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ACCROCHAGES<br />
la guerre du feu<br />
Quel est le point commun entre un homme des cavernes et un artiste contemporain ? Ils utilisent les mêmes éléments<br />
: le feu, le bronze et les armes. L’espace Paul-Éluard de Cugnaux l’a bien compris, avec l’exposition À l’épreuve<br />
du feu. On y découvre des dépouilles en métal, des machines de guerre en fil de fer, des tissus tachés de brûlures.<br />
Il s’agit d’œuvres choisies dans la collection des Abattoirs, réalisées par huit artistes contemporains. Âge d’or du<br />
Bronze, l’exposition précédente, montrait les bouleversements engendrés par la maîtrise des métaux et donc des<br />
armes par l’Homme. Cette fois-ci, c’est au tour des artistes d’évoquer le désordre et le chaos de cette humanité<br />
guerrière. La rencontre entre art et archéologie s’exprime sous plusieurs formes : on trouve une installation signée<br />
par l’artiste chypriote Theodoulos, composée de tubes de ciments et de moniteurs vidéo, dont l’aspect est proche<br />
de celui d’un lieu de fouille. Plus loin, une photographie d’une chambre en feu mise en scène par Bernard Faucon,<br />
s’apparente à un rite de purification. Il y a même des petites statuettes de gardiens armés par l’artiste Tino, qui<br />
pourraient bien sortir tout droit d’un manga. Si les siècles passent, l’attrait pour le feu, le fer et la guerre reste. Leur<br />
régénération, ici interrogée par les artistes, nous permet de mieux comprendre le lien entre la Préhistoire et nous.<br />
\ Maylis Jean-Préau \<br />
Jusqu’au 17.03, espace Paul-Éluard, Cugnaux, 05 61 76 88 99, gratuit<br />
GisèleVienne, Last Spring : a Prequel, 2012 © Alain Alquier<br />
36 • <strong>Spirit</strong> Le caractère urbain<br />
esprits,<br />
êtes-vous LÀ ?<br />
« Avant, je pensais qu’il parlait tout seul », beau titre énigmatique pour une<br />
expo qui ne l’est pas moins au Parvis de Tarbes. Gisèle Vienne en est l’âme<br />
conceptrice. Invitée dans le cadre du festival Collection d’Hiver, l’artiste pluridisciplinaire<br />
(danse, théâtre, installations) y a présenté sa pièce Jerk, avant<br />
de répondre à l’invitation de Magali Gentet, commissaire de l’exposition.<br />
Quittant le monde des vivants, le spectateur embarque pour une plongée en<br />
eaux troubles dans l’espace hanté par les voix et les spectres, inspirée de la<br />
maison de veuve Winchester (la carabine, oui). Gisèle Vienne y a placé son<br />
installation Last Spring : a Prequel, où une silhouette adolescente robotisée<br />
se lance dans un dialogue schizophrénique avec une marionnette. Pour<br />
cette carte blanche, Gisèle Vienne a aussi convié Jean-Luc Verna et ses<br />
dessins fantomatiques, tel ce portrait éclairé de manière à ce que le visage<br />
apparaisse ou non, perdu au milieu d’une couronne de plumes noires. Plus<br />
apaisée, l’œuvre de Vidya Gastaldon offre comme un entre-deux mondes<br />
avec sa sculpture « montagne flottante », colorée, au centre du parcours<br />
tout de noir et de blanc. \ S. P. \<br />
Jusqu’au 11.02, Parvis centre d’art contemporain à Ibos (65),<br />
www.parvis.net<br />
téLex<br />
Le couP<br />
de la girafe<br />
Prenez un texte poétique, ou plutôt une déclaration d’intention surréaliste<br />
: Una Jirafa de Luis Buñuel. 1933. Demandez près de 80 ans<br />
plus tard à 21 artistes aragonais de reconstituer le puzzle de cet objet<br />
surréaliste, que le cinéaste et poète avait conçu comme un « lieu »<br />
de rencontre et de création. Vous obtiendrez l’exposition Une Jirafa -<br />
poème visuel de Luis Buñuel à l’Institut Cervantes de Toulouse. Dans<br />
ce parcours, tout est matière à reconstituer la fameuse girafe, porte<br />
d’entrée vers un objet surréaliste à construire : peinture, photographie,<br />
installation, collage, sculpture. Ou comment ouvrir le dialogue entre des<br />
générations artistiques, et rétablir le lien entre l’héritage du maître du<br />
début du siècle et les imaginaires d’aujourd’hui. \ S. P. \<br />
Jusqu’au 29.02, Institut Cervantes, 31 rue des Chalets,<br />
entrée libre, 05 61 62 80 72, http://toulouse.cervantes.es<br />
musée de l’affiche. La thématique sur l’homme continue. En ce moment « Juste l’homme » présente la mode masculine et les produits<br />
de beauté en affiches. Jusqu’au 9.03. ghp. La galerie toulousaine qui avait fermé ses portes en septembre, renaît de ses cendres… sur le web.<br />
www.ghp-store.com a ouvert officiellement fin janvier. On y trouve des sérigraphies, des bouquins et autres produits dérivés signés Dran, Amandine<br />
Urruty, Océane Moussé ou Sophie Bacquié. aQuarelle. La 1 ère biennale d’aquarelle de Toulouse se tiendra du 4 au 24.02 à la Maison des associations,<br />
à Toulouse Saint-Agne.<br />
© Caja Sangre - Paco Seron Torrecilla<br />
La Chambre Qui Brûle, 1983 © Bernard Faucon, Coll. Les Abattoirs Toulouse,<br />
Grand Rond Production