06.07.2013 Views

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

les <strong>de</strong>ux partis ou plutôt elle n’avait subi aucune interruption. Les ban<strong>de</strong>s picar<strong>de</strong>s en garnison à<br />

<strong>Parthenay</strong>, <strong>et</strong> celles br<strong>et</strong>onnes occupant Vouvent, Mervent <strong>et</strong> les autres p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Gâtine</strong>,<br />

comm<strong>et</strong>taient les plus grands désordres dans toutes les contrées environnantes. Un jour les gens<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> garnison <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, dans une <strong>de</strong> leurs courses dévastatrices, saccagèrent <strong>et</strong> brûlèrent le<br />

château <strong>de</strong> <strong>la</strong> Rochefaton qui appartenait alors à <strong>la</strong> famille Chasteigner (*). [<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison<br />

<strong>de</strong>s Chasteigners, par André Duchêne p. 148, éd. 1634.] Les députés que <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong> Poitiers<br />

envoya aux États du Poitou convoqués à Saumur par le dauphin, au mois <strong>de</strong> juin 1417, furent<br />

chargés d’exposer au prince les maux infinis que ces « pilleries <strong>et</strong> roberies » causaient aux<br />

popu<strong>la</strong>tions, <strong>et</strong> <strong>de</strong> le supplier d’y porter un remè<strong>de</strong> prompt <strong>et</strong> efficace (*). [Archives <strong>de</strong> l’hôtel <strong>de</strong><br />

<strong>ville</strong> <strong>de</strong> Poitiers, liasse 29, I. 554.]<br />

Le dauphin s’empressa <strong>de</strong> faire droit aux réc<strong>la</strong>mations si légitimes <strong>de</strong>s Poitevins. Il commença<br />

par transiger avec le comte <strong>de</strong> Richemont qui, se trouvant encore prisonnier <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is, avait<br />

chargé le duc <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, son frère, <strong>de</strong> traiter en son nom c<strong>et</strong>te affaire. Une convention fut<br />

conclue à Angers, le 2 juill<strong>et</strong> 1417, entre Jean V, duc <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, <strong>et</strong> le dauphin Charles. Elle<br />

avait surtout en vue <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre immédiatement un terme aux malheurs sans nombre que faisait<br />

éprouver au pays <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong> <strong>la</strong> lutte qui durait <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans entre le comte <strong>de</strong> Richemont <strong>et</strong> le<br />

sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. Le duc <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, agissant au nom <strong>de</strong> son frère, s’engagea à rem<strong>et</strong>tre entre<br />

les mains du sire <strong>de</strong> Pouzauges, chargé <strong>de</strong> l’exécution du traité, les p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> Vouvent,<br />

Secondigny <strong>et</strong> autres forteresses circonvoisines occupées par les partisans <strong>de</strong> Richement,<br />

excepté Mervent <strong>et</strong> Coudray-Salbart, à l’égard <strong>de</strong>squelles le statu quo fut maintenu. Le sire <strong>de</strong><br />

Pouzauges <strong>de</strong>vait rem<strong>et</strong>tre ensuite les susdites forteresses au roi ou au dauphin. De son côté, le<br />

dauphin céda en toute propriété <strong>la</strong> seigneurie <strong>de</strong> Châte<strong>la</strong>illon au comte <strong>de</strong> Richemont. Moyennant<br />

c<strong>et</strong> avantage, celui-ci dut renoncer aux droits qu’il pouvait avoir sur les terres <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. Une<br />

amnistie pleine <strong>et</strong> entière fut accordée tant au partisans <strong>de</strong> Richemont <strong>et</strong> <strong>de</strong> Richard, son frère<br />

qu’à ceux qui leur avaient été hostiles en Poitou, notamment le sire <strong>de</strong> Bressuire. Quant au sire <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong>, il ne fut point compris dans l’amnistie. Le dauphin se réserva formellement, le droit <strong>de</strong><br />

châtier sa rébellion. Enfin, pour mieux assurer <strong>la</strong> paix, le sire <strong>de</strong> Pouzauges reçut ordre <strong>de</strong> faire<br />

démanteler toutes les p<strong>et</strong>ites forteresses qui auraient pu nuire à <strong>la</strong> tranquillité du pays (*). [Dom<br />

Fonteneau, t. 26, p. 339.]<br />

Malgré les troubles <strong>et</strong> les agitations auxquels le pays était en proie, une oeuvre éminemment<br />

utile pour le Poitou fut accomplie à c<strong>et</strong>te époque dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, grâce sans doute à<br />

l’initiative intelligente <strong>de</strong> Jean Larchevêque. Nous voulons parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong>s coutumes du<br />

Poitou (1417). Les légistes, au travail <strong>de</strong>squels on doit c<strong>et</strong> important monument juridique, étaient<br />

tous originaires <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, officiers du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ou attachés à son service. C’étaient Me<br />

Jean <strong>de</strong> l’Aubertière, bailli <strong>de</strong> <strong>Gâtine</strong>, Jean <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaussée, plus tard bailli, Loys Moysen, Pierre<br />

Roygne , Robert Tutan, Jacques Boulin, « tous jurés <strong>et</strong> advocats. » Ce recueil <strong>de</strong>s coutumes <strong>de</strong><br />

notre province, dont il existe un exemp<strong>la</strong>ire manuscrit à <strong>la</strong> bibliothèque impériale, est le plus<br />

ancien que l’on connaisse (*). [Bull. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Soc. d’Agr., Belles-L<strong>et</strong>t. Sciences <strong>et</strong> Arts <strong>de</strong><br />

Poitiers,1840. — D’un exemp<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> très ancienne coutume <strong>de</strong> Poitou, parMi. Nicias Gail<strong>la</strong>rd, p.<br />

27, 28 ; Paris, 1855.]<br />

Le traité d’Angers semb<strong>la</strong>it <strong>de</strong>voir m<strong>et</strong>tre un terme aux complications malheureuses qu’avait<br />

fait naître le comte <strong>de</strong> Richemont par ses prétentions à <strong>la</strong> possession <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>.<br />

Mais tout n’était pas terminé, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te question <strong>de</strong>vait soulever bien d’autres difficultés. Le<br />

traité d’Angers blessa profondément le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. Il dut éprouver un vif<br />

mécontentement en voyant le dauphin <strong>et</strong> le mandataire <strong>de</strong> Richemont disposer souverainement <strong>de</strong><br />

ses domaines sans tenir aucun compte <strong>de</strong> ses droits, <strong>et</strong> agir en véritables maîtres comme s’il<br />

n’existait déjà plus. Aussi Jean Larchevêque s’en montra fort irrité <strong>et</strong> persista plus que jamais<br />

dans son attachement au parti bourguignon.<br />

Le dauphin, justement effrayé <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus inquiétante du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>,<br />

jugea le moment opportun pour frapper un coup décisif. Il ordonna à Philippe d’Orléans, comte <strong>de</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!