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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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étaient même insuffisantes.<br />

Le départ du duc <strong>de</strong> Normandie, qui venait <strong>de</strong> lever le siége d’Aiguillon (20 août 1346) pour<br />

courir dans le nord au secours <strong>de</strong> son père, permit aux Ang<strong>la</strong>is <strong>de</strong> reprendre l’offensive en<br />

Aquitaine, au moment où l’armée <strong>de</strong> Philippe <strong>de</strong> Valois éprouvait le funeste désastre <strong>de</strong> Crécy (26<br />

août 1346). L’instant était favorable pour le comte <strong>de</strong> Derby. Il entra en Saintonge le 12<br />

septembre, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> douze cents hommes d’armes, <strong>de</strong>ux mille archers <strong>et</strong> trois mille piétons,<br />

s’empara successivement <strong>de</strong> Mirambeau, Mortagne-sur-Mer, Taillebourg, Aulnay, Surgères,<br />

Benon, Saint-Jean-d’Angély, mais il échoua <strong>de</strong>vant Marans <strong>et</strong> Niort, que défendit énergiquement<br />

le capitaine Guichard d’Angle. En revanche, les Ang<strong>la</strong>is brûlèrent Lusignan, prirent Saint-Maixent,<br />

Montreuil-Bonnin, <strong>et</strong> enfin se rendirent maîtres <strong>de</strong> Poitiers, le 4 octobre 1346. Pendant douze<br />

jours, c<strong>et</strong>te malheureuse <strong>ville</strong> <strong>et</strong> tout le pays environnant furent livrés au pil<strong>la</strong>ge. La frayeur<br />

régnait partout. Les chevaliers du Poitou <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Saintonge se tenaient renfermés dans leurs<br />

châteaux forts prêts à repousser vigoureusement l’ennemi, s’il venait les attaquer, mais ne<br />

vou<strong>la</strong>nt point risquer une bataille en rase campagne (*) [Chroniques <strong>de</strong> Jean Froissart, t. 2 <strong>de</strong><br />

I’éd. Buchon.]. Il y a tout lieu <strong>de</strong> croire que <strong>la</strong> tactique <strong>de</strong> Jean Larchevêque ne fut pas<br />

différente, <strong>et</strong> qu’il se tint également dans son château <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> jusqu’à ce que Derby, faute<br />

<strong>de</strong> forces suffisantes pour conserver ses conquêtes, eût évacué le Poitou pour r<strong>et</strong>ourner à<br />

Bor<strong>de</strong>aux. La guerre lui causa <strong>de</strong> grands préjudices, tant en raison <strong>de</strong>s ravages exercés par les<br />

Ang<strong>la</strong>is que par suite <strong>de</strong>s forces qu’il était obligé <strong>de</strong> tenir continuellement sur pied. Mais Philippe<br />

<strong>de</strong> Valois lui tint compte <strong>de</strong> son dévouement. Par l<strong>et</strong>tres données à Vincennes, le 21 août 1348, le<br />

roi ordonne à ses trésoriers <strong>de</strong> payer à son amé <strong>et</strong> féal conseiller, le seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, <strong>la</strong><br />

somme <strong>de</strong> mille livres tournois pour les pertes <strong>et</strong> dommages qu’il a éprouvés pour cause <strong>de</strong>s<br />

guerres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands frais, qu’il a fait en plusieurs <strong>de</strong> ses châteaux, qu’il tient <strong>et</strong> a tenu garnis<br />

<strong>de</strong> gens d’armes à ses dépens ès frontière <strong>de</strong> nos ennemis (*). » [Archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture à<br />

Niort.] C<strong>et</strong>te somme ne lui fut payée que l’année suivante.<br />

Des l<strong>et</strong>tres closes du roi, en date du 23 août 1350, apportèrent tout à coup à Jean<br />

Larchevêque l’ordre <strong>de</strong> se tenir prêt à entrer en campagne (*). [Dom Fonteneau, t. 46, p. 33.]<br />

L’armée se rassemb<strong>la</strong> à Poitiers sous les ordres du roi Jean le Bon en personne. Toute <strong>la</strong><br />

chevalerie du Poitou, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Saintonge, <strong>de</strong> l’Anjou, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Touraine se trouvait réunie sous l’étendard<br />

royal. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> y courut un <strong>de</strong>s premiers. Le but <strong>de</strong> l’expédition était <strong>la</strong> conquête <strong>de</strong><br />

Saint-Jean-d’Angély que les Ang<strong>la</strong>is tenaient en leur pouvoir <strong>de</strong>puis l’invasion du comte <strong>de</strong> Derby.<br />

Vivement pressée par les Français, <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong>manda <strong>de</strong>s secours au roi d’Angl<strong>et</strong>erre. Celui-ci<br />

envoya immédiatement cinq cents <strong>la</strong>nces quinze cents archers <strong>et</strong> trois mille piétons, qui, après<br />

avoir débarqué à Bor<strong>de</strong>aux, se dirigèrent aussitôt en Saintonge. Mais les maréchaux <strong>de</strong> Beaujeu<br />

<strong>et</strong> d’Andrehen, qui dirigeaient les travaux du siége <strong>de</strong>vant Saint-Jean, vou<strong>la</strong>nt empêcher toute<br />

espèce <strong>de</strong> renforts <strong>de</strong> pénétrer dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, détachèrent un corps <strong>de</strong> cinq cents <strong>la</strong>nces avec<br />

mission d’intercepter le passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charente aux Ang<strong>la</strong>is. Les plus braves chevaliers, parmi<br />

lesquels étaient le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, Guichard d’Angle, les sires <strong>de</strong> Pons <strong>et</strong> <strong>de</strong> Linières, <strong>et</strong>c.,<br />

voulurent faire partie <strong>de</strong> ce détachement. À peine furent-ils arrivés au pont <strong>de</strong> Taillebourg, <strong>et</strong><br />

s’y furent-ils postés, que les Ang<strong>la</strong>is parurent à l’autre extrémité du pont pour franchir le fleuve.<br />

Mais leur étonnement fut grand lorsqu’ils virent le passage parfaitement gardé. Désespérant <strong>de</strong><br />

le forcer, ils se déterminèrent à battre en r<strong>et</strong>raite. À c<strong>et</strong>te vue, les Français ne peuvent<br />

contenir l’ar<strong>de</strong>ur qui les dévore ; le désir <strong>de</strong> combattre leur fait oublier toutes les règles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pru<strong>de</strong>nce ; <strong>et</strong>, malgré leur infériorité numérique, ils s’é<strong>la</strong>ncent <strong>de</strong> l’autre côté du pont à <strong>la</strong><br />

poursuite <strong>de</strong> l’ennemi. Un combat acharné s’engage ; <strong>la</strong> victoire reste longtemps indécise ; mais,<br />

enfin, le nombre l’emporte sur le courage. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> tous les chevaliers qui n’avaient<br />

pas péri sont faits prisonniers. Satisfaits <strong>de</strong> leur victoire, les Ang<strong>la</strong>is, au lieu d’aller secourir<br />

Saint-Jean-d’Angély, reprirent le chemin <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Le roi Jean était à Poitiers lorsqu’il apprit<br />

<strong>la</strong> nouvelle du combat <strong>de</strong> Taillebourg. Il en fut fort irrité, car les guerriers qu’il venait <strong>de</strong> perdre<br />

étaient <strong>de</strong>s vassaux fidèles <strong>et</strong> valeureux. Il r<strong>et</strong>ourna plein <strong>de</strong> colère au siège <strong>de</strong> Saint-Jean, <strong>et</strong>

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