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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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JEAN Il LARCHIEVÊQUE, seigneur, <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> (1401-1427).<br />

Le nouveau seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> n’hérita point <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> son père. La bonté<br />

naturelle <strong>de</strong> son caractère était ce qu’il y avait en lui <strong>de</strong> plus sail<strong>la</strong>nt ; mais c<strong>et</strong>te bonté<br />

dégénérait le plus souvent en faiblesse <strong>et</strong> le rendait tour à tour accessible à toutes les<br />

influences. Ce défaut d’énergie lui causa mille embarras <strong>et</strong> <strong>de</strong>vint fatal à sa famille. Pour comble<br />

<strong>de</strong> malheurs, Jean Larchevêque n’avait point d’enfants : par conséquent ses immenses domaines<br />

<strong>de</strong>vaient appartenir après sa mort à ses <strong>de</strong>ux sœurs Marie <strong>et</strong> Jeanne, en vertu du contrat <strong>de</strong><br />

mariage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. Le duc <strong>de</strong> Berry, comte <strong>de</strong> Poitou <strong>et</strong> membre du conseil <strong>de</strong> régence,<br />

qui connaissait les dispositions <strong>de</strong> ce contrat <strong>et</strong> qui, d’un autre côté, convoitait <strong>la</strong> possession <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong>, résolut d’en faire l’acquisition autant dans son intérêt que dans celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne. Il<br />

agit avec tant <strong>de</strong> persévérance auprès du faible Jean qu’il le détermina à lui vendre, le 13<br />

novembre 1405, ses nombreuses baronies, pour <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cent mille écus d’or (*). [Not.<br />

sur les Larch., par Marchegay.] Mais il fut stipulé que l’usufruit resterait au sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>.<br />

En apprenant que leur frère avait signé un acte qui les dépouil<strong>la</strong>it <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnifique succession qui<br />

semb<strong>la</strong>it leur être assurée, Marie <strong>et</strong> Jeanne s’empressèrent d’attaquer <strong>la</strong> vente. Elles invoquaient<br />

en leur faveur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use insérée dans le contrat <strong>de</strong> mariage <strong>de</strong> 1389. Le procès qu’elles<br />

entamèrent fut interrompu par <strong>la</strong> guerre civile qui éc<strong>la</strong>ta entre les princes du sang, <strong>et</strong> d’ailleurs<br />

<strong>la</strong> vente <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> ne reçut point d’exécution pour le moment.<br />

Depuis l’assassinat du duc d’Orléans (1407), le duc <strong>de</strong> Bourgogne, son meurtrier, régnait en<br />

tyran dans Paris, gouvernant à sa volonté l’infortuné roi Charles VI plongé dans <strong>la</strong> démence, <strong>et</strong> le<br />

dauphin tout occupé <strong>de</strong> ses p<strong>la</strong>isirs. Les ducs <strong>de</strong> Berry, <strong>de</strong> Bourbon, d’Alençon, les enfants du duc<br />

d’Orléans, les comtes d’Armagnac <strong>et</strong> d’Albr<strong>et</strong> se liguèrent à Gien le 15 avril 1410, <strong>et</strong> s’armèrent<br />

pour venger <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> leur parent <strong>et</strong> ravir le pouvoir au duc <strong>de</strong> Bourgogne. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>,<br />

que le duc <strong>de</strong> Berry venait d’élever à <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> sénéchal du Poitou, suivit le parti <strong>de</strong>s princes<br />

ligués. Le duc <strong>de</strong> Bourgogne, apprenant que ses ennemis rassemb<strong>la</strong>ient <strong>de</strong>s troupes nombreuses<br />

pour marcher sur Paris, fit déci<strong>de</strong>r par le conseil royal qu’on enverrait une députation en Poitou,<br />

afin <strong>de</strong> déterminer, s’il était possible, le duc <strong>de</strong> Berry à changer <strong>de</strong> résolution <strong>et</strong> à licencier ses<br />

hommes d’armes. L’évêque d’Auxerre, le comte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Marche, le grand prieur <strong>de</strong> Rho<strong>de</strong>s, Guil<strong>la</strong>ume<br />

<strong>de</strong> Tignon<strong>ville</strong> <strong>et</strong> Gauthier Col, secrétaire du roi, composaient <strong>la</strong> députation. Le duc <strong>de</strong> Berry<br />

reçut les envoyés dans son château <strong>de</strong> Poitiers, le 18 août 1410. Les comtes d’Armagnac,<br />

d’Alençon d’Eu, <strong>de</strong> Clermont, les archevêques <strong>de</strong> Rouen <strong>et</strong> <strong>de</strong> Bourges, les évêques <strong>de</strong> Poitiers, <strong>de</strong><br />

Maillezais, <strong>de</strong> Luçon, <strong>de</strong> Chartres étaient présents à c<strong>et</strong>te audience solennelle. Le sire <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong> y figurait également en qualité <strong>de</strong> sénéchal <strong>de</strong> Poitou <strong>et</strong> <strong>de</strong> partisan du duc <strong>de</strong> Berry.<br />

Tignon<strong>ville</strong> porta <strong>la</strong> parole au nom <strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong> royale. Il supplia le duc <strong>de</strong> Berry <strong>de</strong> renvoyer<br />

ses gens <strong>de</strong> guerre <strong>et</strong> <strong>de</strong> faire cesser <strong>la</strong> guerre civile. Le duc, qui avait <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s tout<br />

différents, répondit d’une manière équivoque ; puis après le départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> députation, il <strong>la</strong>nça un<br />

manifeste dans lequel il exposait que le but <strong>de</strong>s princes confédérés était <strong>de</strong> se rendre à Paris<br />

pour faire <strong>de</strong>s remontrances au roi <strong>et</strong> réformer les abus. Alors il quitta le Poitou à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> son<br />

armée, <strong>et</strong>, <strong>de</strong> concert avec ses alliés, se dirigea sur Paris. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> l’accompagna dans<br />

c<strong>et</strong>te expédition. Arrivé à Chartres, le duc <strong>de</strong> Berry l’envoya en ambassa<strong>de</strong> auprès du roi avec<br />

l’archevêque <strong>de</strong> Bourges, son chancelier, <strong>et</strong> d’autres personnages <strong>de</strong> distinction. Il vou<strong>la</strong>it<br />

rassurer le roi sur ses véritables intentions <strong>et</strong> protester <strong>de</strong> son dévouement à sa personne <strong>et</strong> au<br />

bien public. Mais le roi, dominé par le duc <strong>de</strong> Bourgogne, ne vou<strong>la</strong>it recevoir le duc <strong>de</strong> Berry<br />

qu’autant qu’il déposerait préa<strong>la</strong>blement les armes. La députation, dont faisait partie le sire <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong>, fut donc congédiée avec c<strong>et</strong>te réponse. Cependant les soldats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux partis<br />

comm<strong>et</strong>taient <strong>de</strong>s dévastations épouvantables autour <strong>de</strong> Paris. Le duc <strong>de</strong> Berry, se rapprochant<br />

chaque jour davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale, vint s’établir avec ses gens <strong>de</strong> guerre dans son château <strong>de</strong>

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