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10 <strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>Pontissalienne</strong> n° 136 - Février 2011<br />

PONTARLIER ET ENVIRONS<br />

PONTARLIER Craintes d’engorgement à la gare<br />

Dédouanement : encore quelques incertitudes à déclarer<br />

“On a préféré<br />

rapatrier nos<br />

services<br />

export dans<br />

nos locaux<br />

aux Grands-<br />

Planchants<br />

car <strong>le</strong> loyer<br />

proposé sur <strong>le</strong><br />

site S.L.B.O.<br />

nous semblait<br />

trop é<strong>le</strong>vé”,<br />

explique<br />

Jean-Philippe<br />

Blondeau<br />

d’A.T.M.<br />

LA CLUSE-ET-MIJOUX Hommage à Pierre Guy<br />

Mort pour la paix en Corée<br />

Après la libération de Pontarlier, Pierre Guy aurait pu reprendre son travail à<br />

l’exploitation agrico<strong>le</strong> familia<strong>le</strong> de <strong>La</strong> Cluse-et-Mijoux. Il a préféré suivre un parcours<br />

militaire qui lui coûtera la vie, en Corée lors de la batail<strong>le</strong> de Twin Tunnels.<br />

Sa sœur, Jeanne Terraz, lui rend hommage, tout juste soixante ans après sa mort.<br />

Le temps n’a pas altéré l’admiration<br />

que porte Jeanne Terraz à son<br />

frère Pierre Guy. Il y a tout juste<br />

soixante ans, <strong>le</strong> 1 er février 1951, <strong>le</strong><br />

jeune caporal du Bataillon Français<br />

de l’O.N.U. était tué en Corée lors de<br />

la batail<strong>le</strong> de Twin Tunnels. Il avait<br />

25 ans. Ce garçon de <strong>La</strong> Cluse-et-<br />

Mijoux faisait partie des volontaires<br />

engagés dans cette guerre qui opposa<br />

jusqu’en 1953 la Corée du Nord<br />

soutenue par la République Populaire<br />

de Chine et la Russie, à la Corée<br />

du Sud, sous influence occidenta<strong>le</strong>.<br />

“C’était un battant. Il s’était engagé<br />

jeune dans l’armée. S’il n’avait pas été<br />

tué en Corée, il serait probab<strong>le</strong>ment<br />

parti ensuite en Algérie. Il est mort<br />

mais il a vécu la vie qu’il souhaitait.<br />

Toute sa vie il aura œuvré pour la liberté<br />

des peup<strong>le</strong>s” estime Jeanne Terraz.<br />

Avec sa sœur Anne-Marie Comte, el<strong>le</strong><br />

a retracé <strong>le</strong> parcours militaire de ce<br />

frère, l’aîné d’une fratrie de sept<br />

enfants. Un frère qui dès l’âge de dix<br />

ans, devint soutien de famil<strong>le</strong> à la suite<br />

du décès accidentel du père. “Il était<br />

à la ferme <strong>le</strong> matin avant d’al<strong>le</strong>r à<br />

l’éco<strong>le</strong>. Il assumait <strong>le</strong>s démarches administratives<br />

pour épau<strong>le</strong>r notre maman”<br />

raconte Jeanne Terraz de quatre ans<br />

sa cadette.<br />

À 16 ans, Pierre Guy rejoint la résistance.<br />

Dénoncé comme détenteur<br />

d’arme, il échappe de<br />

justesse au poteau<br />

d’exécution. Comme<br />

beaucoup d’autres<br />

jeunes de sa génération,<br />

il était prêt à braver<br />

<strong>le</strong> danger pour<br />

déstabiliser l’occupant<br />

au péril de sa vie. Le<br />

garçon a même aidé à<br />

passer en suisse un<br />

soldat alsacien, déserteur<br />

de l’armée al<strong>le</strong>mande,<br />

évadé des<br />

geô<strong>le</strong>s de Pontarlier.<br />

“Ensuite, avec un grou-<br />

“Il a vécu<br />

la vie qu’il<br />

souhaitait.”<br />

pe de résistants il a participé à la<br />

batail<strong>le</strong> du <strong>La</strong>rmont. Il était agent de<br />

liaison” raconte Jeanne Terraz. Le<br />

5 septembre 1944, jour de la libération<br />

de Pontarlier, Pierre Guy était<br />

présent. Il aurait pu en rester là,<br />

reprendre sa vie d’agriculteur à <strong>La</strong><br />

Cluse-et-Mijoux.<br />

Mais porté par l’enthousiasme du<br />

moment, il a préféré rejoindre la première<br />

armée française conduite par<br />

<strong>le</strong> général De <strong>La</strong>ttre de Tassigny avec<br />

laquel<strong>le</strong> il ira jusqu’en Al<strong>le</strong>magne où<br />

il sera b<strong>le</strong>ssé à l’épau<strong>le</strong> droite par un<br />

éclat d’obus, avant d’être fait prisonnier<br />

<strong>le</strong> 3 décembre 1944. Il s’évade,<br />

mais il est à nouveau kidnappé <strong>le</strong><br />

24 avril 1945. <strong>La</strong> mairie de <strong>La</strong> Cluseet-Mijoux<br />

reçoit alors un acte de décès<br />

du soldat Guy. Pour l’administration,<br />

<strong>le</strong> militaire porté disparu est mort<br />

alors qu’il est détenu en Al<strong>le</strong>magne.<br />

Libéré <strong>le</strong> 16 mai 1945, il rejoint son<br />

régiment basé sur l’î<strong>le</strong> d’Elbe et<br />

embarque quelques mois plus tard<br />

pour l’Indochine où il participe à la<br />

batail<strong>le</strong> de Hué. “Il est revenu en France<br />

en 1948 avant d’entrer dans la police<br />

à Paris” se souvient Jeanne Terraz.<br />

Rien ne l’obligeait à rejoindre <strong>le</strong><br />

Bataillon Français de l’O.N.U. en partance<br />

pour la Corée. Cette ultime<br />

échappée héroïque lui coûtera la vie.<br />

Le 1 er février 1951, lors des vio<strong>le</strong>nts<br />

combats de Twin Tunnels, alors que<br />

sa mitrail<strong>le</strong>use est enrayée, une bal<strong>le</strong><br />

chinoise“lui fracasse la tête.” L’histoire<br />

a voulu qu’à cinq cents mètres de lui,<br />

<strong>le</strong> soldat Salvi originaire de Frasne<br />

connaisse <strong>le</strong> même sort.<br />

Pierre Guy fut d’abord enseveli au<br />

cimetière des Nations Unies de Taigut.<br />

Son corps sera rapatrié en France<br />

sur proposition du Général Douglas<br />

MacArthur qui commandait <strong>le</strong>s<br />

opérations en Corée, et inhumé avec<br />

<strong>le</strong>s honneurs militaires au cimetière<br />

de <strong>La</strong> Cluse-et-Mijoux. Le Général<br />

américain écrira à la famil<strong>le</strong> Guy à<br />

propos de Pierre : “Je suis convaincu<br />

que <strong>le</strong> dévouement qu’il apportait au<br />

devoir au prix de tout ce qu’il tenait<br />

pour cher hâtera <strong>le</strong> jour où l’agression<br />

bruta<strong>le</strong> disparaîtra de la surface de<br />

la terre et où <strong>le</strong>s hommes libres vivront<br />

ensemb<strong>le</strong> dans l’harmonie et dans la<br />

paix.” Ce courrier est soigneusement<br />

consigné dans <strong>le</strong>s archives familia<strong>le</strong>s.<br />

3 200 soldats français volontaires sont<br />

partis se battre en Corée. 1 008 ont<br />

été b<strong>le</strong>ssés et 263 ont été tués. Le premier<br />

grand conflit d’après-guerre qui<br />

engagea <strong>le</strong>s premiers casques b<strong>le</strong>us<br />

aura duré trois ans et fit un million<br />

de morts au total. ■<br />

T.C.<br />

Le rapatriement des opérations commercia<strong>le</strong>s<br />

sur Pontarlier est effectif depuis <strong>le</strong><br />

1er février, ce qui ne va pas sans susciter<br />

quelques craintes chez <strong>le</strong>s transitaires.<br />

Il n’y aura pas une seu<strong>le</strong> et<br />

même plate-forme de dédouanement<br />

avec tous <strong>le</strong>s opérateurs<br />

sur un même site, comme<br />

cela avait été envisagé à<br />

l’annonce de la fermeture des<br />

opérations commercia<strong>le</strong>s françaises<br />

au poste-frontière de Vallorbe.<br />

<strong>La</strong> société A.T.M. n’a pas<br />

rejoint <strong>le</strong>s autres transitaires<br />

désormais regroupés sur <strong>le</strong> site<br />

S.L.B.O. rue Arago. Pas de conflit<br />

latent mais une simp<strong>le</strong> question<br />

financière. “Le montant du<br />

loyer nous semblait trop é<strong>le</strong>vé.<br />

D’autant plus qu’on était déjà<br />

installé aux Grands-Planchants<br />

où l’on a rapatrié nos déclarants<br />

à l’export. L’impact sur la circulation<br />

est identique car <strong>le</strong>s<br />

camions n’entrent pas en vil<strong>le</strong><br />

que ce soit en passant chez nous<br />

ou sur <strong>le</strong> site S.L.B.O.”, justifie<br />

sans animosité Jean-Philippe<br />

Blondeau d’A.T.M.<br />

L’entreprise maintient bien<br />

entendu son bureau import à<br />

Vallorbe. Les Suisses envisagent<br />

aussi la fermeture des opérations<br />

commercia<strong>le</strong>s qui<br />

seraient déplacées sur la plate-forme<br />

douanière de Chavornay.<br />

Contrairement aux Français,<br />

ils ne mettent pas la<br />

charrue avant <strong>le</strong>s bœufs. “Cela<br />

évite <strong>le</strong>s tensions de se retrouver<br />

dans une situation subie”,<br />

souligne Florent <strong>La</strong>nguillaume,<br />

<strong>le</strong> directeur régional de S.L.B.O.<br />

Le transitaire pontissalien a<br />

investi dans l’aménagement de<br />

cellu<strong>le</strong>s louées aux autres<br />

agences à savoir : Gondrand,<br />

D.S.V. et Henriot. “Il en reste<br />

une de 150 m 2 destinée à<br />

accueillir <strong>le</strong> service commercial<br />

des douanes actuel<strong>le</strong>ment basé<br />

à la gare”, suggère Florent <strong>La</strong>n-<br />

guillaume. Un<br />

transfert est à<br />

l’étude. “On trouverait<br />

cela très<br />

pratique pour<br />

tout <strong>le</strong> monde.<br />

Mais cette décision<br />

ne nous<br />

appartient pas.<br />

C’est France<br />

Domaines qui<br />

donnera <strong>le</strong> feu<br />

vert ou pas”,<br />

confirme Serge<br />

Noé, du service<br />

de la communication<br />

de la<br />

Direction Régiona<strong>le</strong><br />

des<br />

A.T.M. n’a<br />

pas rejoint<br />

<strong>le</strong>s autres<br />

transitaires.<br />

Douanes. Une hypothèse qui ne<br />

déplairait pas à Jean-Philippe<br />

Blondeau. “Sinon <strong>le</strong>s choses risquent<br />

de se compliquer au niveau<br />

du volume de trafic à la gare où<br />

devront s’arrêter chaque jour<br />

des centaines de camion pour<br />

faire viser <strong>le</strong>urs documents de<br />

transit.” Le responsab<strong>le</strong> d’A.T.M.<br />

évoque d’autres problèmes en<br />

lien avec <strong>le</strong> flux import. “Le transit<br />

sur Pontarlier va générer des<br />

formalités supplémentaires de<br />

22 euros que nous ne pourrons<br />

pas répercuter à nos clients sous<br />

peine de <strong>le</strong>s perdre. Second souci<br />

: dans <strong>le</strong> cas d’une visite, il<br />

sera impossib<strong>le</strong> pour un camion<br />

passant à 17 h 30 à Vallorbe de<br />

rejoindre Pontarlier avant la<br />

fermeture des bureaux de la<br />

douane à 18 heures Comme il<br />

sera confronté au bouchon de la<br />

Cluse, il n’aura pas d’autre solution<br />

que de rester une nuit sur<br />

Pontarlier.” Et <strong>le</strong> temps c’est de<br />

l’argent dans <strong>le</strong> transport comme<br />

ail<strong>le</strong>urs. ■<br />

F.C.<br />

Jeanne<br />

Terraz, la sœur<br />

de Pierre Guy :<br />

“Toute sa vie il<br />

a œuvré pour<br />

la liberté des<br />

peup<strong>le</strong>s.”

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