires, telles que l’Ecole
supérieure de guerre ou l’Ecole Nationale de renseignements. Ces dernières avaient pour
objectif de « former » ceux dont les missions seraient d’enlever, torturer les opposants à la
Junte, tout cela donc était fait avec l’« assentiment » de l’église.
Le contexte de la guerre des Malouines est donc également « religieux », d’ailleurs au début,
la campagne militaire s’intitulait « Operación AZUL 10 », puis elle prit une connotation
beaucoup plus religieuse « El vestido azul de la Virgen Maria », plus tard, les généraux la
baptisèrent « Operación Rosario (Rosaire) ». Toutes ces appellations donnaient l’impression
d’une croisade à la fois catholique et patriotique. Ce qui n’était pas sans déplaire bien entendu
à l’Eglise argentine, ni à certaines couches populaires.
Les années les plus répressives furent la période 1976/77, le pays pendant ces deux années fut
en état d’alerte jusqu’à ce que se réduisent les attentats et que le calme revienne.
Néanmoins, il restait toujours le cas de ces dix mille à trente mille disparus que les militaires
avaient exterminé. Mais en mars 2001, plus de vingt années après la fin de la dictature, la
justice argentine prit une décision historique : elle abrogea les lois d'amnistie protégeant les
militaires pendant la période totalitaire, ces derniers seront donc « peut-être » poursuivis pour
les crimes qu’ils ont commis à cette époque.
9 C’est la plus grande et large avenue de Buenos Aires.
10 C’est un plan de reprise des îles Falkland, élaboré en décembre 1981 par l’Amiral Anaya et confié à l’Amiral
Lombardo, il prévoyait une grande attaque contre les Malouines entre le 15 mai et juillet 1982 ; Période qui était
susceptible d’être moins propice à la riposte britannique, pour cause d’hiver austral.
126