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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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Cédant à leurs instances, il promit <strong>de</strong> ne point envoyer <strong>de</strong> garnison à <strong>Parthenay</strong>, montrant ainsi<br />

toute <strong>la</strong> confiance qu’il avait dans <strong>la</strong> fidélité <strong>et</strong> le courage <strong>de</strong> ses habitants. Cependant, peu <strong>de</strong><br />

temps après, dans les premiers jours <strong>de</strong> mars, on jugea à propos d’y envoyer <strong>de</strong>ux compagnies <strong>de</strong><br />

gens <strong>de</strong> pied qui ne furent reçues dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> qu’avec difficulté (*) [I<strong>de</strong>m.].<br />

C<strong>et</strong>te précaution semb<strong>la</strong>it loin d’être inutile, car les huguenots faisaient sans cesse <strong>de</strong>s courses<br />

autour <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s, cherchant à s’en emparer par surprise, <strong>et</strong> <strong>Parthenay</strong>, notamment, faillit tomber<br />

en leur pouvoir dans <strong>la</strong> nuit du 29 avril 1586. Ils avaient si bien pris leurs mesures qu’ils<br />

réussirent à se glisser au nombre <strong>de</strong> douze cents hommes jusque sous les murs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> sans<br />

éveiller l’attention <strong>de</strong>s habitants ensevelis dans le plus profond sommeil. Il était <strong>de</strong>ux heures du<br />

matin, <strong>et</strong> personne dans <strong>Parthenay</strong> ne soupçonnait l’imminence du danger. Les huguenots avaient<br />

résolu <strong>de</strong> pénétrer dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> par <strong>la</strong> porte du Sépulcre qui n’avait point <strong>de</strong> pont-levis <strong>et</strong> dont<br />

l’accès était par ce<strong>la</strong> même plus facile. Il ne s’agissait plus que <strong>de</strong> forcer c<strong>et</strong>te porte. Pour y<br />

parvenir, ils eurent recours au pétard, espèce <strong>de</strong> machine infernale semb<strong>la</strong>ble à un p<strong>et</strong>it mortier,<br />

qui, en faisant explosion, <strong>de</strong>vait briser <strong>la</strong> porte <strong>et</strong> ouvrir une issue aux assail<strong>la</strong>nts. Mais le bruit<br />

causé par les travaux que nécessita le p<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te machine réveil<strong>la</strong> quelques habitants. En<br />

un instant toute <strong>la</strong> <strong>ville</strong> fut sur pied ; les murailles se couvrirent <strong>de</strong> défenseurs, <strong>et</strong> les huguenots,<br />

chassés à coups d’arquebuse, se virent contraints <strong>de</strong> renoncer à leur entreprise. Ils se dirigèrent<br />

sur Saint-Loup <strong>et</strong> Airvault où ils ne furent pas plus heureux. On r<strong>et</strong>rouva le pétard <strong>de</strong>vant <strong>la</strong><br />

porte du Sépulcre : il était chargé <strong>de</strong> dix livres <strong>de</strong> poudre. Les hérétiques n’avaient point eu le<br />

temps d’y m<strong>et</strong>tre le feu. Un moment plus tard <strong>Parthenay</strong> <strong>de</strong>venait probablement leur proie (*)<br />

[Journal <strong>de</strong> Michel le Riche.]. Tous les habitants rendirent à Dieu <strong>de</strong> solennelles actions <strong>de</strong> grâces pour<br />

le remercier <strong>de</strong> les avoir préservé d’un si grand danger. Une immense procession fut<br />

spontanément organisée autour <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Depuis c<strong>et</strong>te époque jusqu’à <strong>la</strong> révolution, une<br />

fête religieuse <strong>et</strong> patriotique, qu’on appe<strong>la</strong>it <strong>la</strong> Procession du Pétard, a toujours eu lieu tous les<br />

ans le 29 avril, jour anniversaire <strong>de</strong> l’heureux événement dont elle avait pour but <strong>de</strong> perpétuer le<br />

souvenir. Elle se faisait aux frais <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité (*) [Anciens registres <strong>de</strong>s délibérations <strong>de</strong> l’hôtel <strong>de</strong><br />

<strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>.].<br />

M. <strong>de</strong> Malicorne, gouverneur du Poitou, vint à <strong>Parthenay</strong> dans les premiers jours <strong>de</strong> mai 1586 pour<br />

veiller à l’exécution <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nemours. Il était accompagné <strong>de</strong> forces assez considérables<br />

parmi lesquelles étaient un détachement d’Albanais <strong>et</strong> les compagnies <strong>de</strong>s sieurs <strong>de</strong> Villeluisant,<br />

d’Airvault, <strong>de</strong> Monsoreau <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Châtaigneraye (*) [Journal <strong>de</strong> Michel le Riche.]. Ces troupes n’y<br />

séjournèrent pas longtemps ; mais il en vint bientôt <strong>de</strong> nouvelles. En eff<strong>et</strong>, le maréchal <strong>de</strong> Biron,<br />

envoyé par Henri III contre les protestants <strong>et</strong> récemment arrivé en Poitou, passa à <strong>Parthenay</strong>, le<br />

1er juill<strong>et</strong> 1586, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> toute son armée. Il avait avec lui huit pièces d’artillerie qui<br />

n’entrèrent point en <strong>ville</strong> ; elles furent <strong>la</strong>issées près <strong>de</strong> l’église <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>-le-Vieux (*) [Fragment<br />

du journal <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Charron. — C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Charron marchand fabricant d’étoffes <strong>de</strong> <strong>la</strong>ine, né à <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> habitant <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>, est l’auteur d’un journal historique dans le genre <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Le Riche dont il fut le contemporain.<br />

Malheureusement ce journal est anéanti. Quelques fragments ont été r<strong>et</strong>rouvés par hasard chez un marchand <strong>de</strong> tabac,<br />

sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Bancs à <strong>Parthenay</strong>, par M. Al<strong>la</strong>rd <strong>de</strong> <strong>la</strong> Resnière. (Notes <strong>de</strong> M. Al<strong>la</strong>rd <strong>de</strong> <strong>la</strong> Resnière).]. Peu <strong>de</strong> temps<br />

après, Biron assiégeait Marans défendu par le roi <strong>de</strong> Navarre, auquel il accorda une capitu<strong>la</strong>tion<br />

honorable. On sait qu’en agissant ainsi, il ne faisait que suivre <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> Henri III qui au<br />

fond avait entrepris c<strong>et</strong>te guerre avec répugnance.<br />

La peste, ce fléau inséparable <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, déso<strong>la</strong> <strong>Parthenay</strong> aux mois <strong>de</strong> septembre <strong>et</strong><br />

d’octobre. Les ravages qu’elle y exerça furent si grands que les habitants épouvantés désertaient<br />

en masse <strong>la</strong> <strong>ville</strong> pour aller habiter les campagnes environnantes, malgré le peu <strong>de</strong> sécurité dont<br />

on y jouissait dans ces temps <strong>de</strong> troubles (*) [Journal <strong>de</strong> Michel le Riche.].<br />

L’année suivante (1587), le roi <strong>de</strong> Navarre recommença les hostilités par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> plusieurs<br />

p<strong>la</strong>ces en Poitou. Saint-Maixent, notamment, tomba en son pouvoir le 12 mai sans opposer <strong>la</strong><br />

moindre résistance. C<strong>et</strong>te nouvelle j<strong>et</strong>a l’a<strong>la</strong>rme à <strong>Parthenay</strong>. Les habitants, sachant que les<br />

huguenots étaient si près d’eux, redoublèrent <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> poussèrent <strong>la</strong> précaution jusqu’à

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