Le Mag N°2 - Symbhi

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06.07.2013 Views

s ENDIGUEMENTS En 1859 Des grandes crues du 16 e siècle… à la construction des premières digues Sur le Grésivaudan, les premiers endiguements datent du 16e siècle. Construits de façon ponctuelle par les riverains, ils avaient pour objectif de stabiliser le cours de la rivière et de défendre les terres contre l’érosion. La plupart de ces “défenses” étaient constituées par des rangées de coffres de bois (ou des troncs de sapins reliés par des fascines) remplis de terre et de pierres. Initié par l’Administration royale, la nécessité d’un projet d’ensemble n’apparaît qu’après le “déluge de la Saint Crépin” survenu en 1778. Ce qui n’empêche pas les riverains de subir d’autres grandes crues comme celle de 1816. A partir de 1840, malgré de multiples aménagements et l’assainissement progressif de la plaine, la situation se dégrade à nouveau, en partie à cause des digues savoyardes construites par l’Etat sarde qui accélèrent s Quai Perrière à Grenoble, le 3 novembre 1859. Dans la rue Saint-Laurent, face à la fontaine du serpent et du dragon, la hauteur d’eau mesurée était de 1,50 m. la crue. La crue de 1856 submergea tous les endiguements et la crue historique de 1859 finit par mettre à bas les endiguements qui tenaient encore debout. Notre système d’endiguement actuel est 6 Vallée du Grésivaudan, le 2 novembre 1859. Suite à un exceptionnel enchaînement de cir - constances météorologiques, une lame d’eau de 3 mètres déborde les digues et inonde la vallée sur près de 80 km. donc celui reconstruit à partir de 1860. Mais nos digues sont des remblais constitués en matériau de type tout venant, peu ou pas compactés car on agissait alors avec les moyens de l’époque, à savoir des rouleaux tirés par des chevaux. Leur homogénéité et leur niveau de stabilité n’est donc pas toujours assuré, d’autant que le temps et la rivière les ont fragilisées. L’un des objectifs du projet Isère amont est justement de les réparer, de les conforter. A ceux qui souhaitent connaître le détail des crues historiques et des aménagements successifs, nous recommandons vivement la rubrique “Mémoire du risque” du site http://www.isere-dracromanche.fr Délais. Seuls les linéaires les plus critiques sont confortés par le Symbhi entre Saint-Ismier et Grenoble : 9 km en rive droite et 9,5 km en rive gauche. Les secteurs moins sensibles seront surveillés par le gestionnaire des digues. En cas d’évolution notable, il exécutera les travaux. Protections rapprochées. Les petits ouvrages en remblai construits autour des trois habitations dans la plaine inondable ne constituent pas des digues mais des merlons de protection calés à hauteur de la crue centennale. Digues effacées. Cette mesure permet d’inonder la forêt alluviale située en retrait de la digue et de créer des milieux diversifiés sur les berges. Secteurs prochainement concernés en rive droite : Bois Français (Saint-Ismier, 18 hectares), et en aval du pont de la rocade sud (Meylan, 5 hectares).

4 types de confortement ERIGÉES À PROXIMITÉ DU LIT DE LA RIVIÈRE, CERTAINES DIGUES DE L’ISÈRE SONT INSTABLES. D’OÙ LA NÉCESSITÉ DE CONFORTER LES PLUS FRAGILES. LES MODALITÉS VARIENT EN FONCTION DES LIEUX ET DES FAIBLESSES CONSTATÉES. Conforter côté plaine Protéger contre l’érosion interne 1 2 3 • Une digue est un remblai longitudinal dont la fonction principale est d’empêcher la submersion des basses-terres situées au-delà de l’ouvrage. En situation de crue, on dit que la digue est “en charge”. Souvent constituée de matériaux perméables, toute digue fragilisée court le risque de “glisser” côté terre. Pour remédier à cela, on effectue un confortement mécanique. L’opération consiste à élargir le remblai grâce à un apport de sables et de graviers le long du talus, côté plaine. 4 Piste cyclable en enrobé Sable et gravier Linéaire de digues confortées coté plaine : 8 700 m. Dès septembre et en rive droite : 1 km en aval du pont de Domène. Rehausser la digue Enrochement libre Chemin de pied • Partout où la digue est plus basse que le niveau de réfé- Fossé de pied • A cause de la porosité des matériaux, l’eau peut s’engouffrer dans le corps de la digue. On parle alors d’érosion interne. Le risque est qu’une brèche se crée brutalement. Conforter consiste alors à apporter des matériaux drainants et filtrants sur un film géotextile posé à même le talus. Cette intervention n’est réalisable que s’il est possible d’élargir la digue, ce qui est rarement le cas en secteur urbain. L’ouvrage est alors renforcé grâce à des parois étanches installées dans le corps de digue. Jusqu’à 5-6 m, elles prennent la forme d’un coulis de ciment-bentonite versée dans une tranchée large de 60 cm. S’il faut descendre plus bas, un rideau de palplanches s’impose. Linéaire de digues renforcées par parois étanches : 3 800 m. Site concerné en rive gauche : la digue du campus. En rive droite : La Taillat et l’Ile d’Amour. rence (celui de la crue bicentennale), la digue doit être rehaussée. Cette intervention s’effectue par simple apport et compactage de sablons et de graviers. 7 Végétation existante maintenue Enrochements Conforter côté rivière • Les digues sont particulièrement sensibles au travail de sape exécuté par la rivière. Dès que l’eau monte et tourbillonne, des cavités se forment par endroits au pied du talus. On parle alors d’affouillement. Le risque est que le talus s’effondre et que ses matériaux soient emportés par l’eau. En ce cas, le pied de la berge est protégé par la pose d’enrochements et la partie supérieure aménagée par apport de graviers et de terre végétalisée. Parfois, utiliser les aptitudes physiques et biologiques des plantes suffit à stabiliser une berge. On parle alors de génie végétal. Linéaire de digues protégées par enrochement : 3 500 m. Secteur concerné en octobre et en rive droite : au niveau du pont du tram, côté de La Tronche. Sites concernés en rive droite cet automne : en aval du pont de Domène (1 km), entre l’étang de La Taillat et le pont de la rocade sud (1,1 km), entre Athanor et le pont du tram (400 m).

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ENDIGUEMENTS<br />

En 1859<br />

Des grandes crues du 16 e siècle…<br />

à la construction des premières digues<br />

Sur le Grésivaudan, les premiers<br />

endiguements datent du 16e siècle. Construits de façon ponctuelle<br />

par les riverains, ils avaient pour objectif<br />

de stabiliser le cours de la rivière et de<br />

défendre les terres contre l’érosion. La<br />

plupart de ces “défenses” étaient constituées<br />

par des rangées de coffres de bois<br />

(ou des troncs de sapins reliés par des<br />

fascines) remplis de terre et de pierres.<br />

Initié par l’Administration royale, la nécessité<br />

d’un projet d’ensemble n’apparaît<br />

qu’après le “déluge de la Saint Crépin”<br />

survenu en 1778. Ce qui n’empêche pas<br />

les riverains de subir d’autres grandes<br />

crues comme celle de 1816. A partir de<br />

1840, malgré de multiples aménagements<br />

et l’assainissement progressif de la<br />

plaine, la situation se dégrade à nouveau,<br />

en partie à cause des digues savoyardes<br />

construites par l’Etat sarde qui accélèrent<br />

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Quai Perrière à Grenoble, le 3 novembre<br />

1859. Dans la rue Saint-Laurent, face à la<br />

fontaine du serpent et du dragon, la hauteur<br />

d’eau mesurée était de 1,50 m.<br />

la crue. La crue de 1856 submergea tous<br />

les endiguements et la crue historique de<br />

1859 finit par mettre à bas les endiguements<br />

qui tenaient encore debout.<br />

Notre système d’endiguement actuel est<br />

6<br />

Vallée du Grésivaudan, le 2 novembre 1859.<br />

Suite à un exceptionnel enchaînement de cir -<br />

constances météorologiques, une lame d’eau de<br />

3 mètres déborde les digues et inonde la vallée<br />

sur près de 80 km.<br />

donc celui reconstruit à partir de<br />

1860. Mais nos digues sont des remblais<br />

constitués en matériau de type tout venant,<br />

peu ou pas compactés car on agissait<br />

alors avec les moyens de l’époque,<br />

à savoir des rouleaux tirés par des chevaux.<br />

<strong>Le</strong>ur homogénéité et leur niveau de<br />

stabilité n’est donc pas toujours assuré,<br />

d’autant que le temps et la rivière les ont<br />

fragilisées. L’un des objectifs du projet<br />

Isère amont est justement de les réparer,<br />

de les conforter.<br />

A ceux qui souhaitent connaître le détail<br />

des crues historiques et des aménagements<br />

successifs, nous recommandons<br />

vivement la rubrique “Mémoire du<br />

risque” du site http://www.isere-dracromanche.fr<br />

Délais.<br />

Seuls les linéaires les plus critiques sont confortés par le <strong>Symbhi</strong> entre Saint-Ismier<br />

et Grenoble : 9 km en rive droite et 9,5 km en rive gauche. <strong>Le</strong>s secteurs moins sensibles<br />

seront surveillés par le gestionnaire des digues. En cas d’évolution notable, il<br />

exécutera les travaux.<br />

Protections rapprochées.<br />

<strong>Le</strong>s petits ouvrages en remblai construits autour des trois habitations dans la plaine inondable<br />

ne constituent pas des digues mais des merlons de protection calés à hauteur<br />

de la crue centennale.<br />

Digues effacées.<br />

Cette mesure permet d’inonder la forêt alluviale située en retrait de la digue et de créer des<br />

milieux diversifiés sur les berges. Secteurs prochainement concernés en rive droite : Bois<br />

Français (Saint-Ismier, 18 hectares), et en aval du pont de la rocade sud (Meylan, 5 hectares).

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