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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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519, note, éd. 1839-1840.]. Mais ce fut surtout pendant l’année 1568 que <strong>la</strong> guerre civile <strong>de</strong>vint<br />

affreuse dans nos contrées. Le prince <strong>de</strong> Condé <strong>et</strong> l’amiral Coligny venaient <strong>de</strong> se réfugier à <strong>la</strong><br />

Rochelle, <strong>ville</strong> presque entièrement protestante. D’An<strong>de</strong>lot, frère <strong>de</strong> l’amiral, étant parvenu à<br />

réunir <strong>de</strong>s troupes en Normandie <strong>et</strong> en Br<strong>et</strong>agne, passa <strong>la</strong> Loire <strong>et</strong> se dirigea en Poitou pour<br />

opérer sa jonction avec eux. Le comte <strong>de</strong> Montgommery l’accompagnait. Les protestants reçurent<br />

un accueil favorable à Thouars, car Jeanne <strong>de</strong> Montmorency, femme du vicomte, avait embrassé<br />

l’hérésie. Il n’en fut point ainsi à <strong>Parthenay</strong>. Le capitaine Malo, qui commandait dans le château, se<br />

prépara à une vigoureuse résistance (octobre 1568). Malheureusement <strong>la</strong> <strong>ville</strong> était dépourvue<br />

d’artillerie, <strong>et</strong> ses fortifications déjà très anciennes n’avaient point été réparées <strong>de</strong>puis près<br />

d’un siècle. Ce fut ce qui causa sa perte. D’An<strong>de</strong>lot fit p<strong>la</strong>cer ses canons sur un coteau très élevé<br />

d’où l’on dominait une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, <strong>et</strong> qui <strong>de</strong>puis c<strong>et</strong>te époque porte le nom<br />

significatif <strong>de</strong> Champ <strong>de</strong> <strong>la</strong> Batterie. De c<strong>et</strong>te position avantageuse il put foudroyer <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce tout<br />

à son aise. Les boul<strong>et</strong>s eurent bientôt pratiqué une brèche dans <strong>la</strong> muraille, à l’endroit même où<br />

se trouve <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Brèche qui doit son origine <strong>et</strong> son nom, à c<strong>et</strong> inci<strong>de</strong>nt. [Il est curieux que<br />

Bélisaire Ledain n’ait pas eu connaissance <strong>de</strong> documents qui donnent <strong>la</strong> véritable origine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

porte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Brèche. En fait, l’affaire remonte seulement à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> révolutionnaire. En avril<br />

1791, « certains citoyens considèrent que l'abolition <strong>de</strong>s droits d'entrée » à compter du<br />

1/5/1791, « leur perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> percer les murs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune ». Le 1er mai 1791, « <strong>de</strong>s inconnus ont<br />

démoli une partie <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> clôture dans un endroit appellé vulgairement <strong>la</strong> dégagée. La brèche<br />

a 14 pieds <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgueur par le bas, est <strong>de</strong> niveau avec le pavé entre <strong>la</strong> rue Godineau <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>n hors<br />

<strong>la</strong> <strong>ville</strong>. » Il n’est pas impossible que les canons d’An<strong>de</strong>lot aient réellement percé les fortifications<br />

<strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> à c<strong>et</strong> endroit, mais il est certain qu’elles furent reconstruites immédiatement<br />

après. La <strong>ville</strong> al<strong>la</strong>it subir d’autres sièges <strong>et</strong> c<strong>et</strong> endroit n’avait alors nul besoin <strong>de</strong> comporter une<br />

porte !] Les défenseurs <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, incapables <strong>de</strong> répondre au feu <strong>de</strong> l’ennemi faute <strong>de</strong> canons,<br />

se virent contraints <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> supériorité <strong>de</strong>s moyens d’attaque, <strong>et</strong> notre <strong>ville</strong> se trouva pour<br />

<strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fois à <strong>la</strong> merci <strong>de</strong>s hérétiques. D’An<strong>de</strong>lot usa peu généreusement <strong>de</strong> sa victoire il fit<br />

pendre le brave Malo qui avait voulu continuer <strong>la</strong> résistance dans le château ; cruauté inutile qui,<br />

jointe à bien d’autres, <strong>de</strong>vait provoquer nécessairement <strong>de</strong>s représailles. L’amiral Coligny, qui<br />

venait <strong>de</strong> <strong>la</strong> Rochelle au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> son frère, le rallia dans les environs <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> : peut-être<br />

même contribua-t-il pour quelque chose à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>. Ils dirigèrent aussitôt leurs<br />

forces réunies contre Niort dont ils se rendirent maîtres (*) [<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong>s troubles, par <strong>la</strong> Popelinière, p.<br />

131, éd. 1573. — Hist. du calvinisme, par Soulier. — Notice sur <strong>Parthenay</strong>, par le baron Dupin, Mém. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Soc. <strong>de</strong>s Ant. De<br />

France, t. 3, p. 270.].<br />

La guerre continua avec acharnement en Poitou pendant toute l’année 1569. <strong>Parthenay</strong>, dont <strong>la</strong><br />

défense avait été confiée au capitaine Al<strong>la</strong>rd, originaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> <strong>et</strong> catholique dévoué, fut<br />

peut-être <strong>la</strong> seule qui n’eût point à déplorer les scènes <strong>de</strong> carnage <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction qui<br />

ensang<strong>la</strong>ntèrent presque toutes les autres <strong>ville</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> province. Durant le siége <strong>de</strong> Poitiers par<br />

l’amiral Coligny, d’Aunoux, qui commandait à Saint-Maixent, ayant reçu du duc <strong>de</strong> Guise l’invitation<br />

pressante d’amener <strong>de</strong>s renforts dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, j<strong>et</strong>a ses canons dans un puits, choisit dans <strong>la</strong><br />

garnison six cents hommes d’élite <strong>et</strong> envoya le reste avec ses bagages au capitaine Al<strong>la</strong>rd à<br />

<strong>Parthenay</strong>. Quant à lui, il partit dans <strong>la</strong> nuit du 30 juill<strong>et</strong> 1569 <strong>et</strong> arriva en six heures à Poitiers,<br />

où il réussit à s’introduire à travers les postes ennemis (*) [Journal <strong>de</strong> Michel le Riche. — Hist. De<br />

d’Aubigné.]. Il paraît que le capitaine Al<strong>la</strong>rd concourut à l’entrée <strong>de</strong> d’Aunoux dans Poitiers en<br />

attaquant à l’improviste le camp <strong>de</strong>s protestants (*) [Siége <strong>de</strong> Poitiers, par Liberge, éd. ann. par Beauch<strong>et</strong>-<br />

Filleau,<br />

1846, notes.]. Ce qu’il y a <strong>de</strong> certain, c’est qu’il rejoignit à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> toutes ses forces l’armée<br />

royale commandée par le duc d’Anjou <strong>de</strong>vant Châtellerault, <strong>et</strong> assista le 3 octobre 1569, à <strong>la</strong><br />

célèbre bataille <strong>de</strong> Montcontour. Le seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Léonor d’Orléans, duc <strong>de</strong> Longue<strong>ville</strong>,<br />

eut aussi l’honneur <strong>de</strong> combattre dans les rangs catholiques (*) [<strong>Histoire</strong> généalogique, par le P. Anselme,<br />

t. 1er, p. 212 <strong>et</strong> suiv.].

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