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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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Richelieu à <strong>Parthenay</strong>. — Établissement <strong>de</strong>s capucins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ursulines. — Collège <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. —<br />

Ruine du château.<br />

Le protestantisme, dont les funestes doctrines <strong>de</strong>vaient couvrir <strong>la</strong> France <strong>de</strong> sang <strong>et</strong> <strong>de</strong> ruines,<br />

fut prêché pour <strong>la</strong> première fois à Poitiers par Calvin on 1533. [Comme nous l’avons déjà écrit par<br />

ailleurs, Bélisaire Ledain ne fait guère preuve <strong>de</strong> tolérance vis-à-vis <strong>de</strong>s autres religions. Tout<br />

son travail sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Guerres <strong>de</strong> Religions en témoigne.] Le réformateur réussit à y faire<br />

quelques prosélytes <strong>de</strong> distinction, notamment Régnier, lieutenant général <strong>de</strong> <strong>la</strong> sénéchaussée.<br />

Les disciples travaillèrent avec zèle à répandre les doctrines du maître dans <strong>la</strong> province (*) [Hist.<br />

du Poitou, par Thibau<strong>de</strong>au, t. 2, p. 285.] ; mais ce fut surtout à <strong>de</strong>s prédicateurs étrangers, <strong>la</strong> plupart<br />

gens sans aveu, parcourant en secr<strong>et</strong> les <strong>ville</strong>s <strong>et</strong> les campagnes, que l’hérésie fut re<strong>de</strong>vable <strong>de</strong><br />

ses plus grands succès. Un <strong>de</strong> ces novateurs nommé Piv<strong>et</strong>, ayant été chassé <strong>de</strong> Niort où il avait eu<br />

l’audace <strong>de</strong> prêcher en public le dimanche <strong>de</strong>s Rameaux 1559, se réfugia à Saint-Maixent. Là,<br />

malgré les défenses du maire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> justice, il osa renouveler le même scandale sous<br />

les halles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> le 26 mars, jour <strong>de</strong> Pâques. Il parvint même à opérer plusieurs<br />

conversions.Obligé <strong>de</strong> s’enfuir pour échapper à un décr<strong>et</strong> <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> corps rendu contre lui,<br />

l’audacieux Piv<strong>et</strong> ne tarda pas à reparaître ; mais c<strong>et</strong>te fois il se fit accompagner <strong>de</strong> sectaires<br />

armés. Le prêche eut lieu à Azay-sur-Thou<strong>et</strong>, à <strong>de</strong>ux lieues <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, le dimanche après<br />

Pâques. Plusieurs personnes <strong>de</strong> Saint-Maixent y assistèrent (*) [Journal <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume <strong>et</strong> <strong>de</strong> Michel le<br />

Riche. éd. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fontenelle.]. Malgré les efforts <strong>de</strong> tous ces prédicateurs ambu<strong>la</strong>nts, les doctrines<br />

calvinistes eurent beaucoup moins <strong>de</strong> succès à <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> dans les environs que dans certaines<br />

autres contrées du Poitou. La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> <strong>de</strong>meura fidèle à <strong>la</strong><br />

foi catholique. Cependant là comme ailleurs l’erreur eut ses adhérents, principalement vers, <strong>la</strong> fin<br />

du XVIe siècle ; mais elle ne parvint jamais à y exercer <strong>la</strong> prépondérance.<br />

Peu satisfaits <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> janvier 1562 qui leur accordait <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> se réunir en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s<br />

<strong>ville</strong>s, les protestants, dont le but fut toujours <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion catholique, firent appel aux<br />

armes <strong>et</strong> préludèrent à <strong>la</strong> guerre civile par <strong>de</strong>s excès <strong>de</strong> tout genre. A Thouars (1561), à Saint-<br />

Maixent (le jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fête-Dieu 1562), à Luçon (1562), <strong>et</strong> dans beaucoup d’autres lieux, ils<br />

pillèrent les églises, maltraitèrent ou chassèrent le clergé. Mais les actes <strong>de</strong> violence <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

brigandage les plus épouvantables furent ceux que Sainte-Gemme <strong>et</strong> Grammont commirent à<br />

Poitiers à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> leurs ban<strong>de</strong>s hérétiques, le 26 mai 1562 <strong>et</strong> jours suivants (*) [Hist. du Poitou,<br />

par Thibau<strong>de</strong>au, t. 2, p. 299 <strong>et</strong> suiv., éd. 1839.]. La <strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ne fut pas plus heureuse que les<br />

autres. Au mois <strong>de</strong> juin <strong>de</strong> <strong>la</strong> même armée, les huguenots s’en étant rendus maîtres par surprise<br />

saccagèrent horriblement les églises. Les vases sacrés, les ornements, en un mot, tous les obj<strong>et</strong>s<br />

précieux qu’ils purent rencontrer, <strong>de</strong>vinrent leur proie. Ils ne respectèrent même pas les<br />

sépultures. La vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s tombeaux <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume Larchevêque <strong>et</strong> <strong>de</strong> son épouse dans l’église <strong>de</strong><br />

Sainte-Croix est vraisemb<strong>la</strong>blement leur oeuvre, ainsi que nous l’avons démontré ailleurs (voir<br />

plus haut). Le clergé catholique fut surtout l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> leur fureur, <strong>et</strong> les religieux cor<strong>de</strong>liers<br />

notamment eurent à souffrir <strong>de</strong> leur part les traitements les plus indignes (*) [Notes <strong>de</strong> M. Al<strong>la</strong>rd <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Resnière, qui m’ont été communiquées par M. Al<strong>la</strong>rd, notaire à <strong>Parthenay</strong>.].<br />

La prise <strong>de</strong> Poitiers par le maréchal <strong>de</strong> Saint-André (1er août 1562) vint m<strong>et</strong>tre enfin un terme<br />

aux odieuses déprédations dont les catholiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> province étaient <strong>de</strong>puis trop longtemps<br />

victimes. Les protestants, vaincus sur tous les points, obtinrent néanmoins <strong>la</strong> paix d’Amboise. Ce<br />

ne fut qu’une trève. Le roi Charles IX en profita pour faire un long voyage dans ses États. Au<br />

mois <strong>de</strong> septembre 1565, il traversa <strong>la</strong> <strong>Gâtine</strong> tout entière. Le 20, après avoir quitté Niort, il<br />

était allé dîner à Echiré, puis était venu coucher à Champ<strong>de</strong>niers. Le 21, il dînait à une p<strong>et</strong>ite<br />

métairie nommée Baubarre, passait <strong>de</strong>vant <strong>Parthenay</strong> sans s’y arrêter, <strong>et</strong> se rendait au château<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Rochefaton où il <strong>de</strong>vait passer <strong>la</strong> nuit. Ce château appartenait alors à Jean Pidoux. De là, le<br />

roi se rendit à Oiron par Airvault (*) [Hist. du Poitou, par Thibau<strong>de</strong>au, t. 2, p. 311.]. Cependant les<br />

huguenots, malgré <strong>la</strong> paix, continuaient leurs brigandages dans le Bas-Poitou (*) [I<strong>de</strong>m, t. 3, p. 518,

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