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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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lorsqu’il apprit avec étonnement que le roi <strong>et</strong> son ministre lui faisaient <strong>de</strong>s ouvertures pacifiques,<br />

<strong>et</strong> lui proposaient une entrevue dans un lieu qu’ils indiquaient entre <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> Poitiers (1430).<br />

Ce changement subit <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille pourrait paraître surprenant, si l’on ne savait<br />

qu’un intérêt tout personnel le poussait en ce moment à se rapprocher <strong>de</strong> son plus grand ennemi.<br />

En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> Trémouille cherchait <strong>de</strong>puis longtemps à obtenir pour son fils aîné <strong>la</strong> main <strong>de</strong><br />

Françoise, fille <strong>de</strong> Louis d’Amboise, vicomte <strong>de</strong> Thouars, mais toutes ses démarches avaient<br />

échoué. Le vicomte refusait absolument son consentement. Le favori, sachant que le connétable<br />

entr<strong>et</strong>enait <strong>de</strong> très bonnes re<strong>la</strong>tions avec le vicomte <strong>de</strong> Thouars, <strong>et</strong> qu’il avait une gran<strong>de</strong><br />

influence sur ses déterminations, voulut essayer <strong>de</strong> le m<strong>et</strong>tre dans ses intérêts. Tel fut le motif<br />

<strong>de</strong> l’entrevue proposée à Richemont. Celui-ci, qui concevait <strong>de</strong> justes défiances, refusa <strong>de</strong> se<br />

trouver au ren<strong>de</strong>z-vous. Le vicomte <strong>de</strong> Thouars, plus confiant, s’y rendit avec le sire <strong>de</strong> Lezay <strong>et</strong><br />

Antoine <strong>de</strong> Vivône. L’infâme <strong>la</strong> Trémouille, furieux <strong>de</strong> n’avoir pu réaliser ses proj<strong>et</strong>s ambitieux,<br />

les fit traîtreusement arrêter au milieu d’une partie <strong>de</strong> chasse. Le sire <strong>de</strong> Lezay <strong>et</strong> Antoine <strong>de</strong><br />

Vivône furent mis à mort. Quant au vicomte <strong>de</strong> Thouars, on se contenta <strong>de</strong> le faire emprisonner<br />

au château <strong>de</strong> Poitiers en attendant son procès (*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel.—Thibaud., Hist. du<br />

Poitou, t. II, p. 117.] La vicomtesse <strong>de</strong> Thouars elle-même, Marguerite <strong>de</strong> Rieux, menacée jusque<br />

dans son château par <strong>de</strong>s partisans que <strong>la</strong> Trémouille avait su se gagner, s’enfuit à Mauléon<br />

(Châtillon-sur-Sèvre), d’où elle implora <strong>la</strong> protection du comte <strong>de</strong> Richemont. Celui-ci s’empressa<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> faire venir à <strong>Parthenay</strong> où il lui offrit un refuge assuré. Bientôt les sires <strong>de</strong> Châteauneuf,<br />

<strong>de</strong> Beaumanoir, <strong>de</strong> Rostremen, <strong>et</strong> beaucoup d’autres chevaliers ou écuyers, vinrent l’y trouver<br />

pour se m<strong>et</strong>tre généreusement à son service. Le connétable profita <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vicomtesse à <strong>Parthenay</strong> pour négocier le mariage <strong>de</strong> sa fille, Francoise d’Amboise, celle-là même<br />

que <strong>la</strong> Trémouille n’avait pu obtenir pour son fils, avec son neveu, Pierre <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne. Françoise,<br />

qui avait accompagné sa mère à <strong>Parthenay</strong>, fut envoyée bientôt à <strong>la</strong> cour du duc <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne ;<br />

Richemont ne tarda pas à <strong>la</strong> rejoindre <strong>et</strong> revint ensuite à <strong>Parthenay</strong> avec Pierre, son neveu (1430)<br />

(*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel.]<br />

Cependant <strong>la</strong> Trémouille ne gardant plus <strong>de</strong> mesure poursuivait son oeuvre <strong>de</strong> vengeance contre<br />

le malheureux Louis d’Amboise qu’il r<strong>et</strong>enait toujours dans les fers. Un arrêt du parlement,<br />

siégeant alors à Poitiers, en date du 8 mai 1431, confisqua les immenses domaines du vicomte <strong>de</strong><br />

Thouars, <strong>et</strong> le spoliateur ne rougit point d’en prendre possession au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne (2). [Hist.<br />

du Poitou, par Thibau<strong>de</strong>au, t. 11, p. 117, 148.] C<strong>et</strong>te conduite odieuse souleva l’indignation<br />

générale. Le comte <strong>de</strong> Richemont prit hardiment <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> Thouars dépouillée<br />

par une inique sentence, <strong>et</strong> ne craignit point <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre en quelque sorte en opposition avec<br />

l’autorité royale, car le faible Charles VII, entièrement dominé par son favori, approuvait tous<br />

ses actes par son silence. La guerre civile éc<strong>la</strong>ta donc <strong>de</strong> nouveau en Poitou. La Trémouille, d’un<br />

côté, cherchait à se maintenir en possession <strong>de</strong> <strong>la</strong> vicomté <strong>de</strong> Thouars : d’un autre côté, le<br />

seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> ceux qui avaient embrassé <strong>la</strong> même cause faisaient tous leurs efforts<br />

pour lui arracher ce riche héritage <strong>et</strong> le rendre à ses maîtres légitimes. Les sires <strong>de</strong> Beaumanoir<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> Rostremen, qui étaient venus à <strong>Parthenay</strong> offrir le secours <strong>de</strong> leur épée à <strong>la</strong> vicomtesse <strong>de</strong><br />

Thouars, ouvrirent les hostilités par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> Marans, Benon <strong>et</strong> l’île <strong>de</strong> Ré, où ils rétablirent<br />

l’autorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille d’Amboise. Mais <strong>la</strong> Trémouille ayant envoyé contre eux le sire d’Albr<strong>et</strong>,<br />

lieutenant du roi, avec <strong>de</strong>s troupes composées en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> Gascons, Marans <strong>et</strong> Benon<br />

r<strong>et</strong>ombèrent bientôt en son pouvoir: Beaurnanoir <strong>et</strong> Rostremen, contraints <strong>de</strong> reculer, se<br />

réfugièrent à Fontenay. A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ces premiers succès, le sire d’Albr<strong>et</strong> occupa Châte<strong>la</strong>illon qui<br />

appartenait, comme on sait, au sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. La perte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ce fut d’autant plus<br />

sensible au comte <strong>de</strong> Richemont, que le capitaine, auquel il en avait confié <strong>la</strong> défense, s’était<br />

rendu sans opposer <strong>la</strong> moindre résistance. Aussi se montra-t-il d’une extrême sévérité à son<br />

égard : il lui fit trancher <strong>la</strong> tête. La prise <strong>de</strong> Gençay sur <strong>la</strong> Trémouille dédommagea Richemont. Il<br />

était temps qu’un traité vint m<strong>et</strong>tre un terme à c<strong>et</strong>te lutte déplorable. Il fut conclu aux<br />

conditions suivantes: le seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> rentra en possession <strong>de</strong> Châte<strong>la</strong>illon ; <strong>la</strong>

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