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La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011 MOUTHE - RÉGION DES LACS
CHAUX-NEUVE Retombées de la Coupe du Monde
Après la victoire
de Jason,
l’envol économique
Retour sur la Coupe du Monde et son impact économique.
Hôteliers, restaurateurs, associations, comment cet
événement fait vivre le territoire ? Éléments de réponse.
Jason gagne et c’est toute une vallée
qui lève les bras avec lui. Les
supporters bien sûr mais aussi
les professionnels vivant du tourisme.
“La Coupe du Monde est le
meilleur moyen de combler une période
creuse entre la fin des vacances de
Noël et le début de celles d’hiver” rapporte
Ludovic Mirodot, le responsable
de l’Hôtel “Les 2 Lacs” situé à Labergement-Sainte-Marie.
Comme pour ses collègues, l’événement
qui s’est déroulé les 22 et 23 janvier à
Chaux-Neuve lui a donné la possibilité
de remplir son établissement à 100 %.
À noter que la manifestation devrait
permettre au petit village de Chaux-
Neuve de recevoir d’ici l’année prochaine
la fibre optique facilitant les
connexions Internet. Les habitants en
profiteront.
L’annulation de l’événement faute de
neige et c’était la perte sèche ! “Au total,
nos 18 chambres ont été occupées. La
retombée est de l’ordre de 3 000 à 4 000
euros” calcule le responsable des “2
Pour Alain Pagnier
et Olivier Pointu du
Risoux-Club Chaux
Neuve, la Coupe du
Monde fait avant
tout connaître leur
sport plus qu’elle
ne leur rapporte
(1 500 euros
par club).
lacs”. Les Japonais sont arrivés les premiers
suivis des Finlandais. Les autres
hôtels n’ont pas été en reste : ainsi, celui
des“Gentianes” situé à Rochejean était
réservé dans sa totalité,soit 15 chambres,
“en demi-pension” précise Isabelle Crevoisier,
la gérante.
“L’Hôtel Le Lac” à Malbuisson a quant
à lui tiré le gros lot en accueillant l’équipe
de France et un certain Jason Lamy-
Chappuis. Les équipes d’Allemagne et
d’Autriche ont également profité de la
quiétude de l’établissement. Si notre
champion olympique n’a pas eu le droit
à la suite de l’hôtel, dotée d’un jacuzzi
- réservée par un membre de la Fédération
Internationale de ski (F.I.S.) -
“Jez” et l’équipe de France ont néanmoins
un traitement de faveur de la
part de la famille Chauvin, propriétaire
de l’établissement. Qui sait, les
bons résultats commencent déjà par
une bonne nuit… “C’est toujours une
belle publicité pour l’établissement”
rapporte Anne Chauvin, l’une des
gérantes avec sa sœur Corinne de ce
complexe haut de gamme composée
de trois hôtels (La Poste, Le lac, Beau
Site). 81 chambres ont été réservées
pour assurer l’hébergement des athlètes
et juges de la F.I.S.
D’autres établissements, à l’instar
de l’auberge “du Coude” et gîtes ruraux
ont fait le plein. À Mouthe, le traiteur
du village a été appelé en renfort
pour confectionner les plats des
bénévoles et membres de la presse.
Le dimanche midi, ce fut même la
rupture de stocks pour les repas, obligeant
les organisateurs à rembourser
les tickets achetés.
Les associations sportives - Risoux-
Club Chaux-Neuve, association sportive
de Mouthe et ski club du Mont-
Noir - ont assuré le côté logistique. Ils
devraient percevoir chacun 1 500 euros,
somme entièrement reversée à la formation
des jeunes. “Nous avons de la
chance car nos bénévoles répondent
toujours en masse. Car la Coupe du
Monde en terme d’organisation, ce n’est
pas une fête à la saucisse. Elle se prépare
un an à l’avance” dit le président
du Risoux-Club Chaux-Neuve Alain
Pagnier.
Avec le combiné nordique, tout un territoire
vit. Au moins jusqu’en 2014. De
quoi rassurer les sceptiques, inquiets
de voir 2,2 millions d’euros investis
pour le rallongement de 18 mètres du
tremplin. ■
INQUIÉTUDE Le coût des gendarmes
La Transju limite les gendarmes
L’épreuve n’a pas les moyens de se payer les services des militaires dont
le tarif horaire passe de 2,40 euros de l’heure à 12 euros ! Pour éviter
une augmentation de 40 000 euros, elle appelle au “civisme”.
un tracas supplémentaire
auquel
C’est
la Transjurassienne
doit faire face. Outre le souci
lié au manque de neige,
les organisateurs sont sur la
brèche pour résoudre
l’augmentation du tarif horaire
des gendarmes applicable
depuis le 1er février à toutes
les manifestations sportives
ou culturelles. Fin novembre,
le gouvernement a lancé une
bombe en publiant un décret
relatif aux nouveaux tarifs.
Personne ne s’y attendait.
Ainsi, demander l’appui d’un
militaire assurant la sécurité
et le bon respect des règles
ne coûtera plus 2,40 euros
de l’heure mais 12 euros. “En
demandant le même nombre
de gendarmes que l’année
précédente (N.D.L.R. : 150),
notre facture passerait de
8 048 euros à 45 000 euros !
Une augmentation de 500 %
est insupportable. Il est toujours
plus difficile de trouver
des sponsors, financièrement,
on ne peut pas” confie
William Trachsel, coordinateur
général de la Transjurassienne.
La 33 ème édition qui se déroule
les 12 et 13 février peutelle
être annulée faute de
sécurité ? Non, les organisateurs
ayant trouvé une
parade : “Des gendarmes
seront encore mobilisés à des
endroits stratégiques comme
le carrefour de Chaux-Neuve,
ou sur la Départementale
437 entre Chaux-Neuve et
Mouthe afin que l’interdiction
de circulation soit respectée.
Idem aux abords du stade
d’arrivée” précise
l’organisateur sans toutefois
donner le nombre exact de
militaires mobilisés. Visiblement,
ils seront quarante
de moins.
L’équipe de la
“De 8 048
à 45 000
euros.”
Transjurassienne
a rencontré
le lieutenant-colonel
Grimaux et
envoyé une
lettre aux élus
(députés, sénateurs)
pour leur
faire part de
son mécontentement
tout en
demandant
une refonte des
tarifs. Elle espère signer une
convention avec le gouvernement
comme a pu le faire
la fédération française de
cyclisme, laquelle a négocié
une augmentation minorée
de 15 % et non 500 %.
Consciente que le nombre de
bénévoles n’est pas extensible,
la Transju appelle “au
civisme. Il faut montrer aux
autorités que les skieurs
savent se tenir en respectant
les aires de stationnement ou
les sens de circulation” conclut
William Trachsel.
La Percée du Vin Jaune (à
Arbois le 5 et 6 février) fait
face aux mêmes interrogations.
Ou comment faire toujours
plus avec moins de
moyens… ■
E.Ch.
Corinne et
Anne Chauvin
de l’hôtelrestaurant
le Lac à
Malbuisson :
“Depuis trois
ans, nous
faisons le plein
grâce à la
Coupe de
Monde.”
MALBUISSON Un anachronisme
Le garage du Vézenay
rouvre ses portes
Après 15 ans de fermeture, la station-service du
Vézenay retrouve une seconde jeunesse grâce à
Martial et Nathalie Guillod qui officient sous
l’enseigne Le garage du lac Saint-Point.
Cette station à l’aspect révolu ne servira plus uniquement de cadre
photographique aux nostalgiques des années soixante qui prenaient
la pose devant les pompes ou aux réalisateurs de films
comme ce fut encore le cas récemment pour “Poupoupidou”. C’est vrai
qu’elle a de la gueule. Et le couple repreneur compte bien la préserver.
“On ne sait pas encore si l’on pourra proposer la distribution de carburant.
Les cuves sont aux normes mais il faut déplacer les pompes trop
près de la route. La loi impose désormais qu’elles soient à plus de 5
mètres de la chaussée. On est dans l’attente des devis”,
Assez
serein sur
l’avenir.
confie Martial Guillod.
Avec son épouse Nathalie, ils avaient failli reprendre il
y a quelques années cette affaire tenue précédemment
par Ernest Thomet. Mieux vaut tard que jamais. Le temps
de peaufiner son expérience dans un garage suisse où il
était chef d’atelier carrosserie et voilà Martial Guilllod
mûr pour voler de ses propres ailes.
Le garage du lac Saint-Point a ouvert à Noël. “On fait de
l’entretien-réparation toutes marques en mécanique, carrosserie,
peinture.” À 37 ans, Martial Guillod se retrouve
à la tête de son premier garage. Un beau challenge qui
nécessitait de reprendre complètement les installations
existantes. “On a investi dans la création de deux nouveaux
ateliers et d’une cabine de peinture”, confie le garagiste
assez serein sur l’avenir. Il a bien profité des caprices
de la météo avec ses verglas trompeurs. La carte proximité
peut lui être très favorable pour peu qu’il soit sérieux
et compétent. Ce qui semble être le cas. ■
Avec 20 ans
d’expérience
à son actif,
Martial Guillod
se sentait
suffisamment
mûr pour
ouvrir le garage
du lac
Saint-Point.