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<strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 15
DÉBAT<br />
Le Canada abrite-t-il une cinquième colonne qui veut l’islamiser? Les laïcs sont-ils<br />
atteints de paranoïa? Les musulmans voient-ils l’islamophobie chaque fois qu’on s’intéresse<br />
à eux? Ce vieux débat, récurrent, mis côte à côte, éclaire, chacun selon son angle<br />
de vision, cette éternelle problématique. Autour d’une même question, la place de la religion<br />
dans la société, et son corollaire, le comportement de ses sectateurs, les opinions<br />
divergent, parfois durement. Hassan Jamali et Lamine Foura ne sont pas d’accord et disent<br />
pourquoi.<br />
Où sont les intellectuels<br />
maghrébins laïcs?<br />
Pendant que tous les projecteurs sont orientés vers la communauté<br />
maghrébine, on remarque qu’un certain nombre de journalistes et d’intellectuels<br />
maghrébins qui se disent démocrates et laïcs flirtent avec les intégristes.<br />
Parmi eux, Lamine Foura, très visible dans les médias, qui déclare, à la<br />
une d’un journal montréalais et à chaque occasion :<br />
«Pourquoi une femme voilée dans la rue de Montréal dérange plus qu’une<br />
femme à moitié nue»? C’est exactement l’argument favori des intégristes qui classent les<br />
femmes en deux catégories : les vertueuses et les putes!<br />
Lamine Fourra, souvent invité à donner son opinion sur l’islam et les accommodements<br />
raisonnables, aime aussi utiliser les arguments des islamistes qui nient le caractère laïc<br />
de l’État québécois et répètent que la France a mis 200 ans pour devenir laïque et que<br />
la laïcité à la française est radicale et inadaptée au Québec. Amina Benrhazi a porté<br />
plainte au Conseil de la Presse contre un journaliste de Radio-Canada qui l’accusait<br />
(faussement) d’incitation à la haine et l’islamophobie, à cause de propos humoristes<br />
dans lesquels il évoquait une revendication des Suédoises de pouvoir se baigner les<br />
seins nus dans les piscines publiques. Le mis-en-cause aurait répondu, sur un ton<br />
ironique, que ce type de revendications ne risquait pas de se produire au Québec compte<br />
tenu que la tendance actuelle, initiée par les pratiquants de l’Islam, y était plutôt de se<br />
baigner tout habillé. J’ai pensé que seuls les intégristes n’avaient pas le sens de l’humour<br />
!<br />
Mohamed Lotfi, dans une émission de télévision, a critiqué le journaliste Jean François<br />
Lépine (considéré pro palestinien) à propos d’un reportage réalisé, en collaboration avec<br />
un journaliste algérien, sur la propagande islamiste dans un certain nombre de<br />
mosquées de Montréal.<br />
Dans les deux cas, ces intellectuels dits démocrates et laïcs contribuent à donner un<br />
coup de main aux islamistes qui militent dans le but de réduire au minimum la liberté<br />
d’expression et faire peur à tous ceux qui osent critiquer les dogmes religieux ou se<br />
moquer des comportements d’un certain nombre de musulmans.L’affaire de l’introduction<br />
de la charia en Ontario illustre bien l’opportunisme et l’hypocrisie de ces intellectuels.<br />
Lorsque l’ancienne procureure générale de l'Ontario, Marion Boyd, recommande, dans<br />
un rapport transmis au gouvernement de l’Ontario, l’autorisation d’implanter des tribunaux<br />
islamiques en Ontario, aucun de ces mêmes intellectuels ne s’est prononcé contre.<br />
Mais lorsque Fatima Houda-Pepin (la seule femme maghrébine à l’Assemblée<br />
nationale du Québec) a proposé une motion contre l’implantation des tribunaux<br />
islamiques qui a obtenu l’unanimité à l’Assemblée nationale du Québec le 26 mai 2005,<br />
ces mêmes intellectuels (à l’exception de Lamine Foura) ont mené une campagne de<br />
salissage vigoureuse contre la député, sous prétextes que la motion visait l’islam et<br />
aucune autre religion. L’un d’eux, Mohmed Lotfi écrivait : «La résolution adoptée le 2 juin<br />
dernier à l’Assemblée Nationale vise une communauté en particulier au lieu d'aborder le<br />
problème dans sa globalité. En France, si le voile est interdit à l'école, c'est pour se conformer<br />
à une loi qui interdit tout ''signe ostensible de religion''. Je ne peux pas reprocher<br />
à Madame Houda Pépin son ambition de devenir la prochaine Ministre de l'Immigration,<br />
mais avec un tel manque de nuance, elle risque plutôt de perdre la confiance de<br />
plusieurs membres de sa propre communauté». Pourtant, Mme Boyd avait reçu le mandat<br />
de revoir la loi ontarienne, à la lumière de la requête de l’ Islamic Institute for Civil<br />
Justice, qui souhaite avoir recours aux préceptes de la chari’a dans les causes concernant<br />
le droit de la famille et des successions. Et le débat ne concerne que les musulmans.<br />
On se souvient que la loi Stasi interdisant les signes religieux dans les écoles en<br />
France n’a pas mentionné le hidjab, mais tous ceux qui l’ont critiquée ont dit qu’il s’agissait<br />
de poudre aux yeux puisque se sont les musulmans qui étaient seulement visés. On<br />
aurait entendu le même argument si la motion votée par l’Assemblée nationale faisait<br />
la même chose en mentionnant les tribunaux religieux au lieu de tribunaux islamiques.<br />
N’oublions pas que grâce à la ténacité et la détermination de Fatima Houda-Pepin, le<br />
gouvernement ontarien a rejeté les recommandations de Boyd. Le 20 mai 2007, l’ex-candidate<br />
péquiste de La Pinière (le comté de Houda-Pepin), Salwa Hassoun, signe à la une<br />
du journal montréalais Sada Al-Mashrek un article au vitriol accusant Fatima Houda-<br />
Pépin d’inciter à la haine. Aujourd’hui, plus que jamais, la communauté maghrébine a<br />
besoin des voix démocratiques et de laïcs courageux et honnêtes qui représentent un<br />
nombre important de gens qui sont attachés aux valeurs démocratiques et laïques, à la<br />
liberté d’expression et qui refusent que leur religion soit utilisée à des fins politiques ou<br />
comme tremplin pour la réalisation d’ ambitions personnelles.<br />
Hassan Jamali<br />
16 <strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages<br />
Aux maitres de la pensée<br />
unique au nom de la laïcité.<br />
Dans le contexte islamophobe qui est le nôtre depuis quelques années, il<br />
est un discours très payant pour tous ceux qui sont en mal d'une notoriété<br />
à bon marché. Il suffit, en effet, de surfer avec la vague en faisant porter<br />
la responsabilité exclusive de l'échec de l'intégration de notre communauté<br />
maghrébine à cette même communauté, à sa frange pratiquante et<br />
à ses intellectuels. Pour tout dire, nous aurions aimé ignorer ce discours<br />
s'il n'avait comme seule conséquence que la promotion des intérêts de<br />
certains, à l'instar de Hassan Jamali qui croit ainsi pouvoir entretenir ses<br />
liens avec les pouvoirs publics pour préserver des bénéfices telle la subvention récurrente<br />
qui lui sert à publier son livre.<br />
Il est d’ailleurs intéressant pour le lecteur de savoir que ce livre, un guide de l’emploi,<br />
destiné supposément à faciliter l’intégration des immigrants au marché du travail, ne sert,<br />
en réalité, qu’à supporter l’approche des pouvoirs publics qui consiste à pousser les nouveaux<br />
arrivants à remplir les classes des CEGEP et des universités québécoises en<br />
manque d’étudiants en leur faisant croire que leur échec d’intégration est lié seulement<br />
à leur incompétence. Malheureusement, les préjudices de ce discours ne s'arrêtent pas<br />
là. Outre le fait d'absoudre les pouvoirs publics de leur responsabilité face à cet échec,<br />
il renforce les préjuges établis dans la société québécoise envers notre communauté<br />
maghrébine.<br />
En fait, Hassan Jamali, avec sa dernière missive, nous permet de mettre à nu l'approche<br />
typique de ces personnes en mal de visibilité médiatique ou de gain politique.<br />
Celle-ci est aussi simple que le raisonnement simpliste sur lequel elle s'appuie. D'abord,<br />
diaboliser les pratiquants de la communauté musulmane afin de pouvoir s'attribuer le rôle<br />
du bon musulman, le musulman modéré, occidentalisé, celui qui, plus royaliste que le roi,<br />
monte aux barricades non pas pour défendre les valeurs occidentales, dont nous doutons<br />
qu'il saisie réellement, mais bien plutôt pour soutenir les versions les plus<br />
extrémistes qui s'expriment au nom de ces valeurs. Ensuite, digne des pseudo-démocrates<br />
des pays d'origine et des pseudo-libéraux des pays d'accueil, ces musulmans<br />
islamophobes, à court d’arguments, taxent de lâches ou de complices de l’islamisme<br />
tous ceux qui ne sont pas d'accord avec leur position en faveur d'une laïcité radicale et<br />
intégriste.<br />
Le plus ironique dans toute cette affaire c'est le fait, limpide pour la majorité des membres<br />
de notre communauté, que ces accusateurs effrontés n'ont aucune leçon à donner.<br />
En effet, avant de jeter la pierre aux autres, qu'ils nous expliquent d'abord leur silence<br />
complice devant la discrimination systémique à l'emploi qui touche la communauté qu'ils<br />
prétendent maintenant vouloir protéger du monstre islamiste. Pourraient-ils expliquer, par<br />
la même occasion, leur mutisme coupable face à l'islamophobie qui prend de plus en<br />
plus d'ampleur au Québec et au Canada comme le démontrent plusieurs études et<br />
sondages récents ? Qu'ils nous disent, par ailleurs, où étaient-ils lorsque le gouvernement<br />
libéral a proposé le projet de loi 53, visant la réduction de l'immigration maghrébine<br />
dont le nombre croissant est devenu dérangeant. Qu'ils nous éclairent donc au nom de<br />
quelle logique la pratique religieuse musulmane est devenue synonyme d’un monstre -qu'ils<br />
croient percevoir derrière le voile de chaque femme – et qui serait de surcroît plus<br />
dangereux pour l'intégration positive de la communauté maghrébine que la discrimination<br />
qui laisse 30% de nos jeunes, hommes et femmes, sans emploi, hors du marché du<br />
travail, à la marge de notre société.<br />
Enfin, nous tenons à rappeler à Hassan Jamali (et à ses semblables) que notre<br />
engagement médiatique, contrairement au sien, ne se préoccupe pas de plaire à<br />
quiconque. En dépit des accusations gratuites qu'il profère, notre engagement s'inscrit<br />
fermement dans deux aspects qui nous paraissent aussi complémentaires que nécessaires.<br />
Le premier vise à servir notre communauté, et ce, en dénonçant les injustices<br />
dont elle souffre, que cela plaise ou non. Le deuxième aspect de notre action citoyenne<br />
consiste à promouvoir les valeurs de notre société d'accueil. Seulement, contrairement<br />
aux pseudo-démocrates, nous voulons procéder ici dans le respect de nous-mêmes,<br />
c'est-à-dire en faisant en sorte que nos positions soient en cohérence avec ces mêmes<br />
valeurs. Or, pour les besoins d'une telle cohérence, les intellectuels de notre communauté,<br />
sauf quelques exceptions, savent que la liberté de la pratique religieuse au<br />
Québec et au Canada est assurée par les valeurs fondamentales et démocratiques qui<br />
régissent notre société. Aussi, nous respectons le droit des membres pratiquants de<br />
notre communauté musulmane à jouir des mêmes droits que tous nos autres concitoyens,<br />
de la même manière que nous respectons et défendons le droit des membres<br />
non pratiquants de notre communauté musulmane à jouir du droit de ne pas se soumettre<br />
aux pratiques religieuses sans qu’ils ne soient montrés du doigt. C'est dans ce sens,<br />
que nous ne cesserons pas de poser la question suivante : en quoi une femme musulmane<br />
qui choisit de son plein gré de porter le voile dérange-t-elle tant Hassan Jamali et<br />
ses maîtres à penser ? En espérant que, avec un peu de chance, l'accusateur aura compris<br />
que lorsque nous nous demandons en quoi cette femme dérange-t-elle davantage<br />
qu'une femme à moitié nue, nous ne pensons guère à la question de la pudeur, mais<br />
nous soulignons plutôt « le deux poids deux mesures » face au respect de la liberté de<br />
celle-ci et de celle-là.<br />
Lamine Foura<br />
www.laminefoura.com
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PUBLI-REPORTAGE<br />
Dans le civil, il est dans<br />
l’inspection résidentielle.<br />
Au collège<br />
Stanislas, il est<br />
directeur technique du<br />
club de judo où il<br />
enseigne l’art de se<br />
tenir debout.<br />
Contrairement aux<br />
autres sports martiaux,<br />
le judo enseigne la<br />
maitrise de soi et la<br />
mise en échec des<br />
autres. Quand ils vous<br />
attaquent. Entre une<br />
ceinture et une autre,<br />
des souvenirs des<br />
temps anciens et des<br />
projets d’avenir, cette<br />
ceinture noire de judo<br />
livre les impressions<br />
d’une existence toute<br />
entière consacrée aux<br />
katas et tatamis.<br />
Hakim Maldji,<br />
une vie sur le tatami<br />
<strong>alfa</strong> : Quand débute votre pratique en<br />
judo?<br />
Hakim Maldji : Au début des années 80,<br />
dans un club d’El Harrach (Alger). J’ai<br />
ensuite rejoint le GRBMA, le club de judo<br />
de l’ASPTT. De là, j’ai bifurqué sur Bordj<br />
El Kiffan puis j’ai fait les championnats<br />
d’Algérie en cadet, junior et seniors sans<br />
oublier tous les championnats universitaires<br />
– 5 où 6 – auxquels j’ai participé<br />
ainsi qu’à des championnats internationaux<br />
organisés au pays. J’ai même, à<br />
l’époque, était membre fondateur d’un<br />
club puis vice-président, pendant 6 ans,<br />
de la Ligue de Judo de Boumerdès.<br />
Quand je suis arrivé au Canada en 1991,<br />
j’ai tout naturellement pratiqué à l’akidokan<br />
de Raymond Damblant, l’un des<br />
fondateurs du judo québécois. Arrivé au<br />
Québec 3ème dan, j’ai passé le 4ème ici<br />
puis j’ai été arbitre national de 1991 à<br />
2002<br />
Quand avez-vous rejoint le club de<br />
judo de Stanislas?<br />
Avec l’aide de Raymond Damblant, j’ai<br />
fondé le club de judo du lycée Stanislas.<br />
Au départ, j’avais 8 athlètes, aujourd’hui<br />
200. J’ai des ceintures noires ainsi que<br />
des champions canadiens de tous les<br />
niveaux, juvéniles, juniors, seniors. Au<br />
niveau provincial, le club a participé à<br />
toutes les compétitions<br />
Sur quelle philosophie s’adosse le<br />
judo?<br />
Sur le respect. C’est l’aspect que je considère<br />
le plus important. L’humilité, l’honnêteté,<br />
l’intégrité sont aussi d’importantes<br />
notions. Tout cela fait partie de l’essence<br />
Hakim Maldji au dojo de Saint-Stanislas : «Le judo est un sport complet qui travaille autant le côté physique que le côté mental»<br />
du judo qui enseigne également persévérance<br />
et responsabilité.<br />
À quel stade est rendu aujourd’hui le<br />
judo?<br />
C’est un sport d’éducation plutôt d’exercice<br />
martial. Par exemple, nombre d’enfants<br />
qui s’inscrivent aujourd’hui aux<br />
cours ont un problème comportemental,<br />
d’attention. Le judo travaille ces aspects<br />
sans oublier le côté physique.<br />
N’est-ce pas difficile de s’occuper, en<br />
même temps, du spirituel et du<br />
physique?<br />
Le judo les travaille en complémentarité<br />
car il considère qu’on ne peut pas séparer<br />
un aspect d’un autre. L’esprit habite le<br />
corps et l’anime mais le corps développe<br />
également son énergie. C’est dans cet<br />
équilibre que le judoka se réalise<br />
Le judo peut-il rétablir la confiance en<br />
soi?<br />
En tout cas, il peut aider beaucoup, tant<br />
chez l’enfant que chez l’adulte. Le judo<br />
est un sport complet qui travaille autant le<br />
côté physique que le côté mental. Le judo<br />
recherche un équilibre qui soit harmonieux<br />
où esprit et corps s’harmonisent<br />
et se complètent, où le judoka est en contrôle<br />
de soi et possède la pleine maitrise<br />
de ses moyens physiques et intellectuels.<br />
Comment peut-on évaluer, concrètement,<br />
la progression de cette maitrise<br />
de soi?<br />
Par l’observation directe. Il existe d’autres<br />
moyens mais en observant le même indi-<br />
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vidu sur une période de 3 où 4 ans, on<br />
peut mesurer l’évolution et dire que la<br />
maitrise de soi s’est considérablement<br />
améliorée, passant de 0 à 80%. Des personnes<br />
arrivées au club sans prise sur<br />
elles-mêmes arrivent à prendre confiance<br />
et mieux se contrôler.<br />
Le judo est-il recommandé aux personnes<br />
hyperactives?<br />
Dans la mesure où ce sport, comme je le<br />
mentionnais, travaille à l’équilibre entre<br />
spirituel et corporel. Cependant, je recommande<br />
toujours aux parents de ne pas<br />
mettre leur enfant sous Ritalin avant de<br />
l’envoyer aux cours de judo car la prise de<br />
médicament rend l’enfant amorphe.<br />
En pratique l’hyperactivité diminue-telle?<br />
Je constate que l’hyper activité diminue<br />
au bout d’un an. Je travaille plus avec un<br />
enfant hyperactif pour lui enseigner, pour<br />
lui répéter toutes les fois que possible, le<br />
comportement à éviter, en usant de tact et<br />
de pédagogie pour amener l’enfant hyper<br />
actif à prendre conscience de son comportement<br />
jusqu’à l’amener à se corriger.<br />
Le judo est le seul sport – parmi les autres<br />
arts martiaux qui soit basé sur la défense<br />
plutôt que sur l’attaque, au contraire du<br />
karaté et dukung-fu dont la base et la<br />
philosophie reposent sur l’attaque. Le<br />
judoka n’attaque pas, il se défend, il met<br />
en échec un attaquant<br />
À partir de quelle date, le judo a-t-il<br />
encore évolué?<br />
En 1964, le judo est rendu sport<br />
olympique. À cette date, les techniques<br />
du judo qui occasionnent des blessures<br />
sont proscrites de manière à ce que ce<br />
sport soit pratiqué de façon sécuritaire.<br />
Aujourd’hui le judo peut être pratiqué dès<br />
le plus jeune âge, y compris par des<br />
enfants dans les garderies dans les minijudogi<br />
où des enfants peuvent pratiquer à<br />
partir de 4 ans.<br />
Les grades, eux aussi, ont connu une<br />
évolution…<br />
Avant, il y avait les couleurs classiques,<br />
blanche, jaune, orange, verte, bleu, marron,<br />
noir. Aujourd’hui, on nuance. On a la<br />
blanche/jaune. Des degrés intermédiaires<br />
correspondent aux adaptations<br />
entreprises pour mettre ce sport synchrone<br />
avec sa clientèle et les catégories<br />
d’âge qui le composent.<br />
Le judo se féminise de plus en plus…<br />
Après les jeux de Séoul de 1988, après<br />
les Jeux de Los Angeles de 1984 où le<br />
judo était un sport de démonstration, cela<br />
a donné un élan remarquable au judo. Au<br />
club Stanislas, j’ai 30% de filles et 70% de<br />
garçons. Les filles réussissent mieux que<br />
les garçons car elles sont plus insécures,<br />
veulent plus d’informations, posent<br />
davantage de questions, s’investissent<br />
au-delà.<br />
Hakim Maldji<br />
Directeur technique<br />
Club de judo au collège Stanislas<br />
(514) 273-9521 # 268<br />
<strong>alfa</strong>
PUBLI-REPORTAGE<br />
Immigration<br />
Me Stephane Handfield : les délais<br />
Cet avocat s’est fait un nom<br />
dans la défense des causes<br />
difficiles. En février dernier,<br />
accompagnant sa cliente<br />
Laetitia Hangba, sur le<br />
plateau de Tout le monde en<br />
parle, il avait produit un<br />
émouvant témoignage, audelà<br />
du cas particulier de sa<br />
cliente, menacée de renvoi<br />
vers son pays d’origine,<br />
pour tous ceux et celles qui<br />
vivent la difficile situation<br />
d’être en attente de la régularisation<br />
de leur situation.<br />
Sur le problème des délais,<br />
des garanties offertes aux<br />
demandeurs de toutes<br />
sortes, celui, irritant majeur,<br />
de la création de la Section<br />
d’appel des réfugiés,<br />
Stephane Handfield, avocat<br />
spécialisé en immigration,<br />
droit criminel et pénal, a<br />
des idées bien arrêtées sur<br />
ces questions.<br />
<strong>alfa</strong> : Quelle lecture faites-vous de<br />
l’immigration telle qu’elle se pratique<br />
aujourd’hui au Canada?<br />
Me Stephane Handfield : Il y a énormément<br />
de problèmes au niveau de la question<br />
de l’immigration au Canada. Que l’on<br />
pense aux centaines de milliers de<br />
dossiers qui<br />
Il devient de plus<br />
en plus difficile<br />
d’immigrer au<br />
Canada. Les gens<br />
s’imaginent des<br />
choses. Qu’il suffit<br />
de pousser la<br />
porte, qu’on entre<br />
comme dans un<br />
moulin. Faux.<br />
C’est de plus en<br />
plus compliqué.<br />
C’en est devenu<br />
inquiétant.<br />
sont devenus inacceptables<br />
sont en<br />
attente<br />
d’une décision,<br />
de ces<br />
centaines<br />
de milliers<br />
de personnes<br />
qui<br />
attendent<br />
d’immigrer<br />
et ce depuis<br />
des années<br />
– 3 à 4 -,<br />
qui sont<br />
séparées<br />
de leur s<br />
proches, de<br />
leur famille.<br />
Sans parler<br />
de tous ces dossiers de demandeurs<br />
d’asile qui s’accumulent d’année en<br />
année. On parle de plusieurs dizaines de<br />
milliers de dossiers qui sont toujours en<br />
attente de règlement, de personnes qui<br />
craignent d’être persécutés si jamais ils<br />
étaient extradés vers leur pays d’origine.<br />
Stephane Handfield : «Actuellement, une personne qui se voit refuser le statut de réfugié n’a aucun droit d’appel»<br />
Tous les domaines sont concernés. Qu’il<br />
s’agisse de parrainage, de résidence permanente,<br />
de refuse, de motif humanitaire,<br />
cela prend de plus en plus de temps. Un<br />
point, en particulier, me parait essentiel.<br />
On ne doit pas pouvoir extrader vers leurs<br />
pays d’origine des demandeurs d’asile qui<br />
ont obtenu un droit de refuge ou même la<br />
résidence permanente. Quand il le fait, le<br />
Canada contrevient aux obligations qu’il<br />
s’est lui-même fixées..<br />
Sans oublier que ces personnes ont<br />
femmes et enfants…<br />
On oublie souvent cet aspect de la question.<br />
Cette interminable attente pendant<br />
laquelle des êtres humains souffrent dans<br />
leur chair et leur âme d’être éloignés de<br />
leur épouse, de leurs enfants, de leurs<br />
parents, qu’ils doivent attendre 1 ou 2 ans<br />
avant de pouvoir raconter leur vécu, leur<br />
histoire. C’est inacceptable.<br />
Pourquoi cette situation? Où se situe<br />
le goulot d’étranglement?<br />
Le gouvernement tarde à nommer de<br />
nouveaux commissaires à l’immigration<br />
pour combler les postes vacants avec<br />
comme conséquence immédiate l’allongement<br />
des délais de traitement et<br />
l’étirement des listes d’attente. C’est un<br />
problème sans fin. Le nombre des<br />
demandeurs augmente, celui des com-<br />
missaires ne suit pas cette courbe ascendante.<br />
On se retrouve devant une situation<br />
de blocage qui parait indépassable.<br />
La non installation de la Section d’appel<br />
des réfugiés entre-t-elle dans la<br />
catégorie des irritants que vous mentionnez?<br />
Tout à fait. D’autant plus que cette Section<br />
d’appel des réfugiés est prévue par la loi.<br />
Et on reste confondu devant ce délai inexplicable<br />
et l’on se demande le pourquoi du<br />
comment de la chose. Cette section, tous<br />
les réfugiés l’attendent depuis maintenant<br />
six ans. Actuellement, une personne qui<br />
se voit refuser le statut de réfugié n’a<br />
aucun droit d’appel. Elle n’a que la possibilité<br />
de demander un contrôle judiciaire<br />
devant la Cour fédéral. Ce n’est pas un<br />
droit d’appel. On en est même loin.<br />
Les critères d’admission ont aussi<br />
subi des resserrements…<br />
Il devient de plus en plus difficile d’immigrer<br />
au Canada. Les gens s’imaginent des<br />
choses. Qu’il suffit de pousser la porte,<br />
qu’on entre comme dans un moulin. Faux.<br />
C’est de plus en plus compliqué. C’en est<br />
devenu inquiétant.<br />
Quelles explications à ce durcissement?<br />
Depuis quelques années, le Canada se<br />
distancie de plus en plus de ce qui le caractérisait<br />
comme un pays humanitaire,<br />
ouvert sur le monde. J’ai trouvé dommage<br />
que ces points que j’ai évoqués et qui rendent<br />
de plus en plus complexe l’installation<br />
au Canada n’aient pas été abordés<br />
par nos politiciens tant au fédéral qu’au<br />
provincial alors que le Canada dépend si<br />
évidemment de l’immigration. J’espèce<br />
qu’avant l’élection provinciale du 8<br />
décembre, nos hommes politiques n’oublieront<br />
pas d’inclure dans leurs débats<br />
ces questions qui intéressent non seulement<br />
les principaux concernés mais toute<br />
la population, qu’il s’agisse de celle du<br />
Québec ou celle du reste du Canada. On<br />
ne pourra pas faire l’impasse longtemps<br />
encore sur la levée de ces obstacles<br />
quand on sait le nombre de personnes –<br />
des centaines de milliers- qui se présentent<br />
chaque année à nos frontières et qui<br />
ont droit à ce que leurs dossiers reçoivent<br />
considération et célérité.<br />
Me Stephane Handfield<br />
83, rue Saint-Paul Ouest<br />
Montréal (Qc) H2Y 1Z1<br />
(514) 288-6070<br />
stephaneh @sympatico.ca<br />
<strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 19<br />
<strong>alfa</strong>
Repères<br />
1er novembre, Au Club Avenir, on excelle. La cinquième édition du Club Avenir a délivré<br />
ses récompenses. Le premier prix est allé à Mehdi Boubakeur, fondateur de la revue "Réussir<br />
Ici " tandis que Sararah Aouchiche et Mehdi-Bilal Ghazi ont reçu le Grand Prix Jeune Potentiel<br />
Club Avenir 2008. En augmentant le nombre de prix - huit catégories au total pour l'édition<br />
2008 -, la fondation Club Avenir se fixe comme objectif de mieux "reconnaitre les divers talents<br />
et réussites des membres de la communauté". D'autres personnalités de la communauté<br />
ont été ainsi récompensées : Ahmed Mahidjiba, dans la catégorie "Service communautaire<br />
hors du commun", Lamine Foura dans "Service Média Communautaire Hors du commun".<br />
Touhami -Rachid Raffa a été désignée personnalité Exceptionnelle Club Avenir 2008, Ahmed<br />
Bensaâda et Bachir Mazouz sont co-lauréats dans Réussite professionnelle Hors du<br />
Commun.<br />
Pour en savoir plus : www.clubavenir.com<br />
2 novembre : Le CCA, pour mémoire.<br />
Le Centre Culturel Algérien a marqué, par une<br />
cérémonie symbolique, le 54ème anniversaire<br />
du déclenchement du 1er Novembre. Mortada<br />
Zabouri, politologue et enseignant, a donné<br />
une conférence articulée autour du rôle<br />
rassembleur du mouvement qui a réussi à unifier<br />
les différentes tendances révolutionnaires<br />
autour de l'objectif final : l'indépendance. Afin<br />
que nul n'oublie.<br />
3 novembre : Le maire Gérald Tremblay<br />
invités chez les Arabes.<br />
Les Arabes ont mauvaise presse. Depuis<br />
le 11 septembre en général et les accommodements<br />
raisonnables en particulier<br />
ils ont été sommés de mettre bas le voile<br />
comme d'autres font tomber les<br />
masques. L'année 2007 restera dans la<br />
mémoire collective communautaire<br />
comme celles des accommodements<br />
raisonnables. Le Festival du Monde<br />
Arabe, qui eut à pâtir de cette focalisation<br />
sur les racines et les origines, a, depuis<br />
ce temps, remonté la pente mais, comme<br />
on dit, ici, il se souvient. Les organisa-<br />
teurs du FMA, Joseph Nakhlé et Maroun<br />
Chamoun, directeur du journal Founoun,<br />
ont invité le maire de Montréal, Gérald Tremblay, pour lui exprimer leur inquiétude de voir la<br />
communauté ostracisée et leur certitude de voir ces clivages artificiels dépassés. La rencontre,<br />
qui a réuni une nombreuse assistance et des personnalités de la communauté libanaise a<br />
été conviviale, malgré l'importance du débat et les des interventions sans fioriture et même<br />
parfois carrées, s'est déroulée au restaurant Nuits de Mosaique où, pour la circonstance, Issa<br />
Shuman, le propriétaire, a mis les petits plats dans les grands.<br />
4 novembre : Le Consulat Général<br />
d'Algérie fait la fête.<br />
Le Consulat Général d'Algérie a commémoré<br />
le 1er novembre en grande pompe.<br />
La solennité du moment et le souvenir de<br />
la lutte pour la libération nationale n'ont<br />
pas empêché que la fête se tienne.<br />
L'assistance nombreuse, Youcef Rais et<br />
Mourad Djaafri, les chanteurs, les<br />
envolées de l'orchestre, un buffet riche et<br />
gouteux signé Mouloud, les pâtisseries<br />
délicates et parfumées de La Table<br />
Fleurie d'Algérie, les petites merguez<br />
savoureuses de Tassili, le méchoui d'Al<br />
Deyafa ont mis en jambes et en bouche<br />
une cérémonie qui aurait pu n'être que<br />
Youcef Rais et son orchestre<br />
protocolaire. C'est la toute première fois,<br />
lors de pareille commémoration, que le Ô<br />
Canada a retenti suivi immédiatement après de Kassaman, devant trois centaines de néo-<br />
Canadiens au garde-à-vous devant leur double appartenance. Des invitées ont étrenné de<br />
magnifiques caftans tandis que d'autres, tout aussi élégantes dans leurs chemisiers- tailleurs<br />
ou veston-pantalon, ont mis d'accord tradition et modernité pour le plus grand apparat d'un<br />
rassemblement tout de convivialité, de joyeuseté et de détente<br />
10 novembre : Myriam Makeba perd la voix.<br />
Elle avait été la vedette du Festival Panafricain<br />
d'Alger en juillet 1969. Je me rappelle la foule qui<br />
dansait et tapait des mains sur l'air de Pata pata<br />
Le président Boumediene - au fait, le 28 décembre,<br />
cela fait trente ans qu'il est mort - lui avait remis un<br />
passeport algérien, elle qui était sans depuis que le<br />
régime de l'apartheid l'en avait privée.<br />
Deux symboles ont disparu. Si les symboles pouvaient<br />
jamais disparaitre.<br />
Mortada Zabouri<br />
Gérald Tremblay, Joseph Nakhlé, Maroun Chamoun<br />
Myriam Makeba<br />
Chez Aziza<br />
20 <strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages<br />
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Gazelle du Maroc<br />
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12 novembre : Questions à Patrick Parizot, ambassadeur du Canada en Algérie<br />
Patrick Parizot, ambassadeur du Canada en<br />
Algérie, a rencontré des membres de la communauté<br />
pour une séance de questions-réponses.<br />
Cette rencontre s'est tenue aux HEC de Montréal<br />
et a été rendue possible grâce à l'intercession de<br />
Taieb Hafsi, professeur. Parmi l'assistance, on<br />
notait la présence de Omar Houache, de Ten<br />
Consultant, de M. Benhaddadi, professeur associé,<br />
Line Dubé, directrice au Bureau des Relations<br />
Internationales de Polytechnique, Esma Aimeur,<br />
professeur et directrice de la maitrise en commerce<br />
électronique à l'Université de Montréal,<br />
Ahmed Mahidjiba, président du CCA, Farid<br />
Salem, F.Bensebaa. Les questions ont tourné<br />
autour des irritants qui entravent toujours les rela-<br />
tions entre le Canada et l'Algérie. Il fut, tour à tour,<br />
question de transfert de technologie, du portail du<br />
gouvernement du Canada qui ne donnerait pas l'heure juste relativement à la question<br />
sécuritaire en Algérie, de visas, toujours difficile à obtenir, de bourses d'études qui ne sont<br />
pas aussi nombreuses qu'elles le devraient . D'autres irritants ont été mentionnés qui, s'ils<br />
étaient levés, permettraient à la coopération algéro-canadienne d'être ce qu'elle devrait.<br />
Patrick Parizot n'a pas fourni toutes les réponses aux questions posées, rappelant qu'au<br />
Canada, les domaines de compétences sont clairement délimités afin d'empêcher toute<br />
intrusion d'un champ dans un autre. D'où la frustration ressentie par les intervenants qui<br />
n'ont pas obtenu toutes les réponses à leurs questions.<br />
15 novembre : C'est magique.<br />
Je suis arrivé en retard. J'ai raté le numéro de<br />
Fouad Filali. Mille excuses. Je n'ai pas perdu<br />
une miette du reste. Organisé au profit de<br />
Magiciens sans frontières, le gala bénéfice qui<br />
s'est déroulé au centre Léonardo Da Vinci a<br />
attiré la foule toujours prête à marcher.<br />
J'ai vu le numéro des colombes mille fois. Mais,<br />
comme toujours, c'était magique. Lillo Traina, qui<br />
connait son métier sur le bout des doigts, a terminé<br />
très fort : entre colombes et caniches, j'en<br />
suis resté baba.<br />
Patrick Parizot<br />
La Voix des Arabes se fait entendre<br />
Fouad Filali.<br />
J'ai ramassé à La Table Fleurie d'Algérie un nouveau<br />
journal qui vient de paraitre. Son titre La Voix des Arabes. Le numéro 1 contient 32<br />
pages toutes en couleur. En français et en arabe, il fait le tour de cette immense superficie<br />
que recouvre le monde arabe. À la une, vingt-deux drapeaux sont autant de renvois pour<br />
des articles qui concernent chacun des pays du monde arabe. Des articles sur l'Algérie, le<br />
Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, bien sûr, mais aussi les Comores, Qatar, Djibouti,<br />
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Bahreïn, l'Irak, le Koweit etc…<br />
Le monde arabe est un gros morceau mais avoir du pain sur la planche est toujours un<br />
plaisir quand on est motivé.<br />
Le directeur général de La Voix des Arabes est Lotfi Ghars et le rédacteur en chef Hamdi<br />
Guerdelly. Sa périodicité est bi-mensuelle et son siège social est situé rue Belair, en plein<br />
quartier Saint-Michel où se trouve rassemblés de nombreux commerces maghrébins.<br />
Ibrahim Ameur tourne<br />
Un feuilleton à Montréal. J'ai surpris Ibrahim Ameur<br />
à tourner pendant la soirée-bénéfice organisée par<br />
Magiciens sans Frontières. Un passionné. À part<br />
lui, je n'ai vu ni script, ni directeur photo, ni<br />
ingénieur du son. Si ce feuilleton accroche le public,<br />
ce sera un vrai miracle. Sinon, il faut espérer<br />
que Ibrahim Ameur ait plus de moyens pour la<br />
prochaine fois. Le cinéaste a décidé de mettre en<br />
boite la communauté algérienne et ses problèmes.<br />
Fawzi Saichi a fait le déplacement. J'ai raté le tournage<br />
à l'étude de maitre Slimane Mostefaï, ayant<br />
compris 23 heures au lieu de 11 heures.<br />
Ibrahim Ameur<br />
Le Liban, petit mais grand.<br />
Les Libanais, toutes communautés confondues, se<br />
sont donné rendez-vous le vendredi 21 novembre<br />
pour célébrer le soixante-cinquième anniversaire<br />
de l'indépendance du pays des Cèdres (22 novembre).<br />
Le Consul général, Khalil El Habre, dans un<br />
message très inspirant, a appelé ses compatriotes<br />
établis au Canada de ne jamais oublier leur patrie<br />
et toujours se demander ce qu'ils pourraient faire<br />
pour leur pays. Gérald Tremblay, le maire de<br />
Montréal, qui lui a succédé à la tribune, a rappelé,<br />
que Montréal, multiconfessionnel, multiculturel,<br />
multiethnique, était un modèle qui pouvait s'exporter<br />
dans le monde entier ce qui expliquerait<br />
peut-être pourquoi le monde entier s'est établi à<br />
Montréal. Plus sobrement, Raymond Bachand,<br />
ministre de l'Économie en campagne, a tenu à<br />
saluer la communauté libanaise de quelques mots Maria Mourani, Khalil Al Habre, Gérard Tremblay,<br />
chaleureux.<br />
Claude Bachand<br />
Ce rendez-vous annuel attire toujours la grande<br />
foule.<br />
Le Liban, petite superficie, grande place dans l’Histoire.<br />
M.C<br />
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<strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 23
Difficile quand on bronze à Tamentefoust d’imaginer le Québec sous la neige<br />
Le Québec, mode d’emploi<br />
Vous venez d’arriver? Bienvenue. L’année 2007, vous étiez 7000 Maghrébins à avoir choisi de vous installer au Québec, la<br />
plus vaste province du Canada et celle où les Maghrébins sont les plus nombreux à y vivre. En cette fin d’année 2008, les<br />
nouveaux arrivants auront été aussi nombreux à affluer. Les premiers mois sont toujours les plus difficiles. Pour éviter perte<br />
de temps et tournage en rond, sachez faire les bons choix. Et faites montre de patience.<br />
1. Le Québec est francophone mais si vous ne savez pas l'anglais, vous êtes en difficulté.<br />
Apprenez l'anglais dès votre arrivée ou dès que vous le pouvez. Dans la plupart des cas,<br />
le bilinguisme vous aidera à décrocher un emploi.<br />
2. Retournez aux études : un diplôme canadien vous ouvrira plus facilement les portes du<br />
marché du travail. Un diplôme de l'Université de Montréal, l'UQÀM, McGill ou Concordia<br />
vous aidera certainement.<br />
3. Ce sont les immigrants qui ont le plus de difficultés à décrocher un emploi. Sachez que<br />
ce sont les Arabes qui, statistiquement, peinent le plus avant d'intégrer le marché du travail.<br />
Selon Statistique Canada, 30% des Maghrébins se trouvent sans emploi. C'est le plus<br />
haut taux de chômage devant les Noirs et les Latinos.<br />
4. Impliquez-vous : la situation des communautés culturelles changera quand elles seront<br />
équitablement représentées que ce soit au municipal, au provincial ou au fédéral. Le levier<br />
politique est indispensable pour peser sur le cours des choses.<br />
5. Créez votre propre entreprise. Aujourd'hui, des entreprises géantes font faillite ou délocalisent<br />
en Chine, en Inde, au Viêt-Nam ou en Amérique Latine. Même si votre micro entreprise<br />
ne vous donne qu'un micro salaire, rappelez vous que charbonnier est maître chez<br />
soi. Si vous avez une idée, des institutions comme le SAJE, la CDEC, la FTQ peuvent vous<br />
fournir le capital de démarrage dont vous avez besoin et vous prodiguer de précieux conseils.<br />
6. Ayez le moral. Quand vous êtes en phase dépressive, sachez qu'il y a toujours une solution<br />
à un problème, sinon il s'agit d'un dilemme. Les premiers moments sont toujours les<br />
plus difficiles.<br />
7. La société capitaliste est individualiste. Faites preuve de patience et ayez confiance en<br />
vous. Ne vous laissez pas abattre. Allez à la bibliothèque, pratiquez du sport, taillez une<br />
bavette autour d'un café, constituer votre réseau. Ne vous repliez pas sur vous-même.<br />
Socialisez, ça aide.<br />
8. Lisez, voyez, entendez. La société d'accueil vous ouvre ses portes mais ne vous déroule<br />
pas le tapis rouge. Son cinéma, sa littérature, son histoire, sa géographie sont une précieuse<br />
source de renseignements. Comprendre la société dans laquelle vous avez choisi<br />
de vivre peut vous aider à l'intégrer plus vite.<br />
9. Le Canada est un pays où les amplitudes varient considérablement. L'hiver est long, les<br />
journées noires. Beaucoup d'immigrants capotent en janvier et février. Ne boudez pas, ne<br />
ronchonnez pas. À quoi vous attendiez-vous? Au soleil d'Alger, de Casablanca ou de<br />
Tunis? À la mer Méditerranée? Vous avez tourné la page. Surmontez votre nostalgie.<br />
Quand vous n'en pouvez vraiment plus, un mois au pays vous remontera le moral jusqu'à<br />
l'année suivante.<br />
10. Préservez votre famille. Dans un foyer, la pression est le plus souvent sur la femme.<br />
Les couples maghrébins enregistrent un taux élevé de divorce. Et n'oubliez pas : quand la<br />
24 <strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages<br />
famille va, tout va. Veillez à l'éducation de vos enfants. Beaucoup d'immigrants se sacrifient<br />
véritablement pour eux afin qu'ils aient une meilleure chance que la leur de se faire<br />
une place dans une société ultra -compétitive.<br />
11. Prenez vos précautions, n'oubliez pas que vous êtes au Canada.<br />
La communauté ne se protège pas assez. Un simple recours à un conseiller financier peut<br />
vous sauver de l'argent et du temps. Même quand ils sont établis depuis longtemps au<br />
Canada, très peu de Maghrébins se dotent d'une protection en matière de sécurité financière<br />
dont les produits sont largement disponibles et à prix abordables. N'attendez pas<br />
d'être mal pris. Tard, ce ne veut pas dire trop tard.<br />
12. Défoulez-vous. Les chanteurs et les groupes sont nombreux et talentueux : Fayçal,<br />
Rachid, Yazid, Inès, Mustapha Boulal, Djamel Lahlou, Zohra, Dino, Youcef Rais. Des<br />
artistes d'Algérie, Nacer Eddine Chaouli, cheikha Hammdaouia du Maroc, d'autres artistes<br />
du Maghreb se produisent assez souvent à Montréal. Trois heures sur la piste vous feront<br />
bien commencer la semaine.<br />
13. Quand vous aurez saisi le B.A BA, ne vous contentez pas de ce minimum. Soyez<br />
curieux, approfondissez toujours et plus votre connaissance du Québec. Et n'oubliez pas<br />
d'avoir de l'imagination. Un complément indispensable.<br />
Mustapha Chelfi<br />
<strong>alfa</strong>
Houari Boumediene,<br />
le bonheur pour tous<br />
Décédé à l'âge de 46 ans, l'ancien président de la République<br />
avait propulsé l'Algérie sur le devant de la scène.<br />
J<br />
'ai passé ma jeunesse à<br />
détester Houari<br />
Boumediene, particulièrement<br />
en 1967 quand il fit<br />
instaurer l'autorisation de<br />
sortie après la défaite des<br />
armées arabes contre<br />
Israël. Cette année-là,<br />
pour la première fois, je devais partir en<br />
vacances à l'étranger. Ce n'est qu'en 1970,<br />
et après avoir fait le siège de la daïra de<br />
Miliana pendant soixante dix jours, que le<br />
sous-préfet daigna m'accorder le précieux<br />
document. Je m'attendais à une sorte de<br />
diplôme enluminé, non, c'était juste une<br />
feuille de papier ronéotypée.<br />
Cet homme-là avait tout faux. Quelques<br />
années plus tard, au début des années 80,<br />
j'observais, incrédule, mes camarades étudiants<br />
prendre d'assaut les cars orange de<br />
la SNTV pour aller apprendre l'agriculture<br />
Abdelaziz Bouteflika, Houari Belkacem,<br />
Cherif Belkacem en 1966<br />
aux agriculteurs. Nous étions en pleine révolutions - avec trois R- et je me rappelle que pour me culpabiliser<br />
mon ami Hassan me répétait : "Il se passe de grandes choses en Algérie et je plains ceux qui ne<br />
le comprennent pas". Aujourd'hui, mon ami Hassan vit à Paris, il est antiquaire et à amputé son nom du<br />
"Bou" qui le signalait trop évidemment.<br />
Je n'ai jamais cru aux grands discours, ni au paradis sur terre, ni à l'enfer ailleurs. Je suivais les discours<br />
enflammés de Boumediene et je regardais autour de moi. C'est sous Boumediene que les premiers<br />
milliardaires firent leur apparition. Des gens qui ne faisaient pas de politique, se contentant de s'en<br />
mettre plein les poches. Je me rappelle de ces pénuries humiliantes, de ces ventes concomitantes - un<br />
bidon d'huile et une pioche - de ces droits qu'il fallait mendier comme des faveurs aux plantons, aux simples<br />
fonctionnaires, de ces semaines et ces mois avant de recevoir une simple réponse à la demande<br />
la plus ordinaire.<br />
En 1968, toujours à Miliana, un incendie géant dévasta le Zaccar, la montagne qui surplombe la ville.<br />
Le chef de daïra oublia de déclencher le plan ORSEC et envoya les civils se faire brûler par des flammes<br />
hautes comme des immeubles. C'était le 31 octobre et parmi les victimes, des camarades de classe ou<br />
des amis de quartiers : Abderrahmane El Foul, Ali Sebaihia, Mahfoudh Mohamed Aziz, Mahfoudh<br />
Touahri. Les militaires étaient restés enfermés dans leur caserne et des jeunes dans la vingtaine,<br />
embarqués de force, au sortir du cinéma, avaient été envoyés se à la fournaise.<br />
Durant l'été 1972, j'ai travaillé à l'usine à sucre de Sidi Lakhdar. Des betteraves dans la plaine du Chélif.<br />
Où il pleut à peine 600 mm par an.<br />
J'ai applaudi en 1973, la nationalisation des hydrocarbures. Quand j'ai vu Houari Boumediene à la tribune<br />
de l'ONU en 1974, je me suis senti fier d'être Algérien. Il faut dire que les occasions d'être fier d'être<br />
algérien sont tellement rares qu'il faut sauter sur l'occasion quand il y en a une de vraie qui se présente.<br />
Cela ne m'empêchait pas d'avoir l'œil et le bon et ne pas succomber aux chants des sirènes. Quand<br />
Boumediene faisait un discours, je dressai l'oreille cependant. Cet homme savait parler. Il vous faisait<br />
avaler de l'huile de foie de morue comme si c'était du Hamoud Boualem. Quand il fronçait les yeux, qu'il<br />
pointait son index, qu'il lissait ses moustaches, j'avais des frissons. Je n'aimais pas cet homme mais j'étais<br />
fier de lui.<br />
Quand Houari Boumediene est mort en 1978, j'ai poussé un soupir. Enfin, on allait pouvoir respirer. Son<br />
successeur ne pouvait pas faire pire. Je me trompais.<br />
Devenu journaliste, je me suis intéressé au personnage. Cet homme avait été président de la<br />
République, propulsé l'Algérie au rang des grandes nations, tutoyé Tito, donné la réplique au Che,<br />
organisé, en 1978, la paix entre le shah d'Iran et Saddam Hussein, reçu Giscard d'Estaing, avait voulu<br />
le socialisme pour tous, une autre façon de croire au bonheur, s'était mariée tard, était mort tôt. Combien<br />
de milliards cet homme avait-il mis de côté? J'ai discuté avec des admirateurs et des adversaires. J'ai<br />
entendu des choses et leur contraire. Personne, jamais, n'a fait état d'un dinar détourné. Cet homme<br />
s'était trompé de bonne foi. Il avait voulu son pays grand et son peuple heureux. Vaste programme. Trop<br />
vaste pour un seul homme.<br />
Mustapha Chelfi<br />
El Hadj M'hamed El Anka<br />
à La Belle Bleue<br />
L'artiste renait à l'endroit le plus inattendu, entre brioches et chocolatines<br />
Sur Wikipédia, El Hadj M'hamed El Anka est décédé en novembre<br />
19978. Je ne veux pas jeter le blâme sur cette illustre encyclopédie<br />
qui est faite par des contributeurs dont la mémoire peut<br />
défaillir. El Hadj M'hamed El Anka est mort juste avant ou juste<br />
après Boumediene, quelques jours avant ou quelques jours<br />
après. Comme quoi, question mémoire, je ne suis pas<br />
irréprochable.<br />
Comme je ne pouvais pas décemment écrire sur Boumediene<br />
sans faire pareil pour El Hadj M'hamed qui a tenu sous sa sujétion<br />
le peuple algérien plus longtemps que son concurrent de<br />
colonel, j'ai, en hâte, bricoler ce billet pour marquer le coup. Moi,<br />
mon idole, ce n'est pas El Hadj mais El Ghafour. Mais, bon, El<br />
Anka était quand même un géant, faut pas nier.<br />
El Hadj M'hamed El Anka<br />
Sauf que, patatras, pas de documentation, je veux dire fiable.<br />
Enfin, fiable comme je l'entends. Ainsi nulle part, je n'ai trouvé mention de la chanson enregistrée en<br />
1962 par Hadj Mhamed El Anka, chanson commanditée par Shell et qui s'appelle justement Shell el<br />
Braq Shell. Je me souviens de ce 45 tours en vinyl que mon oncle Abdelkader faisait tourner sur son<br />
pick up Teppaz jusqu'à ce qu'il me sorte par les oreilles.<br />
J'étais en train se sécher sur El Hadj quand - par quelle association d'idées?- j'ai appelé La Belle Bleue<br />
pour demander le prix de 6 brioches et 6 chocolatines pour accompagner un thé chaud et parfumé. Le<br />
vendeur, débordé, m'a mis en attente. En arrière-fond - surprise- la voie d'El Hadj M'hamed El Anka et<br />
sa fameuse Meknassia. Du coup, adieu, thé, brioches et chocolatines. Je suis resté au téléphone<br />
jusqu'à ce que la chanson se termine. Le vendeur m'avait complètement oublié et moi de même. J'ai<br />
reposé le téléphone à la fin de la chanson. El Hadj M'hamed mérite son surnom d'El Anka. Comme<br />
l'oiseau mythique, il renait de ses cendres. Entre une brioche et une chocolatine.<br />
Allez, El Hadj, à la prochaine<br />
M.C<br />
D.R<br />
D.R<br />
<strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 25
CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET<br />
Bon anniversaire à Lamine Gamassi<br />
Sa maman, Fatiha<br />
Le 5 novembre<br />
- 0 -<br />
Sofia,<br />
Meilleurs vœux de bonheur pour ton<br />
anniversaire<br />
Tes parents, Ahmed et Djamila<br />
Tes frères, Mahrez et Hamza<br />
Le 29 novembre<br />
Sofia Houacine<br />
Anniversaires<br />
- 0 -<br />
Joheina,<br />
Tu as le plus joli prénom du monde et je te<br />
souhaite le plus bel anniversaire qui soit. Ta<br />
maman qui t’adore. Hamida Benhacine<br />
Le 26 décembre<br />
- 0 -<br />
Tania, tu es le plus beau cadeau que la vie<br />
nous donne chaque matin ! Et si nous ne te<br />
le disons pas tous les jours, c'est parce que<br />
la pudeur est aussi un de nos «fondamentaux»<br />
!<br />
- 0 -<br />
Joyeux 15e anniversaire, amour, santé,<br />
bonheur et de la joie tous les jours de ta vie.<br />
Mahdi, Amine, Fatiha et Kamal.<br />
- 0 -<br />
Hamid Benguerine,<br />
Grenoble, c’est la porte à coté. Ton ami<br />
Kamel de la rue Kleber te rendra visite aussitôt<br />
que possible pour lever un verre (de<br />
Hamoud Boualem) à ta santé.<br />
Que la force soit avec toi<br />
Le 31 décembre<br />
Chafika et Yasmine Haouchine, la maman<br />
et la fille, fêtent le même jour leur anniversaire.<br />
Fatima et Schahra, la maman et la fille, leur<br />
souhaitent la meilleure des célébrations.<br />
Deux pour le prix d’un, ce n’est pas tous<br />
les jours que cela arrive<br />
Le 20 novembre<br />
- 0 -<br />
Ghania Challam, on ne t’oublie pas. En<br />
espérant que tu sois rétablie de ton accident,<br />
tes amies pensent à toi et fêtent avec<br />
toi<br />
Le 6 décembre.<br />
- 0 -<br />
Smaïn Boukharouba : le 19 décembre<br />
est ton anniversaire. Personne ne l’oublie.<br />
Bonne fête.-Abdennour Houfel, le 31<br />
décembre, Tahar Benamor, le petit-fils, le 3<br />
janvier fêtent quasiment ensemble leur<br />
anniversaire. Bonne fête à tous deux.<br />
- 0 -<br />
Isma Boudjatat, tes parents, tes ami(e)s,<br />
tout ce monde réuni, soufflent avec toi les<br />
bougies. Happy birthday to you.<br />
Le 10 janvier<br />
Naissances<br />
Sarah est née au foyer de Samir Boudena<br />
et Fatiha Djouder. Les ami(e)s du couple<br />
leur présentent leurs meilleurs vœux.<br />
Longue vie au bébé et tout le bonheur du<br />
monde aux parents<br />
19 novembre<br />
Décès<br />
Torkia Saouli, épouse Bouhdida, dite<br />
«Toutou», est décédée à Tourcoing<br />
(France), le 3 novembre 2008, et a été<br />
enterrée à Biskra (Algérie) le vendredi 7<br />
novembre 2008, laissant dans le deuil<br />
son époux, Logbi Bouhdida, ses enfants<br />
Kamel, Hamida, Noureddine, Brahim,<br />
Fayçal, sa mère Maïssa, son frère<br />
Mostfa dit «Safa», ses sœurs Chérifa,<br />
Fatima, Bachra, Salima, Houria et<br />
Hafidha.<br />
À Dieu nous appartenons, à Lui nous<br />
revenons.<br />
La fatiha du Saint-Coran est demandée<br />
pour le salut de sont âme.<br />
26 <strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages<br />
Pensée<br />
Il y a trois ans, le 16 décembre, décédait, à Miliana,<br />
Salima Ladjadj, née Boumaza. Ses enfants, Fayçal,<br />
Smain, Yamina et Fatima, son époux Mohamed, se<br />
souviennent avec émotion de celle qui les a accompagné<br />
pendant si longtemps et demandent une pensée<br />
à ceux qui l’ont connue et aimée. En particulier,<br />
son neveu Kamel qui garde le souvenir de son hospitalité.<br />
40 ème jour<br />
Une pensée et une prière est demandée à tous ceux<br />
et celles qui ont connu et aimé Hassan Hamiche<br />
décédé le 27 octobre à l’âge de 41 ans à Montréal<br />
Condoléances<br />
Suite au décès de Mme Torkia Saouli,<br />
épouse Bouhdida, dite «Toutou», son<br />
neveu Kamal Almi, les familles Almi, Saouli<br />
et Azzouz, de Montréal, Frankfurt,<br />
Tourcoing, Paris, Alger, Biskra, Tolga, s'associent<br />
à la peine de son mari et ses<br />
enfants et leur présentent les condoléances.<br />
La fatiha du Saint-Coran est demandée<br />
pour le salut de sont âme.
Ce que le jour<br />
doit à la nuit,<br />
un Khadra<br />
passionnant.<br />
Yasmina Khadra vient encore une fois de se surpasser. Il a réussi à me captiver<br />
un mois durant pour passer à travers les quelque 400 pages de son<br />
dernier né. Une record personnel puisque d’habitude un tel ouvrage m’aurait<br />
occupé pour au moins une saison (faut dire que je n’arrive à lire que durant<br />
le trajet métro-bus) Ce roman, j’en ai fait un véritable livre de chevet tellement<br />
sa lecture fut passionnante. D’aucuns diront que ce n’est qu’une autre<br />
histoire d’amour impossible dont le dénouement est souvent prévisible. Mais<br />
sous la plume d’un Khadra débordant d’imagination c’est une fresque éblouissante. Le<br />
roman recèle une multitude de morales dont on ne peut faire le décompte immédiatement<br />
après avoir déposé le livre une dernière fois. Chaque personnage, chaque passage, chaque<br />
revirement renvoie à une morale tantôt perceptible à mille lieues tantôt infiniment subtile. Le<br />
personnage principal qui se meut au gré des situations entre ses noms Younes et Jonas subit<br />
plutôt passivement la vie qui passe dans une Algérie française à l’agonie et une Algérie<br />
algérienne en gestation. L’enfance de Younes fut malheureuse, non faute de parents attentionnés.<br />
C’est que parfois le destin s’acharne sur des gens vulnérables sans raison.<br />
Arraché aux griffes de la misère noire par un oncle à cheval entre les deux Algérie (celle de<br />
Germaine la mère adoptive de Jonas et celle de son arrière grand-mère Lalla Fatma) Younes<br />
devenant Jonas grandira dans une bulle qui vacillait entre deux mondes aux antipodes. Un<br />
arabe et misérable et l’autre pieds-noirs Judéo-chrétien et enchanteur. Un village (Rio<br />
Salado) idyllique et Jenane Jato, un bidonville infâme. Jonas tout en se la coulant douce<br />
avec une bande d’ados plutôt attachants, n’empêchait pas Younes d’observer du coin de l’œil<br />
les fellaghas défricher jusqu’au sang, telle des bêtes de somme, des terres spoliées. Il verra<br />
(et assistera à sa manière) ces mêmes fellaghas se soulever contre l’ordre établi alors que<br />
son cœur est plus tourmenté que jamais par son amour absolu pour la belle Émilie. Un<br />
amour si accessible et pourtant si impossible. Homme de principe, il ne le savourera jamais.<br />
Pire, il le traînera comme un boulet de forçat à travers un Oran mis à sang et à feu et même<br />
au delà de l’évacuation anarchique en 1962 des colons vers la métropole. Vers Marseille où<br />
enfin en 2008, Younes-Jonas parvint à cicatriser une blessure ouverte depuis un bal<br />
jeunesse. II récitera la Fatiha pour se recueillir sur la tombe de son amour impossible et<br />
avant de regagner une Algérie qui se redressait à peine d’une guerre fratricide , il adressa<br />
un triste au revoir à Jean-Christophe, l’ami d’enfance qui, en titubant, vint le voir à l’aéroport<br />
pour réconcilier son âme avec une Algérie révolue à jamais. « Ce que le jour doit à la nuit »<br />
(édition Julliard) est un coup de cœur en soit, mais le passage sur l’amour de la femme que<br />
vous rencontrerez quelque part au milieu du roman vous marquera à vie, tellement sublime.<br />
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<strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 27
28 <strong>alfa</strong> Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages