06.07.2013 Views

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

Histoire de la ville de Parthenay - Histoire de la Gâtine poitevine et ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Duguesclin investit Thouars <strong>et</strong> fit amener <strong>de</strong>s canons <strong>et</strong> <strong>de</strong>s machines, annonçant <strong>la</strong> ferme<br />

résolution <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Effrayés <strong>de</strong> l’opiniâtr<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s Français, les assiégés proposèrent une<br />

suspension d’armes au mois <strong>de</strong> juin 1372. Il fut convenu qu’ils se rendraient <strong>et</strong> se soum<strong>et</strong>traient<br />

au roi <strong>de</strong> France, si le roi d’Angl<strong>et</strong>erre ou l’un <strong>de</strong> ses enfants ne venait pas à leur secours avant le<br />

29 septembre suivant.<br />

Édouard III, instruit du mauvais état <strong>de</strong> ses affaires sur le continent, se hâta <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre à <strong>la</strong><br />

voile avec une armée nombreuse pour aller en personne au secours <strong>de</strong> Thouars <strong>et</strong> réparer, s’il<br />

était possible, les défaites <strong>de</strong> ses généraux (août 1372). Mais, durant six semaines, <strong>de</strong>s tempêtes<br />

assaillirent sa flotte <strong>et</strong> en détruisirent <strong>la</strong> moitié. Obligé <strong>de</strong> renoncer à son entreprise, il r<strong>et</strong>ourna<br />

en Angl<strong>et</strong>erre en proférant avec fureur ces paroles célèbres « Il n’y eut oncques mais roi <strong>de</strong><br />

France qui moins s’armât <strong>et</strong> si n’y eut oncques roi qui tant me donnât à faire. » Pendant<br />

qu’Édouard luttait en vain contre les flots pour abor<strong>de</strong>r en France, <strong>la</strong> Guienne, qui restait<br />

toujours au pouvoir <strong>de</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre, envoyait <strong>de</strong>s secours en Poitou. Ces nouvelles troupes<br />

rejoignirent à Niort les divisions ang<strong>la</strong>ises qui s’y étaient réfugiées récemment. Alors on fit<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux défenseurs <strong>de</strong> Thouars s’il fal<strong>la</strong>it marcher à leur secours. Ceux-ci se réunirent<br />

immédiatement pour délibérer. « Adonc se mirent les chevaliers du Poitou ensemble <strong>et</strong> ne furent<br />

mie à ce premier jour d’accord ; car le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, qui était un <strong>de</strong>s grands <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie,<br />

vou<strong>la</strong>it qu’ils tinssent leurs journées <strong>de</strong>vant Thouars en représentant le roi d Angl<strong>et</strong>erre. Et<br />

autres disaient que ils avaient scellé que le roi d’Angl<strong>et</strong>erre ou l’un <strong>de</strong> ses enfants y serait <strong>et</strong> si<br />

ils n’y étaient ou l’un <strong>de</strong>ux, ils <strong>de</strong>vaient être à l’obéissance du roi <strong>de</strong> France. Si r<strong>et</strong>ourna le sire <strong>de</strong><br />

<strong>Parthenay</strong> en son hôtel par maltalent ; mais <strong>de</strong>puis fut-il tant prêché qu’il fut <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong>s<br />

autres. » Ce passage du chroniqueur nous prouve suffisamment que l’opiniâtre sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong><br />

vou<strong>la</strong>it soutenir <strong>la</strong> lutte jusqu’au bout, sans tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention du mois <strong>de</strong> juin qu’il<br />

interprétait à sa manière. Ce fut donc, en réalité, contre sort gré qu’on refusa le secours <strong>de</strong>s<br />

Ang<strong>la</strong>is, <strong>et</strong> qu’on résolut d’observer rigoureusement les termes du traité. Le 29 septembre 1372,<br />

jour convenu, Duguesclin se présenta <strong>de</strong>vant Thouars à <strong>la</strong> tête d’une nombreuse armée.<br />

Conformément à leur promesse, les seigneurs poitevins capitulèrent. Peu <strong>de</strong> temps après, le 12<br />

décembre 1372, le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, imitant l’exemple général, rendit hommage à Charles V <strong>et</strong> à<br />

Jean, duc <strong>de</strong> Berry, que le roi, son frère, avait fait comte <strong>de</strong> Poitou (*). [Chroniques <strong>de</strong> Froissart,<br />

t. 6 – Guerres <strong>et</strong> traités entre les rois <strong>de</strong> France <strong>et</strong> d’Angl<strong>et</strong>erre, par Jean du Till<strong>et</strong>, p. 287, éd.<br />

1606.]<br />

La soumission <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume VII Larchevêque irrita au <strong>de</strong>rnier point les Ang<strong>la</strong>is, car ils<br />

perdaient en lui un partisan dévoué. Aussi s’en vengèrent-ils à leur manière : ils ravagèrent <strong>la</strong><br />

seigneurie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, brû<strong>la</strong>nt <strong>et</strong> détruisant tout ce qu’ils ne pouvaient emporter. Puis, après<br />

avoir accompli c<strong>et</strong> exploit digne <strong>de</strong> brigands, ils concentrèrent leurs forces à Niort <strong>et</strong> dans les<br />

environs (*).[Chroniques <strong>de</strong> Froissart, t. 6.] Duguesclin leur porta le <strong>de</strong>rnier coup par <strong>la</strong> victoire<br />

<strong>de</strong> Chizé (21 mars 1373) <strong>et</strong> par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> Niort. Le sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, désormais enchaîné aux<br />

Valois par le serment féodal, contribua lui-même à l’expulsion définitive <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is. Il al<strong>la</strong> les<br />

combattre sous les ordres d’Olivier <strong>de</strong> Clisson au siége <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche-sur-Yon, <strong>et</strong> concourut ainsi à<br />

leur enlever <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces qu’ils occupaient dans nos contrées (1373) (*). [Ibid] Le Poitou<br />

était rendu à <strong>la</strong> France ; il ne <strong>de</strong>vait plus en être séparé.<br />

La trêve <strong>de</strong> Bruges (1375) permit à Guil<strong>la</strong>ume VII Larchevêque <strong>de</strong> se livrer enfin au repos <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> réparer les désastres <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre. En 1376, sa fille aînée, Marie <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong>, épousa Louis<br />

1er <strong>de</strong> Châlons, comte <strong>de</strong> Tonnerre <strong>et</strong> d’Auxerre, union bril<strong>la</strong>nte qui nous atteste que <strong>la</strong> puissante<br />

famille Larchevêque jouissait au loin d’une gran<strong>de</strong> considération (*). [Extrait <strong>de</strong>s Généalogies <strong>de</strong><br />

Sainte-Marthe, dans dom Fonteneau, t. 86.]<br />

Après <strong>la</strong> conclusion d’une nouvelle trêve entre <strong>la</strong> France <strong>et</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre, le 14 septembre 1384,<br />

Charles VI ou plutôt son conseil <strong>de</strong> régence, connaissant <strong>la</strong> capacité du sire <strong>de</strong> <strong>Parthenay</strong> <strong>et</strong> son<br />

influence dans les provinces <strong>de</strong> l’ouest, lui confia le soin délicat <strong>de</strong> veiller à l’exécution <strong>de</strong> <strong>la</strong> trêve<br />

en Poitou, concurremment avec le sire <strong>de</strong> Thors. Les l<strong>et</strong>tres du roi qui établissent ces <strong>de</strong>ux

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!