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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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<strong>de</strong> Jean Meschin<strong>et</strong>, lui accorda <strong>de</strong>s l<strong>et</strong>tres <strong>de</strong> noblesse, datées <strong>de</strong> Saumur, au mois <strong>de</strong> mars 1593<br />

(*) [Dictionnaire historique <strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> l’ancien Poitou, par MM. Beauch<strong>et</strong>-Filleau <strong>et</strong> <strong>de</strong> Chergé, t. 2, p. 388.].<br />

Le duc <strong>de</strong> Longue<strong>ville</strong> donnait à ses officiers <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong> l’exemple du dévouement à <strong>la</strong> cause royale.<br />

Aussitôt après l’assassinat d’Henri III, il s’était rallié, quoique catholique, au drapeau du roi <strong>de</strong><br />

Navarre, à condition toutefois que ce prince abjurerait le calvinisme. Il le servit avec distinction<br />

aux siéges <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Rouen, <strong>de</strong> Laon <strong>et</strong> en Picardie dont il était gouverneur. Un malheureux<br />

acci<strong>de</strong>nt mit un terme à ses jours. Ayant été atteint d’un coup <strong>de</strong> mousqu<strong>et</strong> à Dourlens dans une<br />

salve tirée en son honneur, il expira quelques jours après à Amiens <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> sa blessure (29<br />

avril 1595). Son fils Henri Il d’Orléans hérita <strong>de</strong> <strong>la</strong> baronie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses autres<br />

domaines (*) [Hist. généal. <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> France, par le P. Anselme, t. 1er, p. 212 <strong>et</strong> suiv. — Manuscrit <strong>de</strong> Joseph<br />

Aubert.].<br />

La mise à exécution <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes, si favorable aux protestants, rencontra <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance<br />

à <strong>Parthenay</strong>, <strong>et</strong> y causa <strong>de</strong> graves désordres qui faillirent dégénérer en lutte à main armée. Il ne<br />

faut point s’en étonner. « A l’exception <strong>de</strong> quelques politiques indifférents, sinon hostiles à <strong>la</strong><br />

cause <strong>de</strong> l’Église, il n’y eut qu’une voix en France <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> chrétienté pour protester contre une<br />

mesure qui accordait à l’hérésie non pas <strong>la</strong> tolérance seulement, mais une position officielle <strong>et</strong><br />

privilégiée, meilleure, à certains égards, que celle faite à <strong>la</strong> religion catholique » (*) [<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Ligue, par Victor <strong>de</strong> Cha<strong>la</strong>mbert, t. II, p. 470 ; Paris, 1854.]. Aussi lorsque les protestants <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, qui<br />

ne constituaient d’ailleurs qu’une faible minorité, réc<strong>la</strong>mèrent l’exercice public <strong>de</strong> leur religion,<br />

non pas dans l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, ce qui eût été trop formellement contraire à l’édit, mais dans<br />

un <strong>de</strong>s faubourgs, les catholiques manifestèrent hautement leur mécontentement. Le terrain,<br />

dont les protestants avaient fait choix pour ériger leur temple, était situé entre le faubourg du<br />

Marchiou <strong>et</strong> le faubourg du Sépulcre ; il dépendait <strong>de</strong> <strong>la</strong> seigneurie <strong>de</strong> Saint-Pardoux alors<br />

possédée par un calviniste, Pierre Allonneau. Celui-ci, en vertu <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong> haute justice,<br />

s’était empressé d’obtenir l’autorisation <strong>de</strong> faire exercer publiquement son culte dans toute<br />

l’étendue <strong>de</strong> sa seigneurie où il avait fait en même temps élection <strong>de</strong> domicile. De leur côté, le<br />

bailli <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, Jean Meschin<strong>et</strong>, <strong>et</strong> les autres officiers <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> contestaient au sieur <strong>de</strong><br />

Saint-Pardoux son droit <strong>de</strong> haute justice sur le terrain désigné plus haut ; <strong>et</strong>, en adm<strong>et</strong>tant<br />

même comme bien établi le droit <strong>de</strong> Pierre Allonneau, ils invoquaient le texte <strong>de</strong> l’édit royal en<br />

vertu duquel l’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion prétendue réformée était interdit dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>et</strong> faubourgs<br />

<strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. En conséquence, ils avaient obtenu du lieutenant général <strong>de</strong> <strong>la</strong> sénéchaussée <strong>de</strong><br />

Poitiers, Louis <strong>de</strong> Sainte-Marthe, une défense expresse<br />

<strong>de</strong> tolérer l’exercice du culte huguenot dans le lieu où le sieur <strong>de</strong> Saint-Pardoux prétendait avoir<br />

le droit <strong>de</strong> le perm<strong>et</strong>tre. Les protestants se montrèrent peu disposés à tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

décision du lieutenant général, <strong>la</strong>quelle , alléguaient-ils, avait été prise sans les entendre. Ils<br />

résolurent même <strong>de</strong> passer outre <strong>et</strong> <strong>de</strong> faire prêcher leurs ministres dans les faubourgs <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong>, persistant à soutenir qu’ils étaient dans leur droit. Mais les officiers <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>,<br />

chargés en vertu <strong>de</strong> leurs fonctions <strong>de</strong> faire observer les édits royaux, n’eurent pas plutôt appris<br />

leur proj<strong>et</strong>, qu’ils y mirent formellement opposition. Les protestants résistèrent. Un débat très<br />

animé s’en suivit, les esprits s’échauffèrent <strong>et</strong> l’irritation ne faisant que croître, le sang aurait<br />

peut-être coulé sans <strong>la</strong> modération <strong>de</strong>s catholiques qui, pour prévenir une lutte regr<strong>et</strong>table,<br />

consentirent à transiger avec leurs adversaires. Les catholiques, par l’organe <strong>de</strong> Me Jean<br />

Meschin<strong>et</strong>, bailli <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, <strong>et</strong> <strong>de</strong> Me Jean Cossin, avocat fiscal <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, délégués par eux à<br />

c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, proposèrent aux protestants, représentés par <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> leurs coreligionnaires, Nico<strong>la</strong>s<br />

Sabourin <strong>et</strong> Siméon Bonn<strong>et</strong>, trois endroits situés en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s faubourgs, dans l’un<br />

<strong>de</strong>squels, à leur choix, on leur <strong>la</strong>isserait <strong>la</strong> liberté d’élever un temple <strong>et</strong> d’exercer leur culte. Les<br />

trois terrains désignés étaient le pré Coussotte, un champ dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong>. Ma<strong>la</strong>drerie <strong>et</strong> une<br />

ouche près <strong>de</strong> <strong>la</strong> fontaine <strong>de</strong> Prépouill<strong>et</strong> appartenant à un habitant <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, nommé Nico<strong>la</strong>s<br />

Esquot. Les protestants ayant choisi l’ouche <strong>de</strong> Prépouill<strong>et</strong>, <strong>et</strong> les catholiques ayant déc<strong>la</strong>ré qu’ils<br />

approuvaient ce choix, le lieutenant général <strong>de</strong> Poitiers, Louis <strong>de</strong> Sainte-Marthe, sanctionna <strong>la</strong>

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