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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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Vertus, prince du sang, <strong>et</strong> à Jean <strong>de</strong> Torsay, grand maître <strong>de</strong>s arbalétriers, d’aller m<strong>et</strong>tre le<br />

siége <strong>de</strong>vant <strong>Parthenay</strong>. Ces <strong>de</strong>ux généraux avaient sous leurs ordres <strong>de</strong>s capitaines<br />

expérimentés, entr’autres un nommé Jean Arragon, commandant d’une compagnie d’arbalétriers<br />

(*) [L<strong>et</strong>tre du comte <strong>de</strong> Vertus aux archives <strong>de</strong> Niort.] <strong>et</strong> Jean Rouault, seigneur <strong>de</strong> Boisménard<br />

(*). [Moréri, Dict. hist.] L’armée royale investit <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Gâtine</strong> au mois <strong>de</strong> mai 1419; mais<br />

elle rencontra une résistance opiniâtre qui faisait présager que le siége serait long <strong>et</strong> difficile.<br />

Jean Larchevêque, <strong>de</strong>puis l’année 1415, s’était tenu constamment sur le pied <strong>de</strong> guerre ; il lui,<br />

avait donc été possible d’augmenter à loisir ses moyens <strong>de</strong> défense, grâce à l’anarchie qui déso<strong>la</strong>it<br />

<strong>la</strong> France ; La <strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, que sa position rendait déjà naturellement forte, était entourée<br />

<strong>de</strong> trois murailles. Les immenses approvisionnements <strong>de</strong> grains qu’on y avait faits perm<strong>et</strong>taient à<br />

<strong>la</strong> garnison <strong>de</strong> braver pendant longtemps les horreurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> famine. De vail<strong>la</strong>nts guerriers,<br />

presque tous du pays <strong>et</strong> vassaux du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, s’étaient j<strong>et</strong>és dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce sous le<br />

comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chevaliers, Guichard <strong>et</strong> Gilles d’Appellevoisin. On remarquait parmi eux<br />

Guil<strong>la</strong>ume <strong>de</strong> <strong>la</strong> Court, seigneur <strong>de</strong> Tennesue <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bertonnière; Guil<strong>la</strong>ume Perceval, Louis<br />

Chahot, Jean Sauvestre, Guil<strong>la</strong>ume Jousseaume, Michau Baudoin, Jean <strong>de</strong> Nuchèze, Jean<br />

Chauvineau, maître Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaussée, bailli <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong> ; Jacques <strong>de</strong> Saint-Ge<strong>la</strong>is, Jean<br />

Bazilleau, Pierre Roygne, Louis Moysen, <strong>et</strong>c. (*). [Juvénal <strong>de</strong>s Ursins, <strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> Charles VI, p.<br />

456 ; Paris, Pacard, 1614.]<br />

Le comte <strong>de</strong> Vertus se mit résolument à l’œuvre <strong>et</strong> poussa vigoureusement les opérations du<br />

siége mais les défenseurs <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> repoussaient ses attaques avec avantage. Chaque jour<br />

messire Gille d’Appellevoisin sortait <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à cheval <strong>et</strong> revêtu <strong>de</strong> son armure, provoquait les<br />

chevaliers <strong>de</strong> l’armée royale en combat singulier <strong>et</strong> <strong>de</strong>mandant à rompre une <strong>la</strong>nce avec l’un d’eux.<br />

Presque toujours il trouvait un adversaire disposé à lui tenir tête ; mais il sortait continuellement<br />

vainqueur <strong>de</strong> ces rencontres <strong>et</strong>, après avoir abattu son ennemi, au lieu <strong>de</strong> le faire prisonnier, il se<br />

contentait <strong>de</strong> lui prendre son cheval <strong>et</strong> d’exiger un marc d’argent (*) [Juvénal <strong>de</strong>s Ursins, i<strong>de</strong>m.].<br />

Ce n’étaient pas seulement ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> que les assiégeants avaient à combattre. Un capitaine<br />

<strong>de</strong> brigands, nommé Lévesque, leur faisait une guerre <strong>de</strong> surprises fort incommo<strong>de</strong>. R<strong>et</strong>iré dans<br />

les forêts impénétrables qui couvraient le pays, il en sortait à l’improviste, tantôt pour assaillir<br />

les parties du camp les plus mal gardées, tantôt pour intercepter les convois <strong>de</strong> vivres, dont <strong>la</strong><br />

conduite avait été confiée pendant quelque temps à Pierre <strong>de</strong>s Vignes, écuyer du comte <strong>de</strong> Vertus<br />

(*). [Archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> Niort.] Les soldats <strong>de</strong> l’armée royale, furieux <strong>de</strong>s maux que<br />

leur faisaient éprouver ces attaques inopinées, n’accordaient aucun quartier aux bandits <strong>de</strong><br />

Lévesque. Tous ceux d’entre eux qui tombaient entre leurs mains étaient pendus aux arbres sans<br />

miséricor<strong>de</strong> (*). [Juvénal <strong>de</strong>s Ursins, histoire <strong>de</strong> Chartes VI ; Paris, Pacard, 1614.]<br />

Non loin <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> se trouvait un château fort appelé Tennesue, appartenant à Guil<strong>la</strong>ume<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Court. La p<strong>et</strong>ite garnison qui l’occupait gênait probablement par ses sorties les opérations<br />

du siége, car le comte <strong>de</strong> Vertus, impatienté, résolut <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire attaquer, pensant bien qu’on en<br />

viendrait à bout assez facilement. Le 9 juin, il ordonna à un <strong>de</strong> ses officiers, Pierre Eportal, <strong>de</strong><br />

parcourir les <strong>ville</strong>s <strong>et</strong> bourga<strong>de</strong>s du Poitou, d’y réunir au nom du roi un nombre suffisant <strong>de</strong><br />

pionniers, <strong>de</strong> maçons, <strong>de</strong> charpentiers, munis <strong>de</strong> leurs outils, <strong>et</strong> <strong>de</strong> les amener le plus<br />

promptement possible <strong>de</strong>vant Tennesue (*). [Archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> Niort. - Le château <strong>de</strong><br />

Tennesue subsiste encore à <strong>de</strong>ux lieues <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>.] Son intention était <strong>de</strong> faire démolir c<strong>et</strong>te<br />

p<strong>et</strong>ite forteresse dès qu’il s’en serait emparé. Mais, contre toute attente, elle résista aussi<br />

longtemps que <strong>Parthenay</strong>. Le comte <strong>de</strong> Vertus commençait à concevoir <strong>de</strong> vives inquiétu<strong>de</strong>s sur<br />

l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre. C’est alors qu’il eut <strong>la</strong> pensée d’employer un moyen qui semb<strong>la</strong>it <strong>de</strong>voir amener<br />

infailliblement <strong>la</strong> capitu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. La plupart <strong>de</strong>s défenseurs <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, nous l’avons<br />

déjà dit, étaient <strong>de</strong>s gentilshommes <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>. Le comte <strong>de</strong> Vertus leur fit savoir que, s’ils ne se<br />

rendaient pas, on al<strong>la</strong>it confisquer leurs domaines <strong>et</strong> abattre leurs habitations, « dont il y en<br />

avait <strong>de</strong> moult belles, » dit le chroniqueur. C<strong>et</strong>te menace fut mise à exécution, <strong>et</strong> plusieurs<br />

rési<strong>de</strong>nces seigneuriales furent détruites <strong>de</strong> fond en comble. La mesure était sévère elle fut

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