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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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La veille <strong>de</strong> <strong>la</strong> bataille, l’amiral Coligny envoya prier les princes <strong>de</strong> Condé <strong>et</strong> <strong>de</strong> Navarre, qui se<br />

trouvaient <strong>de</strong>puis peu <strong>de</strong> jours à <strong>Parthenay</strong>, <strong>de</strong> venir se montrer à l’armée afin d’encourager les<br />

soldats par leur présence. Ces princes, malgré leur extrême jeunesse, se rendirent avec leur<br />

suite dans les p<strong>la</strong>ines où leur cause al<strong>la</strong>it recevoir un si grave échec. Mais il n’y <strong>de</strong>meurèrent pas<br />

longtemps. Peu d’heures avant l’action, l’amiral, qui commençait à concevoir <strong>de</strong> sérieuses<br />

inquiétu<strong>de</strong>s sur l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte, les renvoya à <strong>Parthenay</strong> avec une nombreuse escorte. C<strong>et</strong>te<br />

précaution ne fut pas inutile, car les protestants éprouvèrent une déroute complète. Ils<br />

perdirent trois mille <strong>la</strong>nsquen<strong>et</strong>s, quinze cents Français, trois cents cavaliers, toute leur<br />

artillerie <strong>et</strong> leurs bagages. Le duc d’Anjou avait détaché le capitaine Al<strong>la</strong>rd avec ordre <strong>de</strong> se<br />

porter à marches forcées sur <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> d’occuper c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> trois enseignes <strong>de</strong><br />

gens <strong>de</strong> pied, pour couper <strong>la</strong> r<strong>et</strong>raite aux vaincus. Mais l’amiral, vou<strong>la</strong>nt sauver son armée d’un plus<br />

grand désastre, avait confié <strong>la</strong> même mission à l’Aubouinière <strong>de</strong> Chaillé. Ce capitaine accéléra<br />

tellement sa marche qu’il arriva avant Al<strong>la</strong>rd à <strong>Parthenay</strong>, <strong>et</strong> assura <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te manière <strong>la</strong> r<strong>et</strong>raite<br />

<strong>de</strong>s protestants. Coligny, conduisant les débris <strong>de</strong> ses troupes, n’atteignit c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> qu’à dix<br />

heures du soir, cinq heures après <strong>la</strong> bataille. Immédiatement il tint conseil avec les princes <strong>et</strong> les<br />

autres chefs. On s’empressa d’écrire à tous les partisans <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause protestante en France <strong>et</strong> à<br />

l’étranger pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s secours <strong>et</strong> les inviter à reprendre courage. Puis, sans perdre<br />

un temps précieux, les protestants, craignant avec raison d’être poursuivis par l’armée royale,<br />

évacuèrent <strong>Parthenay</strong> sur les trois heures après minuit, prirent <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Niort (*) [<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong>s<br />

troubles, par <strong>la</strong> Popelinière, p. 285. — <strong>Histoire</strong>s d’Aubigné. — <strong>Histoire</strong> du calvinisme, par Soulier.].<br />

En eff<strong>et</strong>, le duc d’Anjou, qui avait campé à Saint-Généroux après sa victoire, ne tarda pas à<br />

arriver à <strong>Parthenay</strong>, qu’il trouva abandonné par l’ennemi. Il en confia <strong>de</strong> nouveau <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> au<br />

capitaine Al<strong>la</strong>rd, se dirigea sur Niort qui lui ouvrit ses portes le 8 octobre. (*) [<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong>s troubles,<br />

par <strong>la</strong> Popelinière, p. 293. — Depuis c<strong>et</strong>te époque, il n’est plus question du capitaine Al<strong>la</strong>rd, si ce n’est dans un passage du<br />

journal <strong>de</strong> Michel le Riche où celui-ci nous apprend qu’au mois <strong>de</strong> septembre 1575 Al<strong>la</strong>rd se trouvait à Niort sous les<br />

ordres du comte du Lu<strong>de</strong>, gouverneur du Poitou.].<br />

Le contre-coup <strong>de</strong>s tristes événements <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit du 24 août 1572 se fit ressentir à <strong>Parthenay</strong> le<br />

3 septembre. Ce jour-là <strong>de</strong>s désordres graves, dont les détails ne sont pas connus, éc<strong>la</strong>tèrent<br />

dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>et</strong> portèrent <strong>la</strong> frayeur jusqu’à Saint-Maixent. Les expressions employées par Michel<br />

le Riche pour constater c<strong>et</strong> événement prouvent c<strong>la</strong>irement qu’il n’y eut point <strong>de</strong> Saint-<br />

Barthélemy.<br />

Mais à <strong>Parthenay</strong> comme ailleurs, les catholiques étaient exaspérés par les excès épouvantables<br />

<strong>de</strong>s protestants; ils n’avaient point oublié les pil<strong>la</strong>ges encore récents <strong>de</strong> 1562 <strong>et</strong> 1568. Aussi,<br />

d’après toutes les probabilités, dans un premier mouvement <strong>de</strong> colère, ils se seront levés en<br />

masse contre les calvinistes. Des collisions d’une certaine gravité, il est vrai, auront eu lieu, mais<br />

tout se sera borné à <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> tumulte, suivant l’expression <strong>de</strong> Le Riche, sans qu’on ait eu à<br />

déplorer <strong>de</strong>s massacres comme à Paris (*) [Journal <strong>de</strong> Michel le Riche, « le 3 septembre 1572 y eut une<br />

émotion <strong>et</strong> tumulte à <strong>Parthenay</strong> qui fut cause que plusieurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> <strong>de</strong> Saint-Maixent craignant qu’il en advînt autant<br />

s’en allèrent ailleurs. »].<br />

L’année suivante, le seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Léonor d’Orléans, <strong>et</strong> le sire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Châtaigneraye, son<br />

vassal, faisaient partie <strong>de</strong> l’armée royale qui assiégea <strong>la</strong> Rochelle sous le comman<strong>de</strong>ment du duc<br />

d’Anjou (1573). Léonor mourut peu <strong>de</strong> temps après à Blois au mois d’août 1573. Son fils aîné,<br />

Henri, duc <strong>de</strong> Longue<strong>ville</strong>, hérita <strong>de</strong> <strong>la</strong> baronie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> (*) [Hist. généal., par le P. Anselme, t. 1er, p.<br />

212 <strong>et</strong> suiv. — Hist. <strong>de</strong>s Chast., par Duchêne.].<br />

Cependant le parti politique ou <strong>de</strong>s malcontents, dirigé en Poitou par Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haye, lieutenant<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> sénéchaussée, conspirait avec les protestants pour s’emparer du gouvernement.<br />

Ceux-ci reprenaient même les armes, <strong>et</strong>, au mépris <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix. récemment conclue, s’emparaient<br />

par surprise <strong>de</strong> plusieurs <strong>ville</strong>s. Le roi ordonna au duc <strong>de</strong> Montpensier <strong>de</strong> marcher contre eux. Le<br />

prince arriva à <strong>Parthenay</strong>, vers le 8 avril 1574, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> trois mille hommes <strong>de</strong> pied <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

quinze cents cavaliers. C’est là qu’il. établit momentanément son quartier général. Avant d’ouvrir

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