Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...
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les hostilités, il envoya Strozzi auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Noue, qui commandait les huguenots à <strong>la</strong> Rochelle,<br />
pour lui faire <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> paix. Mais il ne fut pas possible <strong>de</strong> s’arranger. Le 13 avril, il fit<br />
avertir les officiers <strong>de</strong> Saint-Maixent que les huguenots méditaient un coup <strong>de</strong> main sur leur<br />
<strong>ville</strong>, <strong>et</strong> qu’il leur envoyait une compagnie d’arquebusiers à cheval. Le lieutenant <strong>de</strong> Saint-Maixent,<br />
accompagné <strong>de</strong> plusieurs notables, partit aussitôt pour <strong>Parthenay</strong>, afin d’exposer au duc <strong>de</strong><br />
Montpensier que Saint-Maixent n’avait pas besoin <strong>de</strong> ce secours pour se défendre. En route, il<br />
rencontra <strong>la</strong> compagnie d’arquebusiers, commandée par Puygail<strong>la</strong>rd, qui, cédant à ses instances, se<br />
r<strong>et</strong>ira à Saint-Georges-<strong>de</strong>-Noiné en attendant <strong>la</strong> décision du duc <strong>de</strong> Montpensier. Le lieutenant<br />
<strong>de</strong> Saint-Maixent obtint ce qu’il <strong>de</strong>mandait, <strong>et</strong> revint bientôt <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> apportant à ses<br />
concitoyens <strong>de</strong>s l<strong>et</strong>tres f<strong>la</strong>tteuses dans lesquelles le prince les félicitait <strong>de</strong> leur zèle pour le<br />
service du roi. Vers <strong>la</strong> fin du mois, le duc <strong>de</strong> Montpensier fit m<strong>et</strong>tre le siége <strong>de</strong>vant Fontenay ;<br />
mais il revint encore à <strong>Parthenay</strong>, car c’est là qu’il se trouvait lorsqu’arriva <strong>la</strong> nouvelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />
<strong>de</strong> Charles IX (30 mai 1574). La l<strong>et</strong>tre qu’il écrivit alors aux maire <strong>et</strong> échevins <strong>de</strong> Saint-Maixent ;<br />
pour leur recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong> rester fidèles au nouveau souverain, est datée du camp <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong><br />
le 2 juin 1574 ; preuve qu’il avait toujours dans c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> son quartier général (*) [Journal <strong>de</strong> Michel<br />
le Riche.]. Malgré les difficultés <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation, il n’en continua pas moins <strong>la</strong> guerre contre les<br />
protestants. Fontenay tomba en son pouvoir, le 17 septembre, après une assez longue résistance.<br />
Lusignan ne tarda pas à éprouver le même sort.<br />
Le comte du Lu<strong>de</strong>, gouverneur du Poitou, envoya à <strong>Parthenay</strong>, dans les premiers jours <strong>de</strong> juill<strong>et</strong><br />
1575, le capitaine Bassin, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> plusieurs compagnies, pour y tenir garnison. Mais les<br />
habitants refusèrent <strong>de</strong> le recevoir. Ils fermèrent leurs portes, distribuèrent <strong>de</strong>s sentinelles<br />
sur les murailles, <strong>et</strong> les soldats furent obligés <strong>de</strong> se loger dans les faubourgs <strong>et</strong> dans les<br />
environs. Dans ces temps <strong>de</strong> troubles <strong>et</strong> <strong>de</strong> guerres civiles, les <strong>ville</strong>s redoutaient le séjour <strong>de</strong>s<br />
troupes dans leurs murs, à quelque parti qu’elles appartinssent ; car, comme le disaient les<br />
habitants <strong>de</strong> Poitiers dans leurs remontrances au roi Henri III, « entre l’ami <strong>et</strong> l’ennemi, aux<br />
déportements <strong>de</strong> l’un <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’autre, nous ne connaissons point <strong>de</strong> différence (*) [<strong>Histoire</strong> du Poitou,<br />
par Thibau<strong>de</strong>au, t. 3, p. 12.]. »<br />
C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite rébellion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ne dura pas moins <strong>de</strong> quinze jours. A <strong>la</strong> fin, le<br />
comte du Lu<strong>de</strong>, irrité, menaça les habitants d’aller faire ouvrir leurs portes à coups <strong>de</strong> canon. Ils<br />
s’empressèrent aussitôt <strong>de</strong> se soum<strong>et</strong>tre, <strong>et</strong>, le 19 juill<strong>et</strong>, le capitaine Bassin entrait dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong><br />
avec ses compagnies (*) [Journal <strong>de</strong> Michel le Riche.].<br />
Le duc d’Alencon, frère du roi <strong>et</strong> chef du parti politique qui venait <strong>de</strong> faire alliance ouverte avec<br />
le parti protestant, arriva à <strong>Parthenay</strong>, le 1er décembre 1575 à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> toutes ses forces,<br />
quelques jours seulement après <strong>la</strong> trêve <strong>de</strong> six mois conclue entre lui <strong>et</strong> <strong>la</strong> reine-mère à<br />
Champigny-sur-Vè<strong>de</strong>. Il en repartit le 5 décembre pour se rendre à Saint-Maixent, où ses<br />
troupes commirent beaucoup <strong>de</strong> désordres. Il est probable que <strong>de</strong> pareils excès avaient eu lieu à<br />
<strong>Parthenay</strong>, <strong>et</strong> c’est ce qui motiva peut-être <strong>la</strong> présence du comte du Lu<strong>de</strong> dans c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> le 13<br />
décembre (*) [I<strong>de</strong>m.].<br />
Le roi <strong>de</strong> Navarre, après son évasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Henri III, passa à son tour à <strong>Parthenay</strong> dans<br />
les <strong>de</strong>rniers jours <strong>de</strong> mai 1576. C<strong>et</strong>te fois encore les habitants furent sans doute victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
rapacité <strong>de</strong>s soldats, car l’armée du prince, au rapport <strong>de</strong> le Riche, faisait beaucoup <strong>de</strong> mal<br />
partout où elle passait (*) [I<strong>de</strong>m.]. L’année suivante, les protestants ayant repris les armes, le<br />
prince <strong>de</strong> Coudé, dans une <strong>de</strong> ses courses vers Thouars, traversa <strong>la</strong> <strong>Gâtine</strong> <strong>et</strong> logea à Hérisson le<br />
dimanche 3 mars 1577 (*) [Chronique du Langon dans les Chroniques Fontenaisiennes publiées par M. <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Fontenelle, p. 198.].<br />
De nouvelles déprédations furent commises en 1581 à <strong>Parthenay</strong> par <strong>la</strong> compagnie du sieur <strong>de</strong><br />
Lancosme, qui y tenait alors garnison. Mais c’étaient surtout les habitants <strong>de</strong>s campagnes que ces<br />
soldats indisciplinés pressuraient <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière <strong>la</strong> plus intolérable. Ils s’instal<strong>la</strong>ient violemment<br />
chez eux, y vivaient à discrétion ; <strong>et</strong>, après les avoir bien rançonnés, ils les accab<strong>la</strong>ient <strong>de</strong><br />
mauvais traitements disant qu’on ne leur payait pas leur sol<strong>de</strong>. Ces excès <strong>de</strong>mandaient une