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Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

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violences commises dans le monastère <strong>de</strong> Maillezais par le féroce Geoffroy à <strong>la</strong> Grand’Dent, fils<br />

<strong>de</strong> Méllusine, n’est point une invention ; c’est un fait tout historique. Du reste, le poète n’a été<br />

que l’écho <strong>de</strong>s traditions popu<strong>la</strong>ires qui avaient cours au quatorzième siècle. Il nous a représenté<br />

Mellusine, telle qu’on <strong>la</strong> lui avait dépeinte, prenant tous les samedis <strong>la</strong> forme d’un monstre, moitié<br />

femme, moitié serpent, <strong>et</strong> s’échappant un beau jour par une fenêtre <strong>de</strong> son château, après s’être<br />

transformée en dragon vo<strong>la</strong>nt. On a beaucoup disserté pour savoir quel fut en réalité ce<br />

personnage mystérieux dont le peuple poitevin conserve encore le souvenir. On a pensé avec<br />

assez <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ment que c’était Eustache Chabot, fille unique <strong>de</strong> Thibault Il Chabot, seigneur <strong>de</strong><br />

Vouvent, qui épousa Geoffroy <strong>de</strong> Lusignan, <strong>et</strong> mourut en 1229. Elle fut mère <strong>de</strong> Geoffroy à <strong>la</strong><br />

Grand’Dent, seigneur <strong>de</strong> Vouvent, dont <strong>la</strong> fille Valence <strong>de</strong> Lusignan épousa Hugues Il Larchevêque<br />

seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> : telle est l’opinion <strong>la</strong> mieux établie à c<strong>et</strong> égard. Mais tout en l’acceptant<br />

comme véritable, il nous semble qu’on <strong>de</strong>vrait surtout voir dans Mellusine une personnification<br />

poétique <strong>de</strong>s antiques maisons <strong>de</strong> Lusignan <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>. En eff<strong>et</strong>, si l’on en croyait les<br />

légen<strong>de</strong>s <strong>et</strong> en particulier le roman <strong>de</strong> Couldr<strong>et</strong>te, tous les châteaux forts, toutes les <strong>ville</strong>s,<br />

toutes les églises, tous les monastères <strong>de</strong> nos contrées seraient l’œuvre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fée<br />

bienfaisante. Si l’on consulte au contraire l’histoire, on trouve que tous ces monuments doivent<br />

leur existence les uns aux Lusignan, les autres aux <strong>Parthenay</strong>-Larchevêque. C’est donc le génie<br />

civilisateur <strong>et</strong> les hauts faits <strong>de</strong> ces anciens barons que le peuple dans ses récits merveilleux, <strong>et</strong>,<br />

après lui, les poètes dans leurs romans ont voulu célébrer sous le non <strong>de</strong> Mellusine. Ce<br />

personnage, sans doute, n’est point tout à fait imaginaire ; il a eu, selon toute probabilité, une<br />

existence réelle ; mais, à coup sûr, il n’a jamais été tel que les légendaires nous l’ont dépeint. [Au<br />

suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Mélusine, se référer à une note du chapitre précé<strong>de</strong>nt qui fait état <strong>de</strong> légen<strong>de</strong>s très<br />

anciennes concernant ce personnage mythique. N’oublions pas qu’à partir d’un fond légendaire<br />

très ancien, le poète <strong>et</strong> l’écrivain peuvent aisément bro<strong>de</strong>r pour satisfaire ou f<strong>la</strong>tter le moins<br />

orgueilleux <strong>de</strong>s hommes.]<br />

Guil<strong>la</strong>ume VIl Larchevêque mourut le 17 mai 1401. Il avait épousé, en 1349, Jeanne <strong>de</strong><br />

Mathefelon, fille <strong>et</strong> héritière <strong>de</strong> Thibault, seigneur <strong>de</strong> Mathefelon <strong>et</strong> <strong>de</strong> Durtal en Anjou. Il<br />

<strong>la</strong>issa trois enfants Jean, son successeur, <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux filles, Marie <strong>et</strong> Jeanne, dont nous avons déjà<br />

parlé. Guil<strong>la</strong>ume fut enseveli dans le chœur <strong>de</strong> l’église collégiale <strong>de</strong> Sainte-Croix fondée par ses<br />

ancêtres (*).[Extrait <strong>de</strong>s Généalogies <strong>de</strong> Sainte-Marthe, dans dom Fonteneau, t. 86.] Son<br />

tombeau vient d’être récemment découvert près <strong>de</strong> l’autel sous une arca<strong>de</strong> pratiquée dans le mur<br />

<strong>de</strong> l’absi<strong>de</strong>. La statue qui le recouvre représente le vieux seigneur <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> en costume <strong>de</strong><br />

chevalier ; il est revêtu <strong>de</strong> <strong>la</strong> cotte d’armes <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cotte <strong>de</strong> mailles ; son bouclier est suspendu à<br />

son bras gauche, sa tête est nue, ses mains sont jointes <strong>et</strong> ses pieds reposent sur un chien. De<br />

l’autre côté <strong>de</strong> l’autel se trouve un autre tombeau que nous supposons être celui <strong>de</strong> Jeanne <strong>de</strong><br />

Mathefelon. L’épouse <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume VII est revêtue d’une longue robe bleue <strong>et</strong> d’un ample manteau<br />

<strong>de</strong> pourpre. Une aumônière est suspendue à sa ceinture ; son attitu<strong>de</strong> est digne <strong>et</strong> sévère (*).<br />

[Personne ne connaissait l’existence <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux tombeaux lorsqu’en 1853 <strong>la</strong> démolition du<br />

r<strong>et</strong>able grec, qui masquait complètement le fond <strong>de</strong> l’absi<strong>de</strong>, vint les rendre tout à coup à <strong>la</strong><br />

lumière. Ils étaient mutilés, <strong>et</strong> les cendres qu’ils recouvraient avaient disparu : on r<strong>et</strong>rouva<br />

seulement quelques ossements dispersés. Ces profanations ne peuvent avoir été commises que par<br />

les protestants pendant les guerres du seizième siècle ; car le r<strong>et</strong>able qu’on vient <strong>de</strong> détruire fut<br />

construit au dix-septième par les soins du duc <strong>de</strong> Mazarin : ce r<strong>et</strong>able était posé <strong>de</strong> telle sorte<br />

<strong>et</strong> masquait tellement les <strong>de</strong>ux tombeaux, qu’il était impossible <strong>de</strong> les voir. Aussi, grâce à c<strong>et</strong>te<br />

circonstance, ils ont échappé à une secon<strong>de</strong> muti<strong>la</strong>tion pendant nos tempêtes révolutionnaires. Ce<br />

fut donc indubitablement avant le p<strong>la</strong>cement du r<strong>et</strong>able, c’est à dire pendant les guerres <strong>de</strong><br />

religion que durent avoir lieu les actes <strong>de</strong> vandalisme dont ils portent <strong>la</strong> trace. Il est probable que<br />

primitivement <strong>de</strong>s inscriptions étaient p<strong>la</strong>cées sur ces tombeaux, mais elles ont aussi disparu.<br />

C’est le passage <strong>de</strong> Sainte-Marthe indiqué dans <strong>la</strong> note précé<strong>de</strong>nte qui nous a appris que là était<br />

<strong>la</strong> sépulture <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume VII.]

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