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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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put gagner rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> frontière, en compagnie du chevalier <strong>de</strong> R**, son amant. Après avoir<br />

voyagé quelque temps en Italie, elle finit par se r<strong>et</strong>irer en Angl<strong>et</strong>erre, où elle mena <strong>la</strong> vie <strong>la</strong> plus<br />

scandaleuse, ne rougissant même pas <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> sa maison un ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> joueurs <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

libertins. Le spirituel Saint-Evremont <strong>de</strong>vint l’un <strong>de</strong> ses courtisans les plus assidus. Quoiqu’en ait<br />

dit Madame <strong>de</strong> Sévigné, que <strong>la</strong> justification d’Hortense Mancini était dans <strong>la</strong> figure <strong>de</strong> son époux<br />

(*) [L<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Sévigné à sa fille, du 27 février 1671.], sa conduite n’en fut pas moins<br />

coupable aux yeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale. Cependant, malgré les graves reproches qu’il avait à lui faire, le<br />

duc <strong>de</strong> Mazarin se montra disposé à lui pardonner. En 1688, il <strong>la</strong> fit solliciter <strong>de</strong> revenir près <strong>de</strong><br />

lui; mais, ses prières étant <strong>de</strong>meurées inutiles, il lui intenta un procès, qui, après un chaleureux<br />

p<strong>la</strong>idoyer <strong>de</strong> Me Erard, son avocat, se termina par un arrêt condamnant <strong>la</strong> belle Hortense à<br />

rejoindre son époux au bout <strong>de</strong> six mois. Mais elle se souciait fort peu <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice :<br />

<strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite cour qu’elle s’était formée en Angl<strong>et</strong>erre lui p<strong>la</strong>isait beaucoup mieux que <strong>la</strong> compagnie du<br />

duc <strong>de</strong> Mazarin. Elle persista donc à y <strong>de</strong>meurer jusqu’à sa mort, qui arriva le 2 juill<strong>et</strong> 1699 (*)<br />

[P<strong>la</strong>idoyers <strong>de</strong> M. Erard, 7e <strong>et</strong> 8e p<strong>la</strong>idoyers ; Paris, 1734. Communiqués par M. Bonsergent. —<br />

Dict. hist. <strong>de</strong>s fam. <strong>de</strong> l’anc. Poitou, par Beauch<strong>et</strong>-Filleau <strong>et</strong> <strong>de</strong> Chergé, t. Il, p. 540. — Dict. hist,<br />

par une société <strong>de</strong> gens <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tres, t. 6, p. 134, 135, 1789.].<br />

Le duc <strong>de</strong> Mazarin, qui jouissait d’un grand crédit auprès du roi Louis XIV, aurait pu parvenir<br />

aux plus hautes dignités <strong>de</strong> l’État. Outre <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> grand maître <strong>de</strong> l’artillerie, dont il n’était<br />

plus revêtu <strong>de</strong>puis 1669, on lui avait donné le gouvernement <strong>de</strong> l’Alsace. Mais il avait peu<br />

d’ambition. Il finit par abandonner tout à fait <strong>la</strong> cour pour se r<strong>et</strong>irer à <strong>la</strong> Meilleraye, au milieu <strong>de</strong><br />

ses domaines <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, où il passa les trente <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> sa vie. Par ses soins, le vieux<br />

château <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye, ancien patrimoine <strong>de</strong> sa famille, fut abattu, <strong>et</strong> sur ses ruines s’éleva une<br />

splendi<strong>de</strong> <strong>de</strong>meure digne d’un pair <strong>de</strong> France. Ce magnifique château, dont on peut voir encore les<br />

restes non loin <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, était précédé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s cours. Dans <strong>la</strong> première se<br />

trouvaient les écuries <strong>et</strong> les autres servitu<strong>de</strong>s formant <strong>de</strong>ux pavillons à droite <strong>et</strong> à gauche. La<br />

secon<strong>de</strong> était ornée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux grands bassins bordés d’arbres. Puis venait <strong>la</strong> cour d’honneur dans<br />

<strong>la</strong>quelle on entrait par un pont j<strong>et</strong>é sur <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges fossés remplis d’eau. Les bâtiments du château<br />

l’environnaient <strong>de</strong> toutes parts, excepté en avant où l’on avait p<strong>la</strong>cé une balustra<strong>de</strong> en pierre sur<br />

le bord du fossé. Tout le château était construit en pierres <strong>de</strong> taille <strong>et</strong> couvert en ardoises. Il<br />

contenait <strong>de</strong> nombreux <strong>et</strong> bril<strong>la</strong>nts appartements. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> porte d’entrée se<br />

trouvait p<strong>la</strong>cée <strong>la</strong> statue en marbre du cardinal <strong>de</strong> Richelieu. Le jardin, situé <strong>de</strong>rrière le château,<br />

en était séparé par les fossés ; un pont les m<strong>et</strong>tait en communication. L’orangerie, l’une <strong>de</strong>s plus<br />

vastes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plus belles du royaume, ne contenait pas moins <strong>de</strong> 104 pieds d’orangers. Une forge à<br />

fer, appartenant aux ducs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye, était située tout près <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>meure, à l’entrée <strong>de</strong>s<br />

bois (*) [Vers le milieu du XVIIIe siècle, on <strong>la</strong> transporta dans <strong>la</strong> paroisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> Peyrate, sur les<br />

bords du Thou<strong>et</strong>, où elle existe encore aujourd’hui sous le nom <strong>de</strong> forge <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye.].<br />

[Aujourd’hui : <strong>la</strong> Forge à Fer.] De gran<strong>de</strong>s avenues conduisaient aux vastes forêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Saisine <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye, dépendances magnifiques qui faisaient du château, que nous venons <strong>de</strong> décrire,<br />

une habitation presque royale (*) [Manuscrit <strong>de</strong> Joseph Aubert, <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, 1693. — État <strong>et</strong><br />

estimation du duché <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye imprimé en 1775 (archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfect. <strong>de</strong> Niort). — La<br />

forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye contenait alors 763 arpents divisés en 12 coupes à l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> forge à<br />

fer. — Le château <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meilleraye, dont il subsiste encore <strong>de</strong>s ruines assez considérables, fut<br />

vendu nationalement à l’époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution. Dès lors, il fut voué à <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction. Depuis près<br />

d’un <strong>de</strong>mi-siècle, on l’a exploité comme une carrière, <strong>et</strong> beaucoup <strong>de</strong> maisons mo<strong>de</strong>rnes ont été<br />

construites avec <strong>de</strong>s matériaux qui en proviennent. La tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> statue du cardinal <strong>de</strong> Richelieu,<br />

brisée pendant <strong>la</strong> révolution, a servi quelque temps <strong>de</strong> poids <strong>de</strong> tournebroche dans une maison <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong>.].<br />

Le duc <strong>de</strong> Mazarin, dont <strong>la</strong> piété nous est connue, accorda <strong>de</strong>s pensions aux chanoines <strong>de</strong><br />

Sainte-Croix (*) [Inventaire <strong>de</strong>s titres du trésor <strong>de</strong> Sainte-Croix.]. Il paraît que c<strong>et</strong>te église lui<br />

doit le beau r<strong>et</strong>able grec orné <strong>de</strong> quatre colonnes en marbre d’ordre corinthien, qui garnissait

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