Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795)
Florian Rahr, chargés de former au chant et à la musique les pages de la
cour. Dans sa lettre au père Allard, le père Amiot le fait sagement
remarquer : « Aucun talent, dit-il, n’est à négliger de la part de ceux qui
sont au service du monarque, parce que, lorsqu’on s’y attend le moins, on
est appelé pour une chose ou pour une autre. Les goûts de ce prince
varient p.080 comme les saisons ; il est aujourd’hui pour la musique et les
jets d’eau, demain pour les machines et les bâtiments ; les mêmes goûts
peuvent lui revenir ; nous devons toujours nous tenir sur nos gardes, pour
n’être pas pris au dépourvu. »
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Le père Amiot ne tarda pas à se faire une place et une place à part
parmi les savants missionnaires de Pékin.
A peine arrivé et installé, on l’applique aux œuvres d’apostolat. « Je suis
chargé, écrit-il, depuis quelques mois, de la congrégation des enfants, qui
est sous le titre et sous les auspices des saints anges gardiens 1 ». En
même temps, il confesse, il se prépare à la prédication. Ces occupations ne
l’empêchent pas de se livrer à l’étude de la langue du pays. « J’étudie avec
ardeur, dit-il, la langue chinoise, dans l’espérance que, quand j’y aurai fait
plus de progrès, je pourrai m’appliquer à d’autres bonnes œuvres, et suivre
de plus près les exemples de courage et de zèle que j’ai devant les
yeux. 2 »
Les progrès ne se firent pas attendre : il avait un don particulier pour les
langues. Pendant les loisirs que lui laisse le ministère des âmes, il étudie
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l’histoire de la Chine, ses coutumes, ses monuments, et ses arts. Dans
ses recherches et ses études, il s’adjoint comme aide un jeune Chinois de
vingt-deux ans, qu’il gardera à son service, plus de trente ans 3 ; il le
forme, il l’instruit, il lui apprend à travailler, il lui inspire le goût de
1 Même lettre au père Allard.
2 Même lettre.
3 Ce Chinois s’appelait Yang. Le père Amiot lui laissa par testament « les effets ayant
rapport à l’horlogerie » et un tiers de l’argent qui lui resterait après sa mort.
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