Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...
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pendant les guerres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vendée.], <strong>et</strong> <strong>de</strong> plusieurs autres capitaines, notamment le bâtard<br />
Chapelle. Quant à lui, il <strong>de</strong>meura à <strong>Parthenay</strong>, car il méprisait trop ces misérables querelles pour<br />
daigner y prendre part personnellement, à moins que <strong>la</strong> nécessité ne l’y obligeât. Dès qu’il fut<br />
instruit du danger qui menaçait Sainte-Néomaye, Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche accourut à son secours, <strong>et</strong>,<br />
comme il amenait <strong>de</strong>s forces supérieures, les troupes du seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> furent obligées<br />
<strong>de</strong> se tenir sur <strong>la</strong> défensive dans leur camp r<strong>et</strong>ranché. Puis elle opérèrent leur r<strong>et</strong>raite en bon<br />
ordre sur les p<strong>la</strong>ces fortes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Gâtine</strong> (*). [Mémoires <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume Gruel.]<br />
Il y avait <strong>de</strong>ux ans que le connétable <strong>la</strong>nguissait dans l’inaction à <strong>Parthenay</strong>. Les succès <strong>de</strong>s<br />
Ang<strong>la</strong>is le remplissaient <strong>de</strong> douleur, <strong>et</strong>, malgré les injustes persécutions dirigées contre lui, il<br />
brû<strong>la</strong>it du désir <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre son épée <strong>et</strong> ses talents au service <strong>de</strong> sa patrie <strong>et</strong> <strong>de</strong> son roi. Soudain,<br />
il apprend qu’une jeune fille inspirée, l’héroïque Jeanne d’Arc, s’est mise à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s Français<br />
découragés <strong>et</strong> marche au secours d’Orléans assiégé par les Ang<strong>la</strong>is. Aussitôt le comte <strong>de</strong><br />
Richemont sollicite instamment <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> prendre part à ce grand mouvement national ; ses<br />
offres <strong>de</strong> service sont rej<strong>et</strong>ées avec hauteur. Alors n’écoutant que son patriotisme, il réunit,<br />
avec <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> célérité, huit cents archers <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux mille féodaux tirés <strong>de</strong> ses domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> du Poitou, quitte <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> se dirige à marches forcées vers Orléans. Arrivé à<br />
Loudun, il rencontra le sire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jaille qui venait <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du roi, ou plutôt <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Trémouille, lui ordonner <strong>de</strong> ne pas avancer plus loin. Mais il n’en continua pas moins sa route, passa<br />
<strong>la</strong> Vienne à gué le 1er mai 1429, traversa <strong>la</strong> Loire à Amboise <strong>et</strong> rejoignit l’armée royale <strong>de</strong>vant<br />
Beaugency. Là, ayant enfin obtenu, non sans peine, <strong>la</strong> permission d’exercer sa charge <strong>de</strong><br />
connétable, le comte <strong>de</strong> Richemont reprit le comman<strong>de</strong>ment suprême. Il se signa<strong>la</strong> bientôt d’une<br />
manière bril<strong>la</strong>nte à <strong>la</strong> bataille <strong>de</strong> Patay, au succès <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle il contribua si puissamment (18 mai<br />
1429). Mais <strong>la</strong> haine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille vint encore lui susciter <strong>de</strong> nouveaux embarras <strong>et</strong> l’abreuver<br />
<strong>de</strong> cruelles humiliations. Charles VII, qui n’agissait jamais que d’après les conseils <strong>de</strong> c<strong>et</strong> odieux<br />
favori, ordonna au connétable <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ourner dans ses domaines, déc<strong>la</strong>rant qu’il n’avait plus besoin<br />
<strong>de</strong> ses services. A c<strong>et</strong>te nouvelle accab<strong>la</strong>nte, le comte <strong>de</strong> Richemont envoya auprès du roi les<br />
sires <strong>de</strong> Beaumanoir <strong>et</strong> <strong>de</strong> Rostremen pour essayer <strong>de</strong> le fléchir. Il fit également les plus vives<br />
instances auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille, lui <strong>de</strong>mandant pour toute faveur <strong>de</strong> pouvoir servir le roi <strong>et</strong><br />
travailler au bien <strong>de</strong> l’État. Tout fut inutile, <strong>et</strong> Richemont se vit obligé <strong>de</strong> regagner son château<br />
<strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> sous le poids <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te injuste disgrâce. Pour tout dédommagement, on lui confia <strong>la</strong><br />
mission assez insignifiante <strong>de</strong> surveiller les mouvements <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is dans le Maine <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
Normandie, pendant que le roi irait se faire sacrer à Reims. Au fond, on n’avait en vue qu’une<br />
chose, l’empêcher d’assister à c<strong>et</strong>te importante cérémonie (*) [Mémoires <strong>de</strong> Gruel. — Vies <strong>de</strong>s<br />
grands capitaines français, par Mazas, t. 5, vie <strong>de</strong> Richemont, passim.].<br />
La jalousie <strong>et</strong> <strong>la</strong> haine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille étaient si gran<strong>de</strong>s qu’il conçut le honteux proj<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
faire assassiner le connétable. Celui-ci revenait alors du Maine où il était allé tenter un coup <strong>de</strong><br />
main contre le château <strong>de</strong> Fresnay-le-Vicomte, occupé par les Ang<strong>la</strong>is, <strong>et</strong> il se rendait à<br />
<strong>Parthenay</strong>, sa r<strong>et</strong>raite habituelle (hiver <strong>de</strong> 1429). Or, un jour qu’il chevauchait tranquillement au<br />
milieu <strong>de</strong> ses chevaliers, on aperçut tout à coup parmi les gens <strong>de</strong> l’escorte un cavalier inconnu<br />
qu’on n’avait pas encore remarqué. C<strong>et</strong> homme, qui se disait Picard, cherchait à se rapprocher du<br />
connétable ; ses allures étaient suspectes. Le comte <strong>de</strong> Richemont ayant questionné un <strong>de</strong> ses<br />
officiers, GiIles <strong>de</strong> Saint-Simon, pour savoir quel était c<strong>et</strong> homme, il n’en put rien apprendre.<br />
Alors s’adressant à l’inconnu lui-même, il lui <strong>de</strong>manda ce qu’il était venu faire ici. Celui-ci,<br />
déconcerté par le ton résolu du connétable, répondit qu’il al<strong>la</strong>it avouer franchement son <strong>de</strong>ssein,<br />
à condition qu’on voulût bien lui pardonner d’avance. Ayant reçu l’assurance <strong>de</strong> sa grâce, le Picard<br />
apprit à Richemont que <strong>la</strong> Trémouille l’avait chargé <strong>de</strong> l’assassiner moyennant une grosse somme<br />
d’argent. Richemont, sans manifester <strong>la</strong> moindre indignation, donna un marc d’argent à ce<br />
méprisable sicaire, <strong>et</strong> le congédia en lui recommandant <strong>de</strong> ne plus se charger <strong>de</strong> pareilles<br />
commissions (*). [Mémoires <strong>de</strong> Gruel.]<br />
De r<strong>et</strong>our à <strong>Parthenay</strong>, le connétable se montrait plus disposé que jamais à y vivre à l’écart,