CAT devant une incontinence urinaire de l'adulte. - CHU Hassan II
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Q.54<br />
<strong>CAT</strong> DEVANT UNE INCONTINENCE URINAIRE DE L’ADULTE<br />
PLAN :<br />
Dr Omar DAHMANI, Dr Amal BELCAID, Dr Ouafa EL AZZOUZI, Dr Hayat EL HAMI<br />
INCONTINENCE URINAIRE CHEZ LA FEMME :<br />
I- Diagnostic :<br />
A- Interrogatoire<br />
B- Examen clinique<br />
C- Examen gynécologique<br />
D- Examens complémentaires<br />
<strong>II</strong>- Métho<strong>de</strong>s thématiques :<br />
A- Chirurgie<br />
B- Les traitements médicamenteux<br />
C- La rééducation périnéo-sphinctérienne<br />
<strong>II</strong>I- Indications thérapeutiques :<br />
A- Incontinences n’ayant pas fait objet d’<strong>une</strong> intervention chirurgicale<br />
B- Incontinences avant fait l’objet d’<strong>une</strong> intervention chirurgicale<br />
LES INCONTINENCES URINAIRES CHEZ L’HOMME :<br />
I- Incontinence après chirurgie <strong>de</strong> la prostate :<br />
A- Symptomatologie<br />
B- Bilan<br />
C- Traitement<br />
<strong>II</strong>- Incontinence après remplacement vésical<br />
INCONTINENCES DES VESSIES NEUROLOGIQUES :<br />
I- Diagnostic<br />
<strong>II</strong>- Traitement :<br />
A- Options du traitement<br />
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<strong>CAT</strong> DEVANT UNE INCONTINENCE URINAIRE DE L’ADULTE<br />
Dr Omar DAHMANI, Dr Amal BELCAID, Dr Ouafa EL AZZOUZI, Dr Hayat EL HAMI<br />
- Définie comme <strong>une</strong> perte d’urine :<br />
* Involontaire.<br />
* Résultant d’<strong>une</strong> altération <strong>de</strong>s mécanismes physiologiques <strong>de</strong> la continence.<br />
* Ressentie comme <strong>une</strong> gêne dans la vie courante (professionnelle, affective, loisirs).<br />
INCONTINENCE URINAIRE CHEZ LA FEMME :<br />
- Deux types : l’<strong>incontinence</strong> à l’effort et l’<strong>incontinence</strong> par impériosité.<br />
I- Diagnostic :<br />
A- Interrogatoire :<br />
- Anamnèse.<br />
* L’ancienneté <strong>de</strong> l’<strong>incontinence</strong>, évolution sous différents traitements médicaux ou<br />
chirurgicaux dont elle a pu faire l’objet.<br />
* ATCD gynécologiques, obstétricaux et urologiques.<br />
* L’abondance <strong>de</strong>s fuites (subjective), le moment où elles se produisent (le jour et/ou nuit),<br />
les symptômes associés…<br />
- Circonstances provoquant la fuite d’urine orientent vers le mécanisme d’<strong>incontinence</strong>.<br />
* Les fuites à l’effort / augmentation <strong>de</strong> la pression abdominale : toux, rire, marche rapi<strong>de</strong>.<br />
* Les fuites par impériosité.<br />
* L’urination : miction complète, que la patiente est incapable d’endiguer.<br />
* Pathologie neurologique médullaire ou encéphalique (EEG, scanner crânien), émotionnels,<br />
tels que la frayeur, l’angoisse, la colère et surtout chez je<strong>une</strong> fille : le fou rire.<br />
* Les pertes d’urines permanentes : évoquent <strong>une</strong> fistule uro-vaginale ou <strong>une</strong> affection<br />
neurologique.<br />
- Symptômes fonctionnels associés<br />
* La pollakiurie.<br />
* La dysurie.<br />
* Les brûlures mictionnelles, cystite ou <strong>de</strong> cystalgie.<br />
B- Examen clinique :<br />
- En position gynécologique puis <strong>de</strong>bout.<br />
- Vessie pleine, observation <strong>de</strong>s fuites :<br />
* On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> tousser.<br />
* La manœuvre <strong>de</strong> Bonney +++ consiste à remonter le cul-<strong>de</strong>-sac vaginal antérieur au moyen<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux doigts vaginaux, sans comprimer l’urètre ni le col, dite « positive » lorsqu’elle<br />
supprime les fuites à la toux.<br />
C- Examen gynécologique :<br />
- L’inspection <strong>de</strong> la vulve : prolapsus pelvien.<br />
- Toucher vaginal, apprécie la sensibilité <strong>de</strong> l’urètre, l’état <strong>de</strong> la cavité vaginale, <strong>de</strong> l’utérus et <strong>de</strong>s<br />
annexes et la qualité <strong>de</strong> la musculature abdominale.<br />
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- « testing » musculaire.<br />
- Enfin chez les femmes précé<strong>de</strong>mment opérées, rechercher <strong>une</strong> FVV ou urétéro-vaginale.<br />
* Les fuites sont permanentes, diurnes et nocturnes.<br />
* Les mictions, conservées si la fistule est urétérale, peuvent être absentes quand la fistule est<br />
vésicale et massive.<br />
* Cliniquement, l’examen au spéculum constate un écoulement d’urine venant du fond du<br />
vagin.<br />
* L’orifice fistuleux n’est pas toujours bien visible au milieu d’<strong>une</strong> plage inflammatoire, tant<br />
dans le vagin que dans la vessie examinée en endoscopie.<br />
* L’injection <strong>de</strong> bleu <strong>de</strong> méthylène dans la vessie permet <strong>de</strong> distinguer <strong>une</strong> fistule urétérale<br />
(les pertes d’urine sont claires) d’<strong>une</strong> fistule vésicale (les pertes d’urine sont colorées).<br />
* L’urographie ou l’échographie peuvent montrer <strong>une</strong> dilatation du rein au-<strong>de</strong>ssus d’<strong>une</strong><br />
fistule urétéro-vaginale.<br />
- Le reste <strong>de</strong> l’examen clinique (méat urètre, urètre, ex neurologique : réflexes).<br />
D- Examens complémentaires :<br />
- En général, l’interrogatoire et l’examen clinique suffisent pour distinguer <strong>une</strong> <strong>incontinence</strong> à<br />
l’effort d’<strong>une</strong> <strong>incontinence</strong> par impériosité ; ou <strong>incontinence</strong>s mixtes.<br />
Radiologie :<br />
* L’urétrographie mictionnelle.<br />
* Le colpocystogramme pour analyser les prolapsus.<br />
* Examens urodynamiques : place controversée.<br />
* La cystomanométrie mesure la pression dans la vessie au cours d’un remplissage à un débit<br />
inférieur à 50ml/min.<br />
* L’urétromanométrie est la mesure <strong>de</strong> la pression dans l’urètre.<br />
<strong>II</strong>- Métho<strong>de</strong>s thématiques :<br />
A- Chirurgie :<br />
- 80 à 90 <strong>de</strong> succès, récidive maximal dans la première année <strong>de</strong> nombreuses techniques<br />
chirurgicales : fermeture <strong>de</strong> l’angle urétro-vésical.<br />
B- Les traitement médicamenteux : agissant soit en renforçant le tonus urétral, soit en<br />
diminuant la contractilité vésicale.<br />
- Les alpha stimulants (comme les bêta bloquants) augmentent le tonus urétral.<br />
- Les oestrogènes : action trophique sur la muqueuse urétrale, potentialisent les alpha stimulants.<br />
- Les anticholinergiques +++ l’anticholinergique-antispasmodique le plus efficace pour la vessie :<br />
le chlorure d’oxybutinine (Ditropan, Driptane : 1cp × 3 /j).<br />
C- La rééducation périnéo-sphinctérienne :<br />
- L’ objectif est moins <strong>de</strong> développer la musculature périnéale que d’apprendre à s’en servir.<br />
<strong>II</strong>I- Indications thérapeutiques :<br />
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A- Incontinences n’ayant pas fait objet d’<strong>une</strong> intervention chirurgicale :<br />
- Rééducation périnéo-sphinctérienne : l’<strong>incontinence</strong> modérée <strong>de</strong> la femme je<strong>une</strong> avec <strong>une</strong><br />
hypotonie sphinctérienne modérée ; et par impériosité.<br />
- Traitements pharmacologiques : anticholinergiques si instabilités vésicales.<br />
- Chirurgie : si échecs <strong>de</strong> rééducation ou l’emblée lorsque cette rééducation est irréalisable ou non<br />
désirée être par la patiente.<br />
B- Incontinences ayant fait l’objet d’<strong>une</strong> intervention chirurgicale :<br />
- Seule la chirurgie est efficace : fron<strong>de</strong> ou sphincter artificiel.<br />
LES INCONTINENCES URINAIRES CHEZ L’HOMME :<br />
- En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s affections neurologiques, elle est rare chez l’homme qui l’accepte très mal sur le plan<br />
psychologique.<br />
- Incontinence iatrogène (chirurgie <strong>de</strong> prostate ou remplacement <strong>de</strong> vessie).<br />
- « spontanée », indépendante <strong>de</strong> tout acte chirurgical, se présenter comme <strong>une</strong> <strong>incontinence</strong> par<br />
regorgement ou post mictionnelle :<br />
* l’<strong>incontinence</strong> par regorgement réalise un écoulement d’abord nocturne avant d’être permanent.<br />
• Globe vésical chronique.<br />
• Le bilan urodynamique est celui d’<strong>une</strong> dysurie.<br />
* L’<strong>incontinence</strong> post mictionnelle se traduit par l’émission, après la miction, <strong>de</strong> quelques millilitres<br />
d’urine mouillant le slip.<br />
I- Incontinence après chirurgie <strong>de</strong> la prostate :<br />
A- Symptomatologie : varie dans le temps.<br />
- Des fuites sont fréquentes au retrait <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> après prostatectomie et même après résection trans<br />
urétrale :<br />
* A l’effort, précoce.<br />
* Irritation <strong>de</strong> la vessie par la son<strong>de</strong>, besoins fréquents et parfois urgents.<br />
* Cette <strong>incontinence</strong> précoce disparaît, le plus souvent en 48 heures.<br />
B- Bilan :<br />
- Qu’après le 2ème mois, si l’<strong>incontinence</strong> persiste sans tendance à l’amélioration. Il importe<br />
d’effectuer en plus <strong>de</strong> l’interrogatoire et <strong>de</strong> l’examen clinique :<br />
* Une urétrocystographie, appréciant le volume et l’expansion <strong>de</strong> la vessie, la béance du<br />
«néocol » et surtout l’aspect <strong>de</strong> la loge prostatique : se taille, la régularité <strong>de</strong> ses parois.<br />
* Une urétrocystoscopie, visualise la zone sphinctérienne, son <strong>de</strong>gré d’occlusion et <strong>de</strong> souplesse.<br />
* L’examen urodynamique, vérifie l’absence d’obstruction (débitmétrie).<br />
C- Traitement :<br />
- Fait appel à la rééducation et à la chirurgie. Il n’y a pas <strong>de</strong> place pour les traitements<br />
pharmacologiques.<br />
<strong>II</strong>- Incontinence après remplacement vésical :<br />
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- Par <strong>une</strong> néovessie intestinale, n’est actuellement réalisée que chez l’homme. Les anticholinergiques<br />
et surtout l’acquisition d’un nouveau rythme <strong>de</strong> sommeil, avec <strong>de</strong>ux ou trois réveils pour vi<strong>de</strong>r la<br />
vessie, résument le traitement.<br />
INCONTINENCES DES VESSIES NEUROLOGIQUES :<br />
- La fonction vésico-sphinctérienne est très dépendante <strong>de</strong> son innervation, <strong>de</strong>puis le neurone enfoui dans<br />
la paroi da l’organe jusqu’aux centres du cortex cérébral.<br />
- Elle est donc particulièrement exposée aux atteintes neurologiques <strong>de</strong> toutes sortes.<br />
I- Diagnostic :<br />
- Il n’y a pas <strong>de</strong> symptôme fonctionnel spécifique d’un dysfonctionnement neurologique. On peut<br />
voire tous les types d’<strong>incontinence</strong>, <strong>de</strong> pollakiurie, d’impériosité, <strong>de</strong> dysurie… seules sont évocatrices :<br />
* La disparition du besoin d’uriner, rarement mentionnée spontanément, car le patient n’y prête<br />
pas attention.<br />
* La coexistence <strong>de</strong> troubles <strong>urinaire</strong>s, sexuels ou rectaux.<br />
- L’examen clinique recherche un Sd <strong>de</strong> la queue <strong>de</strong> cheval ou un Sd pyramidal, par l’examen <strong>de</strong> la<br />
sensibilité périanale et <strong>de</strong>s réflexes du cône terminal : achilléen (S1), médio plantaire (S2), bulbo<br />
caverneux (S3), anal (S4).<br />
- Les examens urodynamiques sont d’<strong>une</strong> ai<strong>de</strong> limitée, seulement <strong>de</strong>s tracés évocateurs : <strong>une</strong> vessie<br />
acontractile, compliance, hyper contractilité.<br />
- Le test à l’urécholine <strong>de</strong> Lapi<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> dépister <strong>une</strong> hypersensibilité <strong>de</strong> dénervation.<br />
- Expertise <strong>de</strong> l’équilibre vésico-sphinctérien : consiste à analyser les forces en présence. La résistance<br />
urétro-sphinctérienne peut être accrue, par <strong>une</strong> obstruction organique (adénome, rétrécissement,<br />
bascule vésicale) ou fonctionnelle (dyssynergies du col ou du sphincter strié).<br />
<strong>II</strong>- Traitement :<br />
- L’objectif thérapeutique est <strong>de</strong> retrouver <strong>une</strong> situation confortable et sans danger pour le haut<br />
appareil <strong>urinaire</strong> : c’est l’autonomie, plutôt que la continence.<br />
A- Options du traitement :<br />
- La rééducation conventionnelle a pour objectif <strong>une</strong> vidange complète <strong>de</strong> la vessie par <strong>de</strong>s moyens<br />
« naturels », (la poussée abdominale ou l’expression manuelle pour les neuro vessies périphériques,<br />
la stimulation sous lésionnelle comme la percussion sus-pubienne pour les neuro vessies centrales).<br />
- L’autosondage intermittent propre et non : efficace et bien toléré, en particulier chez la femme.<br />
* Le choix dépend <strong>de</strong> l’équilibre vésico-sphinctérien :<br />
• Une vessie qui peut se vi<strong>de</strong>r complètement bénéficiera d’<strong>une</strong> rééducation<br />
conventionnelle.<br />
• Une gran<strong>de</strong> vessie flasque, rétentionniste, sera mieux traitée par sondage interne.<br />
- Réduire la spasticité ou améliorer la compliance vésicale<br />
* Les anticholinergiques sont très efficaces si pathologie neurologique.<br />
* Les dénervations chirurgicales : pas d’effet durable.<br />
* L’agrandissement vésical, la technique du « patch » intestinal : excellente métho<strong>de</strong> pour traiter<br />
la spasticité et surtout le défaut <strong>de</strong> compliance <strong>de</strong> la vessie, après échec du traitement<br />
pharmacologique.<br />
- Augmenter la contractilité vésicale +/- à l’encontre <strong>de</strong> sécurité rénale.<br />
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- Diminuer les résistances périphériques<br />
* Alpha bloquants, myorelaxants agissent spécifiquement sur le tonus sphinctérien.<br />
* L’incision du col, la sphinctérotomie, l’incontinentation : gran<strong>de</strong> efficacité.<br />
- Augmenter les résistances périphériques : pour accroître l’efficacité <strong>de</strong> l’auto sondage.<br />
- Dérivation <strong>urinaire</strong> externe <strong>de</strong> confort (en particulier chez le tétraplégique ou dans les SEP<br />
évoluées) ; <strong>une</strong> stomie cutanée est beaucoup plus confortable.<br />
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