Les origines d'une confusion identitaire : le cas du gascon by Beau ...
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langue francaise », contenait des donnees etonnantes, ou peut-titre pas. 62 Selon <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres<br />
qu'il avait revues de tous <strong>le</strong>s coins de France, it a trouve que parmi tous <strong>le</strong>s citoyens<br />
francais, six millions ne parlaient pas <strong>du</strong> tout <strong>le</strong> francais et que six millions d'autres ne <strong>le</strong><br />
parlaient qu'avec beaucoup de difficulte. (Gazier p.5)<br />
Choque, enerve par ce chiffre astronomique, l'abbe Gregoire, qui se voulait<br />
protecteur et promoteur de la langue francaise, a propose de detruire <strong>le</strong>s patois par moyen<br />
de Fe<strong>du</strong>cation : si <strong>le</strong>s e<strong>le</strong>ves ne par<strong>le</strong>nt que <strong>le</strong> francais a Feco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s patois vont sfirement<br />
disparaitre dans peu de temps. Afin de realiser ses ambitions, it faut d'abord former <strong>le</strong>s<br />
maitres de francais a Paris, oil la langue est la plus pure, et ensuite <strong>le</strong>s envoyer en<br />
province pour apprendre aux provinciaux la langue de la Republique. Pour bien des<br />
raisons, <strong>le</strong>s revolutionnaires n'ont jamais realise ce projet, mais <strong>le</strong> mal est déjà fait : <strong>le</strong>s<br />
langues regiona<strong>le</strong>s sont desormais <strong>le</strong>s ennemies de l'Etat. 63<br />
Lauthemas et de Vieuzac<br />
Ce serait une erreur de ne pas mentionner <strong>le</strong>s autres hommes politiques et gens<br />
affluents qui s'opposent aux patois et aux dangers que représenterait <strong>le</strong> federalisme.<br />
Bertrand Barere de Vieuzac, <strong>le</strong> president de la Convention en 1794, s'attaque ferocement<br />
aux regionalistes, qui par <strong>le</strong>ur(s) langue(s) incarnent l'ignorance, et sont une menace pour<br />
l'avenir de la Republique.<br />
Le federalisme et la superstition par<strong>le</strong>nt bas-breton ; l'emigration et la<br />
haine de la Republique par<strong>le</strong>nt al<strong>le</strong>mand ; la contre-revolution par<strong>le</strong> italien<br />
62 D'un core, ce n'est point surprenant que <strong>le</strong> francais n'etait pas la langue de tous <strong>le</strong>s jours de la plupart des<br />
citoyens francais : une foil hors de Paris, meme a la fin <strong>du</strong> 18 e siec<strong>le</strong>, on parlait sa langue maternel<strong>le</strong>. Mais<br />
de l'autre cete, <strong>le</strong>s chiffres sont vraiment choquants.<br />
63 Ce n'est que sous l'influence de Ju<strong>le</strong>s Ferry, presque un siec<strong>le</strong> plus tard, que <strong>le</strong> francais exerce son<br />
influence sur route la population de France.<br />
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