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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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Peu <strong>de</strong> mois après, le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> accompagna le comte <strong>de</strong> Pembroke dans l’expédition<br />

qu’il entreprit en Anjou pour se venger d’un échec récent que lui avaient fait subir les Français au<br />

vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Puirenon en Poitou. Le comte ravagea l’Anjou, mais il échoua <strong>de</strong>vant Saumur défendu par<br />

Robert <strong>de</strong> Sancerre ; en revanche ,il s’empara du Pont-<strong>de</strong>-Cé <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’abbaye <strong>de</strong> Saint-Maur-sur-<br />

Loire où les Ang<strong>la</strong>is se fortifièrent (1369) (*). [I<strong>de</strong>m,t. 5, P. 135-138.]<br />

À peine le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> était-il <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te expédition, que Jean Chandos,<br />

sénéchal du Poitou <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> James d’Audley, convoqua secrètement à Poitiers tous les<br />

barons <strong>et</strong> chevaliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> province. Guil<strong>la</strong>ume VII Larchevêque <strong>et</strong> tous les Poitevins, qui<br />

portaient beaucoup d’affection à <strong>la</strong> personne du sénéchal, s’empressèrent <strong>de</strong> lui obéir. Chandos<br />

vou<strong>la</strong>it tenter un coup <strong>de</strong> main sur Saint-Savin dont les Français venaient <strong>de</strong> se rendre maîtres.<br />

Quand il se vit à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> trois cents <strong>la</strong>nces environ, il sortit <strong>de</strong> Poitiers, avec le plus grand<br />

mystère, dans <strong>la</strong> soirée du 30 décembre 1369, <strong>et</strong> arriva à minuit <strong>de</strong>vant Saint-Savin. L’entreprise<br />

<strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is échoua par une circonstance singulière. Ayant entendu r<strong>et</strong>entir subitement le cor <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sentinelle au moment où ils s’apprêtaient à esca<strong>la</strong><strong>de</strong>r les murailles, ils crurent qu’on s’était<br />

aperçu <strong>de</strong> leur arrivée <strong>et</strong> rebroussèrent chemin précipitamment jusqu’à Chauvigny. Arrivés là, les<br />

barons poitevins, parmi lesquels se trouvait le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, <strong>de</strong>mandèrent à Chandos <strong>la</strong><br />

permission <strong>de</strong> se r<strong>et</strong>irer. Le sénéchal, considérant qu’il n’avait plus besoin <strong>de</strong> leurs services le<br />

moment les congédia. Aussitôt les Poitevins <strong>et</strong> quelques chevaliers ang<strong>la</strong>is formant en tout un<br />

corps <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents <strong>la</strong>nces se mirent en route pour Poitiers par le pont <strong>de</strong> Lussac. Thomas <strong>de</strong><br />

Percy, sénéchal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Rochelle, ne tarda pas à les suivre à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> trente <strong>la</strong>nces, en sorte que<br />

Chandos resta à Chauvigny avec très peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Vers <strong>la</strong> pointe du jour, ou vint lui annoncer<br />

que les Français étaient sortis <strong>de</strong> Saint-Savin sous <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> Louis <strong>de</strong> Saint-Julien <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Keranlou<strong>et</strong> le Br<strong>et</strong>on, <strong>et</strong> qu’ils se dirigeaient sur Poitiers. Chandos, qui n’avait que quarante <strong>la</strong>nces,<br />

quitte aussitôt Chauvigny pour arriver au pont <strong>de</strong> Lussac avant l’ennemi; mais les Français<br />

l’avaient <strong>de</strong>vancé. Déjà même ils avaient eu un engagement avec Thomas <strong>de</strong> Percy, près du pont,<br />

sans pouvoir l’empêcher <strong>de</strong> le franchir <strong>et</strong> <strong>de</strong> continuer sa route vers Poitiers. à peine le combat<br />

était-il terminé que Chandos arriva à son tour pour franchir le pont. Le voyant occupé par les<br />

Français il voulut le forcer, mais durant <strong>la</strong> lutte il fut blessé mortellement d’un coup d’épée par<br />

Jacques <strong>de</strong> Saint Martin, écuyer français. Les Ang<strong>la</strong>is, en voyant tomber leur capitaine, perdirent<br />

courage <strong>et</strong> mirent bas les armes. Sur ces entrefaites un corps <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents <strong>la</strong>nces, bannières<br />

déployées, parait dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine c’étaient Guil<strong>la</strong>ume <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Guichard d‘Angle, Louis<br />

d’Harcourt, Geoffroy d’Argenton, <strong>et</strong> tous les autres chevaliers partis les premiers <strong>de</strong> Chauvigny.<br />

Ils avaient appris en route le départ <strong>de</strong> Chandos, sa rencontre avec les Français, <strong>et</strong> revenaient en<br />

toute hâte pour le soutenir. Malheureusement il était trop tard. Les Français se voyant en<br />

présence <strong>de</strong> forces bien supérieures usèrent d’un expédient singulier pour sauver leur vie. Ils se<br />

rendirent aux Ang<strong>la</strong>is qui venaient eux-mêmes <strong>de</strong> tomber en leur pouvoir, il n’y avait qu’un instant.<br />

De c<strong>et</strong>te manière ils échappèrent au courroux <strong>de</strong>s chevaliers qui accouraient <strong>la</strong> <strong>la</strong>nce baissée au<br />

secours <strong>de</strong> Chandos. Gran<strong>de</strong> fut l’affliction <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Poitevins lorsqu’ils virent l’état<br />

désespéré du sénéchal. On le porta au château <strong>de</strong> Mortemer où il expira le len<strong>de</strong>main, 2 janvier<br />

1370. Quant aux Français faits prisonniers, ils furent conduits à Poitiers, <strong>et</strong> ne tardèrent pas à<br />

payer leurs rançons. (*) [Chroniques <strong>de</strong> Jean Froissart, t. 5, p. 146-158, éd. Buchon.]<br />

Le prince <strong>de</strong> Galles avait vu à l’œuvre le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ; il savait qu’on pouvait compter, non<br />

seulement sur son courage dans les combats, mais encore sur son habil<strong>et</strong>é <strong>et</strong> son dévouement<br />

dans l’administration <strong>de</strong>s provinces soumises à l’Angl<strong>et</strong>erre. La preuve <strong>la</strong> moins équivoque <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

confiance qu’il m<strong>et</strong>tait en lui, c’est <strong>la</strong> haute fonction <strong>de</strong> gouverneur du Poitou qu’il lui conféra<br />

conjointement avec d’autres barons du pays. Ce fait nous est attesté par les l<strong>et</strong>tres du prince<br />

Ang<strong>la</strong>is données à Angoulême le 13 mars 1370, dans lesquelles il charge ses amés <strong>et</strong> féaulx les<br />

gouverneurs <strong>de</strong> Poitou Guil<strong>la</strong>ume Larchevêque, seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Louis d’Harcourt, vicomte<br />

<strong>de</strong> Châtellerault, <strong>et</strong> Guichard d’Angle, <strong>de</strong> faire démolir les maisons <strong>et</strong> constructions diverses qui<br />

se trouvaient près du fort <strong>de</strong> l’abbaye <strong>de</strong> Charroux « par tele manere que le dit fort <strong>et</strong> pays

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