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La Pension<br />

JolimeNt rétro<br />

Murs recouverts de tableaux, sol marqueté,<br />

miroirs généreux, vaisselle en étain. À la Calcina<br />

Dorsoduro, on pense à Baudelaire et son<br />

Invitation au voyage, « là, tout n’est qu’ordre et<br />

beauté, luxe, calme et volupté ». Même si le chocolat<br />

chaud le plus célèbre de Venise reste celui<br />

du Florian, celui (bien épais) servi ici n’a rien à<br />

lui envier. Demander une chambre sur le canal<br />

de la Giudecca. Ou la chambre Dalia, isolée à<br />

cent mètres de la pension, on se croirait dans un<br />

bateau. Par la fenêtre on assiste au ballet de bateaux,<br />

de ferries, de barges pleines de denrées<br />

pour la ville et ses habitants. On dort volets ouverts,<br />

ou on ne dort pas, et c’est encore mieux !<br />

La Calcina Dorsoduro, 780 Zattere, de 90 à<br />

300 €, + 39 041 520 64 66, www.lacalcina.com<br />

oPéra<br />

rococo musicaL<br />

La comtesse Livia, la fiévreuse Alida Valli dans Senso de Lucino Visconti, y<br />

rencontrait son amant autrichien. Après avoir entièrement brûlé, l’Opéra La<br />

Fenice, dont l’aigle est l’emblème, a retrouvé son élégance d’antan. Loin<br />

de ses cendres récentes, elle ne déçoit pas et le décor naturel du film de<br />

Viconti reste intact. Vingt nymphes toute poitrine dehors, quasi collées au<br />

plafond, des satires et des dragons aux balcons, la bonbonnière rococo<br />

fait son effet. Le cinquième et dernier étage et ses fauteuils 100 et 101 face<br />

à la scène, à 8 € le billet, sont assurément un ticket pour le paradis.<br />

La Fenice, Campo San Fantin 1965, + 39 041 24 24, www.teatrolafenice.it<br />

Les musées<br />

moderNissimo<br />

Dès la porte, ce sont des ronces de fer dans lesquelles se seraient pris de gros joyaux en toc. À l’intérieur,<br />

pas de toc, mais assurément l’un des lieux majeurs dédiés à l’art moderne. Avec des œuvres<br />

de Max Ernst, qui fut un temps le mari de Peggy Guggenheim. La salle Pollock et des richesses<br />

insolites : la tête de lit en argent d’Alexandre Calder et le bronze de Marino Marini L’ange de la ville,<br />

petit homme en érection qui surplombe le Grand Canal depuis un demi-siècle.<br />

Collection Peggy Guggenheim, Sestiere Dorsoduro 701, +39 041 240 54 11<br />

uN torticolis signé tiéPoLo<br />

À deux pas du Campo S. Margarita, la Scuola Grande dei Carmini est à la fois, un musée et un lieu de<br />

concert. On commence la visite par un grand escalier et ses voûtes en berceau ouvragées que longent<br />

des rampes ciselées de sirènes et de Puttis en stuc. À l’étage, un plafond peint par Tiépolo. Certains<br />

sortent leur miroir réfléchissant afin de mieux admirer sans risquer le torticolis. Sur les murs, des peintures<br />

figurent la pénitence, l’humilité, la vérité, le courage, la prudence, l’espérance et la charité.<br />

Scuola Grande dei Carmini, Dorsoduro, 2617, à proximité du Campo Santa Margherita.<br />

De 9h à 12h et 15h à 18h, fermé le dimanche.<br />

Le quartier<br />

le calme du ghetto<br />

Le quartier juif, après le Rialto et juste avant la gare. Si tranquille, avec ses<br />

places où les puits poussent comme des champignons, ronds sous leur<br />

couvercle de bronze. Même fermés et cadenassés, ce sont des bouches<br />

d’ombre dont on ne sait quelle vérité elles renferment. Plus qu’ailleurs, ici<br />

on est hors du temps, et hors des sentiers trop touristiques. Ce doit être<br />

pour cela que Corto Maltese dans Fables de Venise y revient sans cesse.<br />

Les Livres<br />

deux ou trois choses que L’on Peut Lire…<br />

Venises de Paul Morand. L’auteur y cite D’Annunzio évoquant le palais<br />

Dario « penché comme une courtisane sous le poids de ses colliers ».<br />

D’aucuns, Woody Allen en tête, considèrent cette façade comme l’une des<br />

plus mystérieuses de Venise. Elle est présentement bâchée pour ravalement.<br />

Souhaitons que la courtisane de pierre reste de marbre.<br />

Acqua alta de Joseph Brodsky. « Les rêves sont la fidélité des yeux clos »,<br />

y est-il écrit. Un voyage entre les pages qui dit l’attirance pour une ville<br />

labyrinthe et ses eaux noires.<br />

Eaux lentes sur Venise de Françoise Cruz. Venise au XVIII e siècle, Vivaldi,<br />

La Pietà et deux orphelines musiciennes. On respire la lagune et les secrets<br />

qu’elle charrie. Courtisane en tête. « Sa gondole portait à sa proue une<br />

lanterne rouge, ainsi que l’exige la loi pour les prostituées. »<br />

Le caractère urbain <strong>Spirit</strong> • 31

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