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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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pourvoyait activement à <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te province, faisait réparer les fortifications <strong>de</strong>s<br />

châteaux forts, <strong>et</strong> y entr<strong>et</strong>enait <strong>de</strong> fortes garnisons d'hommes d'armes. Le zèle qu'il montrait<br />

pour le service du roi <strong>et</strong> l'activité qu'il déployait pour coopérer efficacement à <strong>la</strong> défense du<br />

royaume, lui valurent une l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> félicitation <strong>de</strong> Philippe <strong>de</strong> Valois au mois <strong>de</strong> janvier 1346 (*).<br />

[Dom Fonteneau, t. 38, 2e partie, p. 98. - Ou ne connaît que l'analyse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tre.]<br />

Sur ces entrefaites, le duc <strong>de</strong> Normandie, fils aîné du roi <strong>de</strong> France, ayant rejoint le duc <strong>de</strong><br />

Bourbon dans le Languedoc, vint avec <strong>de</strong>s forces considérables m<strong>et</strong>tre le siége <strong>de</strong>vant<br />

Angoulême, que les Ang<strong>la</strong>is tenaient en leur possession. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> s’empressa <strong>de</strong> se<br />

rendre auprès du prince avec son contingent; il prit une part glorieuse aux combats qui se<br />

livrèrent sous les murs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong>, <strong>et</strong> se fit remarquer parmi les plus braves. Pendant les<br />

opérations du siége, on apprit que Saint-Jean-d’Angély était tombé au pouvoir <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is.<br />

Aussitôt une troupe <strong>de</strong> courageux guerriers, commandée par Guil<strong>la</strong>ume Rol<strong>la</strong>nd, sénéchal <strong>de</strong><br />

Beaucaire, <strong>et</strong> formant en tout mille <strong>la</strong>nces (*) [On désignait par <strong>la</strong>nce un p<strong>et</strong>it corps <strong>de</strong> cinq ou<br />

six hommes, le chevalier, un page ou varl<strong>et</strong>, trois archers <strong>et</strong> un coutillier ou fantassin.], se<br />

détache <strong>de</strong> l’armée assiégeante pour aller arracher à l’ennemi sa nouvelle conquête. Le sire <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong> faisait partie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te expédition, dans <strong>la</strong>quelle figuraient les plus braves chevaliers<br />

français, le duc <strong>de</strong> Bourbon, le comte <strong>de</strong> Ponthieu, son frère, le comte <strong>de</strong> Tancar<strong>ville</strong>, le dauphin<br />

d’Auvergne, le sire <strong>de</strong> Coucy, le sire <strong>de</strong> Beaujeu, le sire <strong>de</strong> Pons, Guichard d’Angle, <strong>et</strong>c. Lorsque<br />

les Français furent arrivés non loin <strong>de</strong> Saint-Jean-d’Angély, un espion leur indiqua un pré où<br />

l’ennemi avait parqué sept cents têtes <strong>de</strong> gros bétail. Alors le sénéchal <strong>de</strong> Beaucaire ayant fait<br />

cacher dans une vallée tous les guerriers qui l’accompagnaient « Messeigneurs, dit-il, je conseille<br />

que vous <strong>de</strong>meurez en c<strong>et</strong>te vallée couvertement, <strong>et</strong> je m’en irai à tout soixante compagnons<br />

accueillir c<strong>et</strong>te grand’proie <strong>et</strong> là vous amènerai ci en droit. Et si ces Ang<strong>la</strong>is issent pour<br />

rescourre leur proie, ainsi que je pense bien qu’ils feront, je les amènerai tout fuyant jusques à<br />

vous ; car je sais bien qu’ils me chasseront follement ; <strong>et</strong> vous leur irez au <strong>de</strong>vant hardiment si<br />

seront tous votres par raison. » Ce qui fut dit fut fait. Les Ang<strong>la</strong>is, apercevant le sénéchal <strong>et</strong> ses<br />

compagnons qui enlevaient leurs bestiaux, sortent <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, sous <strong>la</strong> conduite d’Étienne <strong>de</strong> Lucy,<br />

leur capitaine, poursuivent les Français avec acharnement, <strong>et</strong> tombent dans l’embusca<strong>de</strong> où ils<br />

sont tous tués ou faits prisonniers. Les vainqueurs se dirigent alors sur Saint-Jean-d’Angély,<br />

dont ils s’emparent sans coup férir, <strong>et</strong>, après y avoir <strong>la</strong>issé une garnison suffisante, r<strong>et</strong>ournent au<br />

siège <strong>de</strong>vant Angoulême. Presque aussitôt après leur arrivée, c<strong>et</strong>te <strong>ville</strong> se rendit au duc <strong>de</strong><br />

Normandie (*).[Chroniques <strong>de</strong> Jean Froissart, dans <strong>la</strong> collection <strong>de</strong>s chroniques <strong>de</strong> Buchon, t. 2,<br />

éd. 1824.]<br />

À <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce succès important, le duc <strong>de</strong> Normandie s’avança dans <strong>la</strong> Guienne <strong>et</strong> forma le<br />

siège d’AiguilIon, que le comte <strong>de</strong> Derby défendait en personne. On ne sait ci le seigneur <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong> suivit l’armée du prince dans le midi, ou s’il resta en Poitou ; mais <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière hypothèse<br />

semble <strong>la</strong> plus probable. Peut-être faisait-il partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> garnison <strong>la</strong>issée dans Saint-Jean<br />

[d’Angély].<br />

Pendant que <strong>la</strong> fortune se montrait favorable aux Français dans le midi, le roi d’Angl<strong>et</strong>erre,<br />

inopinément débarqué en Normandie vers le milieu <strong>de</strong> juill<strong>et</strong> 1346, menaçait sérieusement <strong>la</strong><br />

capitale à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> quarante mille hommes. Philippe <strong>de</strong> Valois rassemb<strong>la</strong>it <strong>de</strong>s forces<br />

considérables pour repousser c<strong>et</strong>te invasion. De toutes parts les troupes féodales <strong>et</strong> communales<br />

accouraient à <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> l’État ; c’était un armement général. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, dont <strong>la</strong><br />

présence était nécessaire dans nos contrées, se rendit a Poitiers avec six chevaliers <strong>et</strong> dix<br />

écuyers pour assister à <strong>la</strong> Montre [Sorte <strong>de</strong> revue lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle, les personnes assuj<strong>et</strong>ties au<br />

service du roi en tant que combattant, « montraient » leurs armes <strong>et</strong> équipements pour <strong>la</strong><br />

guerre.] qui eut lieu le 18 août 1346 (*). [Dom Fonteneau, t. 38, 2e partie p. 101.] Il n’al<strong>la</strong> donc<br />

point rejoindre les troupes que Philippe conduisait alors en Picardie à <strong>la</strong> poursuite d’Édouard III.<br />

En eff<strong>et</strong>, le Poitou n’avait pas trop <strong>de</strong> toutes ses forces pour résister aux Ang<strong>la</strong>is <strong>de</strong> Guienne, qui<br />

pouvaient l’envahir d’un instant à l’autre, <strong>et</strong> les événements ne tardèrent pas à prouver qu’elles

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