La guerre des Malouines dans les relations internationales

Quatrième partie - Les gouvernements britannique et argentin en 1982 : les raisons
intérieures d’une guerre entre les deux états ?
officiers était réelle, de même cela assurait collectivement leur impunité et leur immunité
personnelle 7 .
Le soutien de l’Eglise à la dictature
Soulignons également l’appui de l’Eglise à cette dictature, dans la mesure où l’Eglise
constitue dans la société catholique argentine un pilier moral. Dans ce contexte, l’Eglise se
présente par sa neutralité bienveillante comme « une sorte de directeur de conscience de la
communauté nationale ».
Le 29 mars 1976, l’Argentine établit le catholicisme comme religion d’état, dans ce cadre il
eut une cérémonie de prestation de serment entre l’Eglise et le nouveau pouvoir politique (soit
une cérémonie à huis clos, entre le général Videla, 38 ème président de la République et le haut
commandement militaire de l’Eglise, le nonce apostolique et quelques évêques).
L’appui de l’Eglise consacre la nouvelle dictature dans la mesure où celle-ci rétablit un
certain maintien de l’ordre, Nicolas Derisi (recteur de l’université catholique et évêque
auxiliaire de La Plata), exprime la voie intégriste de ce catholicisme fervent partisan de ce
maintien de l’ordre. Ceci dans La Razon du 12 septembre 1979 :
« Je crois sincèrement que l’Argentine est l’un des pays où il y a le plus de
tranquillité et où les droits de l’homme sont les plus respectés. En ce moment,
il y a des prisonniers, mais des prisonniers de droit commun assure le
gouvernement, et en tout cas dans le respect de la loi de la Constitution. Je ne
vois pas qu’en ce moment en Argentine, on emprisonne, on tue, l’on piétine
nulle part les droits de l’homme... De toute manière, je reviens d’Europe et je
peux vous assurer qu’en Argentine règne une plus grande tranquillité. En
Argentine, une femme peut se promener la nuit en toute sécurité. Je dirais que
les droits de l’homme sont en substance défendus en Argentine 8 ».
Ces allégations, sous le regard des Argentins d’aujourd’hui ne sont que pure
hypocrisie, d’autant que nous ne savons toujours pas ce que sont devenus de très nombreux
disparus.
Le bilan est très lourd : il varie entre 10 000 et 30 000 disparus, morts sous la torture ou
exécutés, la liste nominale de ces disparus dont les mères défilaient inlassablement sur
7 Nous savons tous cela depuis le début et le milieu des années 1990, lorsque les coupables ont commencé à
parler et à être jugés.
8 La Razon du 12 septembre 1979.
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