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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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Lorsque le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> les autres barons poitevins furent revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guienne,<br />

Thomas <strong>de</strong> Percy, sénéchal <strong>de</strong> Poitou, vou<strong>la</strong>nt profiter <strong>de</strong> l’éloignement momentané <strong>de</strong> Duguesclin<br />

résolut <strong>de</strong> tenter le siége <strong>de</strong> Moncontour. La garnison <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te forteresse, commandée par <strong>de</strong>ux<br />

braves capitaines, Jourdain <strong>de</strong> Cologne <strong>et</strong> Pierre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grésille, causait <strong>de</strong>s maux infinis aux<br />

Ang<strong>la</strong>is <strong>et</strong> à leurs partisans. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Louis d’Harcourt, Guichard d’Angle, Geoffroy<br />

d’Argenton, Hugues <strong>de</strong> Vivône, Maubrun <strong>de</strong> Linières, <strong>et</strong> beaucoup d’autres chevaliers <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

province, se joignirent aux Ang<strong>la</strong>is à Poitiers. Leurs forces pouvaient s’élever à trois mille<br />

hommes. Ils investirent Moncontour vers <strong>la</strong> fin du mois d’août 1371, <strong>et</strong>, après dix jours <strong>de</strong> siége,<br />

c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ce succomba sous leurs efforts au commencement du mois <strong>de</strong> septembre (*). [Chronique<br />

<strong>de</strong> Froissart, t. 5, p 248, éd. Buchon.]<br />

Le duc <strong>de</strong> Lancastre, effrayé <strong>de</strong>s revers essuyés par les armes ang<strong>la</strong>ises <strong>de</strong>puis quelque temps<br />

<strong>et</strong> craignant <strong>de</strong> se mesurer avec Duguesclin, s’embarqua pour l’Angl<strong>et</strong>erre à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> septembre<br />

1371. Avant <strong>de</strong> quitter Bor<strong>de</strong>aux, il <strong>la</strong>issa le gouvernement du Poitou au sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> à<br />

Louis d’Harcourt, ou plutôt il les maintint dans c<strong>et</strong>te charge, car nous avons déjà vu ces <strong>de</strong>ux<br />

barons dans l’exercice <strong>de</strong> leurs fonctions en 1370. Geoffroy d’Argenton <strong>et</strong> Guil<strong>la</strong>ume <strong>de</strong><br />

Montendre furent nommés gouverneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Saintonge. Quant à <strong>la</strong> Guienue, le duc <strong>de</strong> Lancastre<br />

en abandonna <strong>la</strong> défense à Grailli, captal <strong>de</strong> Buch (*). [Chroniques <strong>de</strong> Froissart, t. 5, p. 268.]<br />

Le connétable Duguesclin avait ouvert <strong>la</strong> célèbre campagne <strong>de</strong> 1372 par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong><br />

Montmorillon, Chauvigny, Lussac <strong>et</strong> Moncontour. Après ces premiers succès, il rejoignit le duc <strong>de</strong><br />

Berry en Limousin, <strong>et</strong> tous <strong>de</strong>ux poussèrent vigoureusement le siége <strong>de</strong> Saint-Sever. Le captal <strong>de</strong><br />

Buch se mit en mesure <strong>de</strong> secourir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce. Il envoya à tous les chevaliers du Poitou <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Saintonge l’invitation pressante <strong>de</strong> venir se joindre à lui. Ceux-ci arrivèrent en foule, <strong>et</strong> parmi les<br />

plus ar<strong>de</strong>nts on remarquait le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Louis d’Harcourt, Geoffroy d’Argenton, Hugues<br />

<strong>de</strong> Vivône. Thomas <strong>de</strong> Percy vint également les rejoindre avec <strong>la</strong> garnison <strong>de</strong> Poitiers. L’armée<br />

anglo-<strong>poitevine</strong> se concentra à Charroux sur les marches du Limousin, on l’évaluait à neuf cents<br />

<strong>la</strong>nces <strong>et</strong> cinq cents archers. Mais elle n’était pas encore ébranlée que Saint-Sever s’était déjà<br />

rendu aux Français (*).[Chroniques <strong>de</strong> Froissart, t. 5, p. 300.] Bientôt on apprit que Duguesclin<br />

s’était porté sur Poitiers par une marche rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> qu’il avait pénétré dans c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> avant le<br />

r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is. C<strong>et</strong>te nouvelle j<strong>et</strong>a un profond découragement parmi les capitaines ang<strong>la</strong>is ;<br />

ils ne savaient quel parti prendre. Les barons poitevins essayèrent <strong>de</strong> les rassurer : « Certes,<br />

seigneurs, s’écrièrent-ils, ce nous dép<strong>la</strong>it gran<strong>de</strong>ment que amen<strong>de</strong>r ne pouvons que les choses se<br />

portent ainsi en ce pays ; <strong>et</strong> soyez certains que tant comme nous pourrons durer <strong>et</strong> qu’il aura<br />

maison ni fort en Poitou où nous puissions r<strong>et</strong>raire, nous serons toujours bons <strong>et</strong> loyaux envers<br />

notre naturel seigneur le roi d’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> envers vous. » A quoi les chevaliers ang<strong>la</strong>is<br />

répondirent : « Nous nous y affions bien <strong>et</strong> aussi jusques au mourir vous nous trouverez<br />

compagnons <strong>et</strong> amis. » Là-<strong>de</strong>ssus, après avoir délibéré sur ce qu’il y avait à faire, on se sépara.<br />

Tous les barons poitevins, parmi lesquels le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Louis d’Harcourt, vicomte <strong>de</strong><br />

Châtellerault, Jean d’Angle <strong>et</strong> le sire <strong>de</strong> Thouars tenaient le premier rang, allèrent se renfermer<br />

dans Thouars p<strong>la</strong>ce extrêmement forte, bien décidés à se défendre jusqu’à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

extrémité. Quant aux Ang<strong>la</strong>is, ils se dirigèrent vers Niort sous <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> Thomas <strong>de</strong> Percy,<br />

Jean d’Evreux, Gauthier Hu<strong>et</strong> <strong>et</strong> Jean Cressuelle. C<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>, ou ils pensaient trouver un refuge<br />

assuré, refusa <strong>de</strong> leur ouvrir ses portes ; mais animés par le désespoir, ils y entrèrent <strong>de</strong> force<br />

après un furieux assaut <strong>et</strong> s’y établirent (*). [Chroniques <strong>de</strong> Froissart, t. 6, éd. Buchon.]<br />

Duguesclin, <strong>de</strong> concert avec le vail<strong>la</strong>nt Olivier <strong>de</strong> Clisson, son frère d’armes, poursuivit<br />

rapi<strong>de</strong>ment le cours <strong>de</strong> ses avantages en Poitou, en Aunis <strong>et</strong> en Saintonge. Saint-Maixent, Melle,<br />

Aulnay, <strong>la</strong> Rochelle <strong>et</strong> généralement toutes les p<strong>la</strong>ces fortes <strong>de</strong> ces provinces furent emportées<br />

d’assaut par le connétable, ou se rendirent volontairement à lui. Mais il regardait avec raison <strong>la</strong><br />

conquête du Poitou comme incomplète tant que Thouars ne serait pas tombé en son pouvoir. Le<br />

sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> toute <strong>la</strong> chevalerie <strong>poitevine</strong>, ainsi que nous l’avons déjà dit s’étaient j<strong>et</strong>és<br />

dans c<strong>et</strong>te importante forteresse, bien déterminés à opposer une vigoureuse résistance.

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