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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

consultait jamais sans fruit 1 . »<br />

Le père Louis <strong>de</strong>s Robert, supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission p.077 française, écrivait<br />

au révérend père général, Ignace Visconti, à <strong>la</strong> date du 17 novembre<br />

1752 : « Au pa<strong>la</strong>is impérial, trois religieux sont au service du prince, un<br />

Père <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux Frères, <strong>et</strong> Sa Majesté est très contente <strong>de</strong> leurs travaux 2 . Ces<br />

trois religieux étaient le père Michel Benoist <strong>et</strong> <strong>les</strong> frères coadjuteurs, Gil<strong>les</strong><br />

Thébault <strong>et</strong> Jean-Denis Attir<strong>et</strong> 3 .<br />

Leurs ateliers se trouvaient à <strong>de</strong>ux heures <strong>de</strong> Pékin. « Sous <strong>les</strong> règnes<br />

précé<strong>de</strong>nts, dit le père <strong>Amiot</strong>, <strong>les</strong> missionnaires artistes travail<strong>la</strong>ient dans le<br />

pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> Pékin <strong>et</strong> dans <strong>les</strong> quartiers du pa<strong>la</strong>is qui n’étaient jamais visités<br />

par l’empereur. Ils n’en étaient que plus libres. Mais l’empereur Kien-long,<br />

qui n’aime pas moins <strong>les</strong> arts que <strong>les</strong> sciences, a changé <strong>de</strong> système. Il a<br />

voulu que nos artistes travaillent, pour ainsi dire, sous ses yeux, ou tout au<br />

moins dans un lieu où il fut à portée <strong>de</strong> <strong>les</strong> aller visiter quand bon lui<br />

semblerait, sans autres gar<strong>de</strong>s que trois ou quatre eunuques <strong>de</strong> sa<br />

chambre ; <strong>et</strong> comme, à l’exception <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois mois, c’est au pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong><br />

Yuen-ming-yuen qu’il fait son séjour, c’est là qu’il a fixé leurs ateliers, dans<br />

un endroit qui termine l’un <strong>de</strong> ses jardins, le Joüi-koan, l’un <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong><br />

sa promena<strong>de</strong> <strong>de</strong> chaque jour. Il s’y rend assez souvent, voit nos p.078<br />

artistes, leur parle avec bonté <strong>et</strong> examine leurs ouvrages. C’est un grand<br />

honneur pour eux 4 . »<br />

C’est donc là que travail<strong>la</strong>ient <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux Frères coadjuteurs. Leur<br />

présence à <strong>la</strong> cour était un moyen <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> très apprécié <strong>de</strong>s<br />

missionnaires : ils rendaient <strong>de</strong> grands services à l’empereur <strong>et</strong> ils<br />

1 [L<strong>et</strong>tres édifiantes] Dans <strong>la</strong> Correspondance scientifique du père Gaubil (Revue du mon<strong>de</strong><br />

catholique, T. 76), le père Brucker dit encore : « Les rares qualités <strong>de</strong> son esprit, sa<br />

prodigieuse activité, <strong>les</strong> services qu’il a rendus à <strong>la</strong> science dans plus d’une branche, ne se<br />

révèlent pleinement que dans sa vaste correspondance. »<br />

2 Le père L.-J. <strong>de</strong>s Robert, p. 90.<br />

3 Le frère Thébault, horloger, <strong>et</strong> le frère Attir<strong>et</strong>, peintre, moururent, le premier en 1766, <strong>et</strong><br />

le second, le 8 décembre 1768 ; ils furent remp<strong>la</strong>cés par le père <strong>de</strong> Ventavon, habile<br />

mécanicien, <strong>et</strong> le frère Panzi, peintre distingué.<br />

4 L<strong>et</strong>tre à M. Bertin, 28 septembre 1777.<br />

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