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<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>Pontissalienne</strong> n° 136 - Février 2011<br />
CONCURRENCE Ce qu’en disent <strong>le</strong>s autres gérants<br />
“Les plus solides resteront”<br />
Les gérants des cinq autres établissements<br />
du Haut-Doubs prennent position.<br />
Le NG2 aux Fins se positionne avec la musique “Artsty<strong>le</strong>”.<br />
“Personne ne fera comme <strong>le</strong><br />
Monte Cristo 2.”<br />
Éliane Faivre-Rampant a créé<br />
<strong>le</strong> Monte Cristo 2 aux Fins, en<br />
janvier en 2001 avant de <strong>le</strong> céder<br />
en 2007. <strong>La</strong> boîte a été reprise<br />
par <strong>le</strong> NG2 (lire par ail<strong>le</strong>urs).<br />
“Pourquoi ai-je arrêté ? Parce<br />
que que j’en avais marre de payer<br />
autant d’impôts. Il y a avait aussi<br />
de la fatigue” dit-el<strong>le</strong>. Le<br />
19 août 2001, c’était l’émeute en<br />
organisant la venue de <strong>La</strong>ure et<br />
Fabrice, deux personnages de<br />
“Loft Story 1”, la télé-réalité de<br />
M6. Le Monte Cristo 2 a défrayé<br />
la chronique après que plusieurs<br />
recours au tribunal administratif<br />
concernant l’obtention du<br />
permis de construire. L’ancienne<br />
gérante estime que <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s<br />
années des discothèques sont<br />
derrière nous : “Personne n’aura<br />
<strong>le</strong> même impact que <strong>le</strong> Monte<br />
Cristo 2. Nous avions beaucoup<br />
de Suisses. Aujourd’hui, il est<br />
même diffici<strong>le</strong> de tourner <strong>le</strong>s ven-<br />
CONTEXTE ÉCONOMIQUE Le représentant des discothèques<br />
“Baisse de 20 % du chiffre<br />
d’affaires des discothèques”<br />
Les beaux jours des discothèques sont révolus dit en substance<br />
<strong>La</strong>urent Luste, président national des cafetiers, bars<br />
et discothèques à l’U.M.I.H. Les banques ne prêtent plus,<br />
<strong>le</strong>s contraintes sont é<strong>le</strong>vées, <strong>le</strong>s clients volati<strong>le</strong>s. Explications.<br />
<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>Pontissalienne</strong> :Au sein de l’union des<br />
métiers et des industries de l’hôtel<strong>le</strong>rie (U.M.I.H.),<br />
vous représentez <strong>le</strong>s cafetiers, bars et monde<br />
de la nuit. Quel est votre rô<strong>le</strong> ?<br />
<strong>La</strong>urent Luste : Je représente <strong>le</strong>s établissements<br />
ayant pour base d’activité la licence IV. Nous<br />
proposons et avons obtenu des avancées comme<br />
l’ouverture des établissements jusqu’à<br />
7 heures du matin.<br />
L.P.P. : Quel est l’état des discothèques en France ?<br />
L.L. : On ne peut pas dire qu’el<strong>le</strong>s vont très<br />
bien ! Aujourd’hui, il en reste 2 800 alors qu’il<br />
y en avait encore 10 000 il y a peu. Vous <strong>le</strong><br />
savez peut-être, mais <strong>le</strong>s bars sont dans <strong>le</strong><br />
même cas : à l’heure actuel<strong>le</strong>, dix bars ferment<br />
tous <strong>le</strong>s jours en France même si l’on peut dire<br />
que la T.V.A. à 5,5 % a permis d’enrayer <strong>le</strong> problème.<br />
De 200 000, <strong>le</strong> nombre de cafés est passé<br />
à 38 000.<br />
L.P.P. : Après des profits de folie, pourquoi un tel revirement<br />
de situation ?<br />
L.L. : Toutes ont subi la crise de p<strong>le</strong>in de fouet,<br />
de l’ordre d’une baisse de 20 à 30 % du chiffre<br />
d’affaires en 2010. Le réveillon du nouvel an<br />
ne fut pas très bon en terme de fréquentation.<br />
Le plus dur fut bien évidemment l’interdiction<br />
de fumer dans <strong>le</strong>s lieux publics car toutes <strong>le</strong>s<br />
boîtes de nuit ont dû investir lourdement dans<br />
des fumoirs.<br />
L.P.P. : Bref, vous estimez qu’il y a trop de contraintes.<br />
Quel<strong>le</strong>s sont vos préconisations ?<br />
L.L. : Les contraintes ne se limitent pas à<br />
l’interdiction de fumer. Aujourd’hui, il faut un<br />
permis d’exploitation, une formation de trois<br />
jours obligatoire, et à au final, la personne ne<br />
sait pas si el<strong>le</strong> pourra ouvrir son établissement.<br />
Les discothèques sont classées en type<br />
P et l’obtention d’un permis de construire est<br />
toujours diffici<strong>le</strong>. Les agents de sécurité doivent<br />
être agréés, <strong>le</strong>s normes incendies sont<br />
é<strong>le</strong>vées, etc. Financièrement, c’est diffici<strong>le</strong>. Il<br />
faut éga<strong>le</strong>ment savoir qu’aucun banquier<br />
n’accorde de prêt pour la création d’un établissement<br />
de nuit. Les banques ne jouent pas<br />
<strong>le</strong> jeu et ceux qui empruntent <strong>le</strong> font sur <strong>le</strong>urs<br />
deniers personnels. Si une discothèque est bien<br />
tenue, el<strong>le</strong> peut vivre ! Il faut être gestionnaire,<br />
sans cesse se renouve<strong>le</strong>r.<br />
L.P.P. : En mai, il y aura vraisemblab<strong>le</strong>ment six boîtes<br />
de nuit dans <strong>le</strong> Haut-Doubs pour un bassin de population<br />
de moins 90 000 habitants. Est-ce trop ?<br />
L.L. : <strong>La</strong> concurrence, c’est toujours bon pour<br />
<strong>le</strong> commerce.À Saint-Brieuc (50 000 habitants),<br />
il y avait une vingtaine d’établissements pour<br />
6 actuel<strong>le</strong>ment. Il y en a moins mais cela ne<br />
veut pas dire que nous travaillons plus.<br />
L.P.P. : Une recette ?<br />
L.L. : Le temps des grands comp<strong>le</strong>xes pouvant<br />
accueillir plus de 1 500 personnes semb<strong>le</strong> révolu.<br />
Il vaut mieux une petite discothèque de 300<br />
personnes p<strong>le</strong>ine qu’une grande vide.À part <strong>le</strong><br />
“Queen” à Paris qui ouvre toute la semaine, <strong>le</strong>s<br />
autres discothèques ouvrent moins. Les grandes<br />
ne fonctionnent d’ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong> samedi. Pour<br />
cel<strong>le</strong> de votre localité, el<strong>le</strong> devra cartonner au<br />
départ puis garder sa clientè<strong>le</strong> ensuite.<br />
L.P.P. : Les Français ne savent-ils plus faire la fête ?<br />
L.L. : Nous sommes concurrencés par Londres,<br />
Ibiza. À Paris, un col<strong>le</strong>ctif s’est monté (Paris<br />
se meurt). Le fait d’avoir pu obtenir l’ouverture<br />
jusqu’à 7 heures du matin est une avancée.<br />
L.P.P. : <strong>La</strong> concurrence semb<strong>le</strong> déloya<strong>le</strong> avec nos voisins<br />
européens.<br />
L.L. : En Belgique, <strong>le</strong> verre est à 3 euros contre<br />
8 euros chez nous. Pour information, la consommation<br />
d’alcool dans <strong>le</strong>s discothèques est de<br />
2 %, 12 % dans <strong>le</strong>s cafés-restaurants et 88 %<br />
dans <strong>le</strong>s supermarchés. Notre secteur d’activité<br />
emploie environ 30 000 personnes en France.<br />
Les temps sont durs. ■<br />
Propos recueillis par E.Ch.<br />
7<br />
dredis soirs et <strong>le</strong>s soirées à thèmes<br />
ne marchent plus. En boîte, il n’y<br />
a plus rien à inventer.”<br />
Le NG2 Aux Fins. “On attend<br />
de voir.”<br />
Avec une capacité d’accueil de<br />
730 personnes, l’établissement<br />
des Fins a rouvert il y a un an<br />
et demi. “<strong>La</strong> concurrence ne peut<br />
être que positive et attendons<br />
l’ouverture officiel<strong>le</strong> pour en par<strong>le</strong>r.<br />
Nous avons un créneau car<br />
nous sommes la seu<strong>le</strong> discothèque<br />
en Franche-Comté à<br />
balancer de l’Artsty<strong>le</strong> (musique<br />
techno). Le 19 mars, nous serons<br />
<strong>le</strong>s seuls en France à accueillir<br />
D.B.S.T.F. world tour (D.J. Block<br />
et Stefan). Deux bus vont venir<br />
de Lyon et Mulhouse” explique<br />
la direction de l’établissement<br />
composée de Yohann Lisser et<br />
du gérant A<strong>le</strong>xandre Bordy.<br />
Le Monte Cristo 3 à la Vrine.<br />
“En concurrence directe.”<br />
L’établissement s’attend bien<br />
évidemment à “une concurrence<br />
directe. Notre moyenne d’âge<br />
se situe entre cel<strong>le</strong> de Valdahon<br />
(plus âgée) et des Fins (plus jeune)<br />
avec un bon mélange de personnes<br />
de 25 à 35 ans” rapporte<br />
Bruno Faivre-Rampant, actif<br />
dans <strong>le</strong> milieu de la nuit depuis<br />
24 ans. “Avec cette nouvel<strong>le</strong> discothèque,<br />
seu<strong>le</strong>s cel<strong>le</strong>s qui ont<br />
<strong>le</strong>s reins assez solides resteront.”<br />
Le Diamant B<strong>le</strong>u à Fuans :<br />
“Ce n’est pas la même clientè<strong>le</strong>.”<br />
C’est la boîte de nuit historique<br />
où des générations se sont succédé.<br />
Créé par la famil<strong>le</strong> Guil<strong>le</strong>t,<br />
<strong>le</strong> Diamant B<strong>le</strong>u à Fuans qui a<br />
fêté ses trente ans lance au<br />
second trimestre 2011 des travaux<br />
dans l’une de ses deux sal<strong>le</strong>s<br />
pour reconquérir <strong>le</strong>s plus de 25<br />
ans. “Il faut se renouve<strong>le</strong>r”, dit<br />
Jean Guil<strong>le</strong>t. “Cela ne me dérange<br />
pas qu’il y ait une ouverture<br />
à Pontarlier : c’est normal pour<br />
une vil<strong>le</strong> de cette tail<strong>le</strong>. Nous<br />
avons peu de clients pontissaliens<br />
du fait de l’éloignement. <strong>La</strong><br />
concurrence se jouera entre <strong>le</strong><br />
Monte Cristo 3 et cette nouvel<strong>le</strong><br />
boîte. Il faut éga<strong>le</strong>ment ajouter<br />
à cela la concurrence de <strong>La</strong>usanne”<br />
explique <strong>le</strong> gérant.<br />
Le Festival à Valdahon : “Les<br />
16/20 ans ne sortent plus.”<br />
Ouvert depuis trois ans à l’entrée<br />
de Valdahon, <strong>le</strong> Festival est devenu<br />
<strong>le</strong> repère des plus de 25 ans<br />
du Plateau et pas seu<strong>le</strong>ment.<br />
“Nous ne sommes pas inquiets<br />
car notre clientè<strong>le</strong> vient peu de<br />
Pontarlier, plus d’Ornans, Morteau,<br />
Baume-<strong>le</strong>s-Dames. Le<br />
contexte n’est pas bon pour monter<br />
des discothèques : nous sauvons<br />
<strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>s mais on ne sait<br />
pas combien de temps ça durera.<br />
<strong>La</strong> génération des 16-20 ans<br />
ne sort plus de la même façon.”<br />
Le Quesako à Métabief. “Pour<br />
<strong>le</strong>s touristes.”<br />
Ils sont de plus en plus nombreux<br />
à chauffer la piste de danse<br />
au pied des pistes de ski du<br />
Mont d’Or. Le gérant, Pierre-<br />
Henri Éthalon (à l’origine du<br />
projet pontissalien). “Nous captons<br />
une clientè<strong>le</strong> de touristes<br />
mais aussi de locaux à Métabief.<br />
Des Al<strong>le</strong>mands viennent et de<br />
plus en plus d’Anglais. <strong>La</strong> clientè<strong>le</strong><br />
de Pontarlier ira, peut-être,<br />
dans <strong>le</strong> futur comp<strong>le</strong>xe de nuit<br />
zone des Grands Planchants.”■<br />
Repères<br />
Une deuxième<br />
discothèque<br />
à Pontarlier ?<br />
Après <strong>le</strong> désert,<br />
lʼabondance ? Outre la création<br />
de Pierre-Henri Éthalon<br />
zone des Grands Planchants<br />
à Pontarlier, un second permis<br />
de construire est affiché<br />
en mairie depuis deux ans et<br />
demi. Celui-ci est accordé. Porteur<br />
du projet, Sébastien Delcus<br />
nʼa pas voulu donner suite<br />
à notre demande<br />
dʼinterview…<br />
Navettes gratuites pour <strong>le</strong><br />
Monte 3 depuis Pontarlier.<br />
“Le Monte Cristo 3” en partenariat<br />
avec <strong>le</strong> “Springbok café”<br />
situé rue de Salins à Pontarlier<br />
offre la possibilité aux<br />
fêtards de se rendre à la Vrine<br />
sans prendre <strong>le</strong>ur véhicu<strong>le</strong>.<br />
Un bus spécia<strong>le</strong>ment affrété<br />
par la société prend <strong>le</strong>s<br />
night-clubbers à 2 heures place<br />
des Capucins pour un départ<br />
du Monte Cristo 3 prévu à<br />
5h30 avec dépose place des<br />
Capucins, place Saint-Bénigne<br />
et à la gare. Ce service gratuit<br />
coûte à chaque fois<br />
300 euros à lʼétablissement.<br />
6 boîtes, est-ce trop ? “6<br />
boîtes de nuit dans cette région,<br />
cʼest diffici<strong>le</strong> à apprécier en<br />
terme de parc suffisant ou non.<br />
Une sixième discothèque me<br />
paraît opportun. Cʼest une<br />
région où il y a peu de loisirs<br />
et où <strong>le</strong>s bals ont fortement<br />
régressé voire disparu. Le loisir<br />
de nuit peut sʼexprimer”<br />
explique Patrick Malvaes, président<br />
national du Syndicat<br />
National des Discothèques et<br />
Lieux de Loisirs (S.N.D.L.L.).<br />
<strong>La</strong>urent Lutse,<br />
représentant des<br />
discothèques à l’Union des<br />
métiers et des<br />
industries de l’hôtel<strong>le</strong>rie.