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plapla<br />

Pinky<br />

Saluons la première production<br />

discographique pour Plapla<br />

Pinky ! Elle nous arrive sous la<br />

forme radicalement éclectronique<br />

d’un ep de six titres. Pourtant,<br />

on ne peut pas parler de<br />

coup d’essai, tant le duo travaille<br />

à ce projet depuis plusieurs années,<br />

à travers des recherches<br />

complexes et audacieuses.<br />

Se revendiquant autant de<br />

Booba que de Stockhausen,<br />

Raphael Hennard et Max Denuc,<br />

ils façonnent leurs textures<br />

sonores oubliant les samples<br />

au profit de véritables créations<br />

qu’elles soient analogique ou<br />

numérique. Et s’ils refusent<br />

l’étiquette « expérimental », les<br />

influences puisent autant dans<br />

la musique contemporaine,<br />

la noise, ou la dance au sens<br />

industriel du terme. Adeptes<br />

des lentes montées harmoniques,<br />

les morceaux, tous très<br />

différents, ont cette particularité<br />

d’évoquer des climats souvent<br />

angoissant et stridents, agressifs<br />

parfois, un peu à l’image des<br />

B.O. de ces films à suspense<br />

qui s’étalent en noir et blanc.<br />

Ambiances de cathédrales,<br />

basses ultra profondes, rythmiques<br />

volontairement ralenties<br />

ou accélérées, le décor est<br />

planté, nous ne sommes pas là<br />

pour rigoler. \ T. D. \<br />

Plapla Pinky / Sonore / 12 €<br />

tugaN sokhiev<br />

SPeeCH debelle<br />

Jeune rappeuse anglaise, Speech Debelle revient toute auréolée d’un Mercury<br />

Music Prize acquis en 2009 pour la sortie de son premier album. Reconnaissable à<br />

son flow si particulier et à sa petite voix qui oscille volontiers, elle s’oriente davantage<br />

vers une œuvre généraliste, faite de chansons, orchestrée autour d’écrits aux<br />

accents révolutionnaires qui ont beaucoup secoué l’Angleterre l’été dernier. Kwes<br />

(Micachu, Damon Albarn, Dels, The XX), son producteur fraîchement signé chez<br />

Warp, est pour beaucoup dans le résultat final de ce deuxième opus « Freedom of<br />

Speech ». Réalisé uniquement à l’aide d’un laptop et d’un clavier Midi, les musiques<br />

y sont souvent douces, naïves parfois, progressives, voire « FM » (« I’m With It »). Le<br />

genre d’exercice périlleux qui peut vous attirer les foudres des puristes d’un mouvement<br />

prompt à défendre des valeurs qui sentent le vieux drap. Artiste hip-hop,<br />

Speech Debelle l’est pourtant bel et bien, même si son disque va au-delà du genre,<br />

et en bouscule les codes et règles. \ T. D. \<br />

Freedom of speech / Big Dada rec. / 13 €<br />

Vous connaissez sans doute Le Lac des Cygnes et le<br />

superbe Concerto pour violon, Black Swan de Darren<br />

Aronofsky ou Le Concert de Radu Mihaileanu à l’écran. Il y<br />

a aussi à l’opéra Eugène Onéguine et La Dame de Pique…<br />

Piotr Ilyich Tchaikovsky (1840-1893) est certainement l’un<br />

des compositeurs qui a su le mieux frapper nos cordes<br />

sensibles et traduire les vicissitudes de l’âme humaine, tout<br />

genre musical confondu. À la tête de l’Orchestre national du<br />

Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev poursuit sa passionnante<br />

exploration de l’univers de ce compositeur russe, et<br />

sait déployer dans cette Symphonie n°5 toute sa sensibilité<br />

pour traduire le poids tragique et le destin implacable mis<br />

en œuvre dans la partition. Faisant sonner somptueusement<br />

l’Orchestre - splendeur des cordes et de l’harmonie<br />

en particulier -, il parvient à traduire dans cette marche à<br />

l’abîme, la hantise du fatum. Après une saisissante N°4,<br />

déjà parue chez Naïve, on attend avec impatience le cycle<br />

complet des symphonies. \ Laurent Sorel \<br />

Tchaikovsky, Shostakovich / Naïve / 16 €<br />

le Cd<br />

du mois<br />

chroniques cd<br />

JoaN<br />

sutherLand<br />

Elle nous a quittés sans faire<br />

de bruit en octobre dernier…<br />

La Stupenda, comme on la<br />

qualifiait, elle qui était si peu<br />

diva, mais qui sut, tout comme<br />

Maria Callas, révolutionner l’art<br />

du chant. Il est donc urgent<br />

de se précipiter sur cet album,<br />

gravé en 1960, conçu comme<br />

un hommage aux cantatrices du<br />

passé que la soprano australienne<br />

affectionnait particulièrement<br />

(Malibran, Patti, Melba…).<br />

Attention « collector » ! L’édition<br />

est limitée, merveilleusement<br />

illustrée. On y retrouve la galerie<br />

saisissante des héroïnes qu’elle<br />

a incarnées aux quatre coins du<br />

monde : Lucia et Norma en tête,<br />

Elvira des Puritains, Amina de<br />

La Somnambule ou Sémiramis.<br />

Tout le bel canto est ici : fidélité<br />

absolue à la musique, technique<br />

infaillible, pyrotechnie aérienne<br />

dans l’aigu, brillant du timbre,<br />

apesanteur et virtuosité. Elle<br />

s’empare du répertoire français :<br />

Lakmé, Marguerite, Juliette<br />

ou Ophélie. Et pour ceux qui<br />

seraient tentés de poursuivre en<br />

sa compagnie, Decca ressort<br />

à petit prix l’intégrale de ses<br />

récitals en studio. Sutherland ou<br />

le bonheur de chanter. Un régal<br />

pour l’auditeur. \ L. S. \<br />

The Art of the Prima Donna /<br />

Chœurs et Orchestre du Royal<br />

Opera House Covent Garden,<br />

dir. Francesco Molinari-Pradelli /<br />

Decca / 22 €<br />

Le caractère urbain <strong>Spirit</strong> • 53

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