Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...
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les p<strong>et</strong>ites souverain<strong>et</strong>és locales disparaissent ou s’affaiblissent : l’unité nationale s’établit<br />
progressivement. [Contrairement à ce qu’écrit Bélisaire Ledain, <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ne va<br />
s’affaiblir qu’après <strong>la</strong> mort d’Arthur <strong>de</strong> Richemont. Ce <strong>de</strong>rnier aura, bien au contraire, donné une<br />
vigueur économique rarement atteinte par <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. La structuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong><br />
ancienne telle que nous <strong>la</strong> connaissons, s’est figée à c<strong>et</strong>te époque ; nombres <strong>de</strong> bâtiments<br />
conservent <strong>de</strong>s vestiges qui remontent à c<strong>et</strong>te époque…]<br />
Arthur <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, comte <strong>de</strong> Richemont, que le <strong>de</strong>rnier seigneur avait institué son héritier,<br />
était digne, à tous égards, <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer l’illustre famille Larchevêque à <strong>Parthenay</strong>. Tout le mon<strong>de</strong><br />
connaît les services immenses que c<strong>et</strong> homme éminent, l’un <strong>de</strong>s plus grands capitaines du<br />
quinzième siècle, rendit à <strong>la</strong> France durant le cours <strong>de</strong> sa glorieuse existence. Les vassaux <strong>de</strong><br />
<strong>Gâtine</strong>, tout en regr<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> leurs anciens maîtres, durent être fiers néanmoins <strong>de</strong><br />
marcher sous <strong>la</strong> bannière d’un guerrier qui contribua si puissamment à délivrer <strong>la</strong> nation du joug<br />
ang<strong>la</strong>is. Richemont sut conquérir l’amour <strong>de</strong> ses nouveaux suj<strong>et</strong>s. Il se p<strong>la</strong>isait au milieu d’eux.<br />
<strong>Parthenay</strong> était son séjour <strong>de</strong> prédilection, <strong>et</strong> il ne manquait jamais d’y venir goûter le repos <strong>et</strong> le<br />
bonheur <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, toutes les fois que les graves occupations <strong>de</strong> sa charge <strong>de</strong> connétable lui<br />
en <strong>la</strong>issaient le loisir.<br />
Comme tous les hommes supérieurs, Arthur <strong>de</strong> Richemont fut en butte aux traits <strong>de</strong> l’envie <strong>et</strong><br />
injustement persécuté. Georges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille, son ennemi irréconciliable, profita <strong>de</strong> <strong>la</strong> faveur<br />
dont il jouissait auprès <strong>de</strong> Charles VII pour le perdre dans l’esprit <strong>de</strong> ce monarque. Il n’y réussit<br />
que trop bien. Au moment où le comte <strong>de</strong> Richemont prenait possession <strong>de</strong> sa baronie <strong>de</strong><br />
<strong>Parthenay</strong>, il apprit sa disgrâce (I427). Mais il trouva <strong>de</strong>s défenseurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s partisans parmi tous<br />
ceux que l’arrogance du favori avait indignés. Le duc <strong>de</strong> Bourbon <strong>et</strong> le comte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Marche<br />
notamment s’entendirent avec lui pour renverser <strong>la</strong> Trémouille. Il en résulta une guerre civile<br />
d’autant plus malheureuse qu’elle était profitable aux Ang<strong>la</strong>is dont elle favorisait les progrès.<br />
Madame <strong>de</strong> Guienne, veuve du Dauphin Louis <strong>et</strong> maintenant épouse du nouveau seigneur <strong>de</strong><br />
<strong>Parthenay</strong>, habitait alors Chinon, <strong>ville</strong> que le roi avait donnée naguère à son mari. Ce fut<br />
précisément contre c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ce que Charles VII se dirigea d’abord en compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille.<br />
Madame <strong>de</strong> Guienne fut fort effrayée quand elle apprit que le roi était entré dans Chinon, grâce<br />
à <strong>la</strong> connivence du capitaine Pierre <strong>de</strong> Saint-Belin (12 mars). Le roi lui permit <strong>de</strong> se r<strong>et</strong>irer où elle<br />
voudrait, à condition qu’elle n’aurait aucunes re<strong>la</strong>tions avec le connétable; mais elle refusa<br />
énergiquement <strong>de</strong> se séparer <strong>de</strong> son mari. Enfin, après bien <strong>de</strong>s instances, on lui accorda <strong>la</strong><br />
liberté d’aller où bon lui semblerait. Madame <strong>de</strong> Guienne partit aussitôt pour <strong>Parthenay</strong> où elle<br />
trouva le connétable qui éprouva un sensible p<strong>la</strong>isir en <strong>la</strong> revoyant <strong>et</strong> lui fit une joyeuse réception<br />
(*). [Mémoires <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume Gruel sur le connét. <strong>de</strong> Richemont, collection P<strong>et</strong>itot, 1° série, t. 8.]<br />
Pendant que le roi se rendait maître <strong>de</strong> Chinon, le duc <strong>de</strong> Bourbon <strong>et</strong> le comte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Marche,<br />
princes <strong>de</strong> sang, s’emparaient <strong>de</strong> Bourges. Vou<strong>la</strong>nt poursuivre les hostilités, ils envoyèrent dire au<br />
comte <strong>de</strong> Richemont, qui se tenait toujours à <strong>Parthenay</strong> <strong>de</strong>puis sa disgrâce, <strong>de</strong> venir les rejoindre<br />
en toute hâte avec <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> guerre. Celui-ci se mit immédiatement en marche pour réunir ses<br />
forces à celles <strong>de</strong> ses alliés; mais le roi le <strong>de</strong>vança à Bourges <strong>et</strong> parvint à s’arranger avec les<br />
princes. Arthur <strong>de</strong> Richemont seul, à l’instigation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trémouille, ne fut pas compris dans le<br />
traité: il n’eut pas plutôt appris c<strong>et</strong> événement qu’il rebroussa chemin pour revenir à <strong>Parthenay</strong>.<br />
Ses ennemis ne l’y <strong>la</strong>issèrent pas en repos, <strong>et</strong> l’obligèrent par leurs attaques à avoir<br />
continuellement les armes à <strong>la</strong> main pour sa propre défense. L’un d’eux nommé Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche,<br />
homme dévoué à <strong>la</strong> Trémouille, se montrait le plus acharné. Lui <strong>et</strong> ses gens couraient<br />
continuellement le pays en comm<strong>et</strong>tant partout <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> brigandage intolérables. Pendant<br />
l’hiver <strong>de</strong> 1428, Richemont, pour réprimer ces déplorables excès, tenta <strong>la</strong> prise du château <strong>de</strong><br />
Sainte-Néomaye, près Saint-Maixent, qui appartenait à Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche. Les forces qu’il dirigea<br />
contre c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite p<strong>la</strong>ce furent mises sous le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> son lieutenant messire Jean<br />
Sauvestre, chevalier <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong> (*) [La famille Sauvestre possédait <strong>la</strong> terre <strong>de</strong> Clisson en Boismé.<br />
La <strong>de</strong>rnière héritière épousa plus tard un Lescure, dont le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>scendant s’est immortalisé