Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...
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Trémouille, <strong>de</strong> son côté, recouvra Gençay ; enfin, <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mauléon, qui dépendait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vicomté <strong>de</strong> Thouars, fut confiée à Prégent <strong>de</strong> Coétivy (1431) (*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel.]<br />
Une convention d’un autre genre intervint en même temps entre Charles VII <strong>et</strong> le comte <strong>de</strong><br />
Richemont. On stipu<strong>la</strong> que ce <strong>de</strong>rnier ne ferait plus battre monnaie à <strong>Parthenay</strong> ; mais, à titre <strong>de</strong><br />
compensation, le roi lui accorda le droit <strong>de</strong> s’approprier les ai<strong>de</strong>s qui viendraient à être mises sur<br />
sa baronie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. Ce n’était pas seulement <strong>de</strong>puis Richemont que l’on battait monnaie dans<br />
c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>. Il ne paraît pas douteux qu’anciennement les Larchevêque se soient attribués ce droit<br />
souverain, à l’exemple <strong>de</strong> presque tous les autres barons. L’ordonnance royale <strong>de</strong> 1346 en avait<br />
interdit, il est vrai, l’exercice à <strong>la</strong> féodalité ; mais au commencement du XVe siècle, les seigneurs<br />
<strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> usèrent <strong>de</strong> nouveau, on ne sait trop comment, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te prérogative. Ils firent<br />
fabriquer <strong>de</strong> <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong>puis l’an 1418 jusqu’en 1431, époque à <strong>la</strong>quelle c<strong>et</strong> usage cessa<br />
définitivement, comme nous venons <strong>de</strong> le voir (*). [Hist. <strong>de</strong> Niort, par Briqu<strong>et</strong>, t. 1er, pièces just,<br />
p. 434, 435. — Dissertation <strong>de</strong> M. Lecointre-Dupont sur les monnaies du Poitou. - Notes<br />
manuscrites <strong>de</strong> M. Al<strong>la</strong>rd-<strong>la</strong>-Reynière.] [En fait, les Larchevêque ne battirent jamais monnaie.<br />
Aucun texte ni aucune découverte archéologique ne perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> suivre l’hypothèse <strong>de</strong> Bélisaire<br />
Ledain. Richemont fit frapper monnaie <strong>de</strong> décembre 1426 à mars 1431. Il s’agissait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Flor<strong>et</strong>te. Certains numismates pensent qu’une <strong>de</strong>mi-flor<strong>et</strong>te fut également frappée à <strong>Parthenay</strong><br />
mais aucune pièce <strong>de</strong> ce type n’a été trouvée à ce jour.]<br />
Vers le milieu <strong>de</strong> l’année 1432, le connétable, qui résidait toujours à <strong>Parthenay</strong>, apprit tout à<br />
coup qu’un capitaine, Pierre Regnault, frère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Hire, s’était emparé par surprise <strong>de</strong> Mervent le<br />
jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pentecôte. C<strong>et</strong>te agression inattendue, que rien ne justifiait <strong>et</strong> à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> Trémouille<br />
n’était peut-être pas étranger, irrita profondément Richemont. Sur-le-champ, il rassemble ses<br />
arbalétriers, convoque tous ses vassaux <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, m<strong>et</strong> en réquisition les gens <strong>de</strong> sa maison <strong>et</strong> les<br />
dirige sur Vouvent sous <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> son lieutenant Prégent <strong>de</strong> Coétivy <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux capitaines, le<br />
bâtard Chapelle <strong>et</strong> Pennemare. Huit jours après, Mervent assiégé capitu<strong>la</strong>it <strong>et</strong> rentrait sous <strong>la</strong><br />
domination du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> (*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel.]<br />
Le comte <strong>de</strong> Richemont, se rendit à Vannes, à <strong>la</strong> fin du mois <strong>de</strong> septembre 1432, pour assister<br />
aux obsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> duchesse <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, sa belle-sœur (*). [Jeanne <strong>de</strong> France, fille <strong>de</strong> Charles<br />
VI, avait épousé Jean V, duc <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, en 1404.] Un grand nombre <strong>de</strong> princes, <strong>de</strong> chevaliers<br />
<strong>et</strong> d’écuyers se trouvaient réunis à c<strong>et</strong>te cérémonie. Tous détestaient <strong>la</strong> Trémouille <strong>et</strong> désiraient<br />
ar<strong>de</strong>mment sa perte. Ils résolurent, d’un commun accord, <strong>de</strong> soustraire Charles VII à l’obsession<br />
d’un favori qui s’était fait le détracteur du connétable, <strong>de</strong> Jeanne d’Arc, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plus fidèles<br />
serviteurs du roi. En conséquence, dans le mois qui suivit les funérailles <strong>de</strong> <strong>la</strong> duchesse <strong>de</strong><br />
Br<strong>et</strong>agne, ils s’abouchèrent une secon<strong>de</strong> fois au château <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, chez le comte <strong>de</strong><br />
Richemont. Celte assemblée, composée <strong>de</strong> soixante barons, dont quatre princes du sang, convint<br />
que le bien du royaume exigeait le renvoi du conseiller suprême : « on organisa une vaste<br />
conspiration, dans <strong>la</strong>quelle figuraient tous les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> Charles VII <strong>et</strong> même <strong>de</strong>s<br />
val<strong>et</strong>s (*). [Vies <strong>de</strong>s grands capitaines français, par Mazas, t. 5, p. 436, vie <strong>de</strong> Richemont.] » Le<br />
sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> était l’âme du complot, mais <strong>la</strong> mise à exécution en fut confiée à Prégent <strong>de</strong><br />
Coétivy, aux sires du Breuil, <strong>de</strong> Chaumont, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Varenne <strong>et</strong> <strong>de</strong> Rasnyvinen. Introduits dans Chinon<br />
pendant <strong>la</strong> nuit, les conjurés surprirent <strong>la</strong> Trémouille dans son lit, s’emparèrent <strong>de</strong> sa personne <strong>et</strong><br />
l’emprisonnèrent à Montrésor. Le roi, réveillé par le tumulte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te scène, éprouva d’abord<br />
beaucoup <strong>de</strong> frayeur ; mais averti <strong>de</strong> ce qui se passait, il parut satisfait <strong>de</strong> se voir enfin délivré<br />
d’un favori qui le dominait complètement. Il <strong>de</strong>manda si le comte <strong>de</strong> Richemont avait pris part à<br />
l’arrestation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille on lui répondit qu’il n’avait pas quitté <strong>Parthenay</strong>. Bientôt il approuva<br />
hautement <strong>la</strong> conduite audacieuse <strong>de</strong>s conspirateurs, <strong>et</strong> fit donner l’ordre au favori déchu <strong>de</strong> ne<br />
plus reparaître en sa présence (1433) (*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel. — Vie <strong>de</strong> Richemont, par Mazas.]<br />
C’est à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce coup d’état, <strong>et</strong> grâce aux instances du comte du Maine, frère <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine,<br />
près <strong>de</strong> Charles VII, que le comte <strong>de</strong> Richemont rentra enfin en grâce <strong>et</strong> reprit les fonctions <strong>de</strong><br />
connétable. Son premier soin fut <strong>de</strong> quitter ses domaines <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong> pour reprendre <strong>la</strong> direction