Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...
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Jean Larchevêque une nouvelle vente <strong>de</strong> ses domaines. En eff<strong>et</strong>, les contrats précé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> 1405<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> 1416 n’avaient jamais reçu d’exécution ; il était donc pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> les faire renouveler ou<br />
confirmer. C’est ce qui ne tarda pas à avoir lieu, ainsi qu’on pouvait le prévoir d’après certains<br />
passages du traité <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>-le-Vieux. Un troisième acte <strong>de</strong> vente fut passé à Bourges le 19<br />
novembre 1419 Jean Larchevêque se réserva, comme il l’avait fait antérieurement, l’usufruit <strong>de</strong><br />
toutes ses baronies ; plusieurs terres, notamment le Fontenioux, ne furent point comprises dans<br />
<strong>la</strong> vente <strong>et</strong> <strong>de</strong>meurèrent <strong>la</strong> propriété du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. Le prix ne fut point changé ; il resta<br />
fixé à sept vingt <strong>et</strong> un mille écus d’or que le dauphin s’engagea à verser en plusieurs termes (*).<br />
[Archives impériales, carton J. 183, n° 135.]<br />
Cependant Marie <strong>et</strong> Jeanne <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> n’avaient vu sans dépit leur frère aliéner au profit<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne les immenses domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille Larchevêque. Elles protestèrent <strong>de</strong> nouveau<br />
contre c<strong>et</strong> acte <strong>et</strong> <strong>de</strong>mandèrent sa nullité. Leurs prétentions étaient principalement fondées sur<br />
le contrat <strong>de</strong> mariage <strong>de</strong> Jeanne qui assurait <strong>la</strong> succession du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> à ses sœurs dans<br />
le cas où celui-ci n’aurait pas d’enfants. Mais tous leurs efforts furent inutiles. Celle qui se<br />
montra <strong>la</strong> plus exaspérée fut Jeanne. Nous avons dit plus haut qu’elle avait épousé le vicomte <strong>de</strong><br />
Melun ; elle en eut une fille nommée Marguerite, qui épousa Jacques d’Harcourt. Ce baron<br />
partagea sans peine les regr<strong>et</strong>s mortels que faisait éprouver à sa nouvelle famille <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
baronie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, <strong>et</strong> c’est peut-être à l’instigation <strong>de</strong> sa belle-mère qu’il essaya, en 1423, <strong>de</strong><br />
s’emparer par ruse du château <strong>de</strong> Jean Il Larchevêque. Monstrel<strong>et</strong>, Pierre <strong>de</strong> Fenin <strong>et</strong> d’autres<br />
annalistes ont raconté c<strong>et</strong>te tentative insensée qui coûta <strong>la</strong> vie à son auteur ; mais le récit le plus<br />
curieux est celui que M. Marchegay a inséré dans sa notice.<br />
Jacques d’Harcourt, qui revenait du Crotoy assiégé par les Ang<strong>la</strong>is, se trouvait à Poitiers à <strong>la</strong><br />
cour <strong>de</strong> Charles VIl, lorsqu’il conçut l’idée d’aller voir son oncle à <strong>Parthenay</strong>, « lequel (le sire <strong>de</strong><br />
<strong>Parthenay</strong>) lui fit gran<strong>de</strong> chère <strong>et</strong> le reccut honorablement. Le dit <strong>de</strong> Harcourt regarda fort<br />
icelle p<strong>la</strong>ce, qui semb<strong>la</strong>it belle <strong>et</strong> forte, <strong>et</strong> convoita fort <strong>de</strong> l’avoir, s’imaginant <strong>et</strong> considérant que<br />
son oncle n’estait pas bien sage, comme l’on disait; puis s’en r<strong>et</strong>ourna pensant qu’il r<strong>et</strong>ournerait<br />
une autrefois <strong>et</strong> qu’il aurait <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, s’il pouvait ; car si luy <strong>et</strong> ses gens pouvaient entrer au<br />
chasteau ils seraient les plus forts ; ce qui luy semb<strong>la</strong>it facile à exécuter, veu qu’au dit chasteau<br />
il y avait une issue qui s’en al<strong>la</strong>it aux champs, <strong>la</strong>quelle il ouvrirait à force <strong>et</strong> m<strong>et</strong>trait gens par là,<br />
puis ferait lever le pont levis du costé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, tellement qu’on ne pourrait secourir ceux du<br />
<strong>de</strong>dans. Or, pour m<strong>et</strong>tre son imagination à exécution il s’en vint à <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> fit m<strong>et</strong>tre une<br />
embusca<strong>de</strong> assés près du pont levis ou <strong>de</strong> l’entrée qui sortait du chasteau aux champs. Entré qu’il<br />
fut au chasteau on luy fist bonne chère <strong>et</strong> il y disna, <strong>et</strong> ne se donnait on <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce qu’il<br />
vou<strong>la</strong>it faire. Après le disner, il vint au seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, son oncle, <strong>et</strong> luy dit pleinement<br />
qu’il avait sa part au dit chasteau <strong>et</strong> qu’il fal<strong>la</strong>it qu’il le gardast à son tour ; <strong>et</strong> que s’il y avait<br />
homme qui l’en voulust empêcher qu’il le tuerait <strong>et</strong> ferait mourir. Et dit-on que luy <strong>et</strong> ses gens<br />
tirèrent leurs épées. Le seigneur <strong>et</strong> ses gens furent bien esbahis <strong>de</strong>squels aucuns se r<strong>et</strong>irèrent<br />
en <strong>la</strong> tour du pont levis <strong>de</strong>vers <strong>la</strong> <strong>ville</strong> lequel estait levé. Si tinrent <strong>la</strong> dite tour <strong>et</strong> commencèrent<br />
d’en haut à crier l’a<strong>la</strong>rme, pourquoy le peuple <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> s’esmeut tout à coup <strong>et</strong> apportèrent<br />
eschelles, si gagnèrent <strong>et</strong> abattirent le pont levis <strong>et</strong> entrèrent <strong>de</strong>dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à l’ay<strong>de</strong> <strong>de</strong> ceux<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>dans <strong>la</strong> tour, puis tuèrent tous les gens du dit <strong>de</strong> Harcourt, lequel se r<strong>et</strong>ira en une tour en<br />
bas où il y avait <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites arbalestes <strong>et</strong> fenestres qui étaient bien estroites. Toutefois on luy<br />
perça les <strong>de</strong>ux cuisses d’une <strong>la</strong>nce par une <strong>de</strong>s lucarnes, <strong>et</strong> pour abréger il fut tué <strong>et</strong> ses gens<br />
furent j<strong>et</strong>tez tous morts en <strong>la</strong> rivière <strong>et</strong> il fut enterré en un cim<strong>et</strong>ière (*). » [Not. sur les Larch.,<br />
par Marchegay.] Parmi les gens <strong>de</strong> Jacques d’Harcourt qui périrent avec lui dans sa folle<br />
entreprise citons Jean <strong>de</strong> Herse<strong>la</strong>nnes, Jean <strong>de</strong> Fronssières <strong>et</strong> Philippe <strong>de</strong> Neu<strong>ville</strong> (*).<br />
[Enguerrand <strong>de</strong> Monstrel<strong>et</strong>, vol. Il, p. 9, éd. 1572.] [La tour, dont il est question, est située à<br />
l’angle Nord-Ouest du château. Elle porte encore le nom <strong>de</strong> tour d’Harcourt. En ce qui concerne <strong>la</strong><br />
tour qui commandait le pont-levis, il est difficile <strong>de</strong> savoir <strong>de</strong> quel ouvrage il est question. Il peut<br />
s’agir <strong>de</strong> l’entrée est, comme il peut être question <strong>de</strong> l’entrée sud. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière a